| * Dans l'article "TANGIBLE,, adj." TANGIBLE, adj. A. − Qui est perceptible par le toucher. Synon. matériel, palpable, sensible; anton. intangible.Monde, réalité tangible. Les blessures, la marque des coups, le fait matériel, visible et tangible, est là (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 133).L'amour de quelque chose de tangible, l'amour du sol natal (Barrès, Cahiers, t. 11, 1917, p. 231). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, littér. Ce qui est perceptible par le toucher. L'objet propre du toucher ou le tangible est la surface des corps susceptible de s'appliquer sur la peau (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 161).Mmede Noailles dit leur fait à mes errements d'amoureuse ordinaire qui me fiais au créé et au tangible (Colette, Belles sais., Discours de réception, 1936, p. 226). B. − Dont l'existence, dont la réalité est indéniable. Synon. concret, manifeste1.Preuves tangibles. Le bonheur immédiat et tangible est plus humain que la songerie énervante où je vivais (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 173).Chacune de ces découvertes et de ces conquêtes laisse un résidu tangible. Ce résidu est une loi du monde physique (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 222).V. indéniable ex., motif ex. 1. REM. Tangiblement, adv.a) D'une manière perceptible par le toucher. (Dict. xixeet xxes.). b) Au fig. D'une manière évidente, indéniable. Synon. concrètement, indéniablement.Un travailleur, quelque opinion qu'il professe, reconnaît dans son métier l'homme de valeur. Il sent tangiblement la supériorité du savoir et ne s'y dérobe pas (Barrès, Fam. spir., 1917, p. 113). Prononc. et Orth.: [tɑ
̃
ʒibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. « qu'on peut toucher » (Jean Boutillier, Somme rurale, éd. 1479, foCXXVIII ro); 2. fig. 1498-1502 sublimité non tangible (Crétin, Lettre à Molinet ds
Œuvres poét., éd. K. Chesney, p. 326, 42). Empr. au lat. de basse époquetangibilis « qui peut être touché, palpable », dér. du lat. class. tangere « toucher ». Fréq. abs. littér.: 175. DÉR. Tangibilité, subst. fém.a) Caractère de ce qui est tangible; fait d'être perceptible par le toucher. Notre notion primitive de l'atome, c'est-à-dire de quelque chose possédant dans une infinie exiguïté la solidité, la tangibilité, la pesanteur (Baudel., Hist. extr., 1856, p. 264).b) Caractère de quelque chose dont la réalité est évidente, indéniable. L'œuvre de Pirandello, son froid et miroitant humour, sa flexibilité de tremplin prennent (...) une inévitable tangibilité (Colette, Jumelle, 1938, p. 149).− [tɑ
̃
ʒibilite]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1803 (Boiste); de tangible, suff. -ité*. BBG. − Gohin 1903, p. 276. |