| TARDIVETÉ, TARDIVITÉ, subst. fém. A. − Rare. Caractère de ce qui se fait ou est fait tardivement. Anton. précocité.Évidemment, l'évolution sera accélérée ou retardée par l'influence favorable ou non des circonstances étiologiques (...) de la précocité ou de la tardivité du traitement (Benoit dsNouv. Traité Méd.fasc. 71924, p. 31). B. − AGRIC. [À propos de plantes, de fruits] Croissance ou maturité tardive. Je suis profondément convaincu que les variétés de légumes abâtardies, à peine bonnes à donner aux animaux (...), ne sont arrivées à cet état de dégénérescence et de tardiveté, qu'à la suite des semis successifs dans le même sol, et de leur culture dans les mêmes planches (Gressent, Potager mod., 1863, p. 154).Sa vigueur [d'un cépage] le fait déconseiller dans les positions précédentes et recommander, au contraire, partout où le sol est maigre et chaque fois que l'on recherche la tardivité ou une production abondante (Levadoux, Vigne, 1961, p. 66). Prononc. et Orth.: [taʀdiv̭te], [taʀdivite]. Ac.dep. 1798: tardiveté. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 tardiveté « lenteur d'esprit » (Li Dialoge Gregoire lo pape, p. 105, 13 ds T.-L.); 2. 1377 id. « caractère lent d'un mouvement » (Nicole Oresme, Ciel et Monde, éd. A. D. Menut, fol. 107a 13-17); 3. ca 1470 id. « lenteur à décider, à agir » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 256: en la tardiveté ou longue délibération de moy); id. tardivité « manque d'initiative et d'énergie » (Id., ibid., t. 5, p. 62); 4. 1588 tardiveté « caractère tardif d'un fait » (Montaigne, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1091: Regarde sa tardiveté [de la gravelle]: il n'incommode [...] que la saison de ta vie qui [...] est mes-huy perdue et sterile); 5. 1690 id. « (d'un produit de la terre) fait de venir tard dans la saison » (La Quintinie, Jardin fruit., I, p. 127 ds DG). Dér. de tardif*; suff. -eté*, -ité*. Bbg. Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 45. |