| ![]() ![]() ![]() ![]() TAPÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de taper1*. II. − Adjectif A. − Vx. [En parlant des cheveux] Crêpé. La crinière tapée dans le dernier genre, la moustache troussée et cirée à l'espagnole (Nodier, Fée Miettes, 1831, p. 107). B. − [En parlant d'un fruit] 1. Vieilli. Aplati et séché au four. Ils entraient dans la gourmandise; ils souriaient aux pommes tapées, au bois de réglisse, aux pruneaux, au sucre candi des épiciers et des droguistes (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 777).Au dessert, un fromage du cru, des confitures, une assiette de poires tapées et de cerises séchées au four, achevèrent de désillusionner ces dames sur les bombances de leurs cousins de Villotte (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 29). 2. Blet, pourri par endroits (après avoir été cogné). Pommes, poires tapées. (Dict. xixeet xxes.). C. − Familier 1. [En parlant des traits du visage] Marqué par l'âge ou la fatigue. Synon. fripé, ridé.Son regard dansait bien guilleret quand même au-dessus de ses joues tapées et bises, un regard qui vous prenait l'attention et vous faisait oublier le reste (Céline, Voyage, 1932, p. 317). 2. [En parlant d'une pers.] Fou. Synon. pop., fam. cinglé, sonné.« Le frère est tapé! » se dit-il, philosophe (Bernanos, Imposture, 1927, p. 453).Il faut qu'une femme soit complètement tapée pour s'occuper de pareilles choses, dit-elle... Jure-moi que tu n'as jamais couché avec elle (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 341). − Empl. subst. Un vieux tapé. Encore une tapée qu'écrit des pages et des pages à son gigolo qui sait peut-être seulement pas lire (Bernanos, Crime, 1935, p. 867). 3. Vieilli. [En parlant de propos, d'écrits] Bien fait, dit à propos, bien réussi, bien envoyé. Il s'exaspère encore contre les romantiques mais il admire les Mystères de Paris et le Juif-Errant, il trouve ça « fort » et « bien tapé » (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 286).Le 26 juin, (...) je me rappelle, le colonel Carré, qui commandait le 66e, le harangua [un bourgeois] sur le quai des Chartrons. C'était tapé. Il fit jurer à ses lignards haine aux Bourbons et donna ordre de massacrer tout individu portant la cocarde blanche (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 178). Prononc.: [tape]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xves. « atteint d'une maladie » estre tappez de la maladie (Un ms. namurois du XVes. ds R. Lang. rom. t. 38, p. 202), attest. isolée; 1. 1694 « (d'un fruit) aplati et séché au four » pommes tapées (Ac.); d'où 1758 fig. en parlant d'un visage (Volt., Lett. d'Argental, 19 déc. ds Littré); cf. 1888 sa vieille figure tapée (A. Daudet, Immortel, p. 259); 2. 1742 bien tapé « fait à propos, qui a frappé juste » portrait bien tapé (Journal de Barbier ds Larch. 1880); 3. 1857 fig. et pop. « fou, qui a l'esprit dérangé » un vieux général qui est vraiment tapé (Flaub., MmeBovary, t. 2, p. 60). Part. passé adj. de taper1*. Fréq. abs. littér.: 163. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 271. − Quem. DDL t. 38. |