| TARENTULE, subst. fém. A. − ZOOL. Grosse araignée, commune dans l'Europe méridionale, dont la piqûre douloureuse était supposée transmettre le tarentisme. Confier un enfant, je vous demande un peu, À tous ces êtres noirs! autant mettre, morbleu, La mouche en pension chez une tarentule! (Hugo, Contempl., t. 1, 1856, p. 96). B. − Au fig. 1. Être mordu/piqué de la tarentule. Être saisi par une grande excitation; éprouver un engouement, une passion irrépressible. Gayet, piqué depuis peu de tarentule politique, venait de se porter candidat aux prochaines élections sénatoriales (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 463). 2. Engouement, passion soudaine irrépressible. On croirait vraiment que la tarentule de marier est donnée aux gens par le génie de l'espèce, comme il leur donne la tarentule de s'accoupler (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1266). REM. Tarentisme, subst. masc.,psych. ,,Forme de chorée hystérique épidémique observée en Italie, au xviiiesiècle, et ressemblant à la chorée saltatoire`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Prononc. et Orth.: [taʀ
ɑ
̃tyl]. Ac. 1740: tarentule ,,espèce de petit lézard``, tarentule ,,espèce de grosse araignée (...) quelques-uns disent Tarentole``; dep. 1762: tarentule, une seule vedette pour les 2 sens. Étymol. et Hist. Ca 1298 zool. tarantule, tarantole sens incertain « araignée venimeuse » ou « lézard » (Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, p. 190, 36, 38); 1552 tarantole id. (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 64, p. 260, 121 [dans une énumération]); 1568 tarantule « grosse araignée venimeuse » (J. Grévin, Deux livres des venins, p. 125). Empr. à l'ital.tarantola « lézard » (dep. xives., trad. ital. de Marco Polo d'apr. DEI) et « grosse araignée venimeuse » (dep. 1544, Mattioli, ibid.), dér. de taranta « id. ». Cf. tarente. Fréq. abs. littér.: 26. Bbg. Arveiller (R.). Guaral et varan. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1979, t. 17, p. 93. − Hope 1971, p. 224. |