| * Dans l'article "TAILLEUR,, subst. masc." TAILLEUR, subst. masc. A. − Ouvrier spécialisé dans la taille de certains matériaux ou objets. 1. [Suivi d'un compl. déterminatif] Tailleur de cristaux, de pavés, de verre. Il y a des professions qui coûtent constamment la vie à ceux qui les exercent, comme celles de tailleur de grès, d'émouleur d'épingles (Say, Écon. pol., 1832, p. 365).Le nombre des tailleurs de diamants en Belgique est estimé à une vingtaine de mille (Metta, Pierres préc., 1960, p. 51). ♦ Tailleur de pierre(s). Ouvrier spécialisé dans la taille des pierres (ou de la pierre). Les constructeurs du Moyen-Âge furent les plus habiles metteurs en œuvres de la pierre. C'est alors que les corporations de carriers et de tailleurs de pierre s'organisèrent, en union avec celles des voituriers et des bateliers qui transportaient les blocs (Arts et litt., 1935, p. 20-2). − Spécialement ♦ ARBORIC. Ouvrier agricole spécialisé dans la taille des végétaux. Tailleur de haies. Il est des faits généraux (...) que les tailleurs de vigne doivent toujours tenir en compte, en utilisant les instruments spéciaux usités pour la taille (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 18). ♦ GRAV. (hist.). Tailleur d'histoires et figures. ,,Graveur sur bois qui faisait des images grossièrement imprimées, qu'on enluminait`` (DG). ♦ NUMISM. Tailleur des monnaies. ,,Graveur des coins destinés à frapper les monnaies`` (DG). ♦ MÉCAN. Tailleur d'engrenages. Ouvrier spécialisé dans la taille des engrenages à l'aide d'une machine à raboter ou à fraiser (d'apr. Mét. 1955). Tailleur de limes. Ouvrier spécialisé dans la taille des limes. Ce plomb métallique est utilisé par plusieurs corps de métiers (plombiers, gaziers), parmi lesquels les tailleurs de limes sont surtout exposés (la lime étant fixée sur une lame de plomb) (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 313). ♦ SCULPT. (hist.). Tailleur d'images. Imagier sculpteur du Moyen Âge. Elle ressemblait à ces grêles statues que les tailleurs d'images du moyen âge ont assises sur des tombeaux (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 119). 2. COUT. [Sans compl. déterminatif] a) Artisan, ouvrier qui coupe et confectionne des vêtements sur mesure pour homme; personne qui dirige l'atelier où l'on réalise ces vêtements. Tailleur civil, militaire; se faire faire une redingote, un pardessus, un costume chez son tailleur. Il n'aimait pas les tailleurs qui travaillent assis et qui ont les mains blanches (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 229).Je ne me fais pas faire de costumes parce que je n'ai pas le loisir d'aller chez le tailleur (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 56). ♦ En appos. Maître tailleur, ouvrier tailleur, apprenti tailleur. Un pantalon de cheval, retouché sur lui-même par le maître tailleur (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 11).Elle faisait venir l'apprenti tailleur (Goncourt, Journal, 1894, p. 705).Un ouvrier tailleur, à croupetons sur son établi, agitait (...) de longs ciseaux pareils à des instruments de torture (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 22). ♦ Loc. verb. S'asseoir en tailleur. S'asseoir à plat, les jambes repliées et les genoux écartés. Une fois rangés autour du caporal, ils l'écoutaient, assis en tailleur, le menton au poing (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 256). − P. ext. Personne qui dirige ou qui sert dans un magasin où l'on vend des vêtements et accessoires pour homme. Le premier tailleur chez lequel il entra lui fit essayer autant d'habits qu'il voulut en mettre (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 179). b) P. anal. ♦ Tailleur (pour dames). Artisan, boutiquier qui crée et vend des vêtements pour femme. Aperçue chez un tailleur pour dames célèbres: robe de tulle blanc, garnie de plissés de blondes perlées (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 799).Jacqueline avait fait connaissance avec les grands tailleurs; elle avait congédié la couturière familiale, qui venait à la journée (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1149). ♦ Costume tailleur et, p. ell., tailleur. Costume féminin comprenant une veste et une jupe taillées dans la même étoffe et de coupe stricte. Tailleur de velours; tailleur sport; tailleur à basques. Elle allait aux rayons, toute mince dans un costume tailleur en serge bleue (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 46).Une grande jeune fille en tailleur vert pomme faisait sauter des enfants à la corde (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 56). B. − JEUX, vieilli. ,,Celui qui taille, distribue les cartes comme banquier`` (DG). Les tailleurs du Trente-et-Quarante allaient presque aussi vite que la Roulette (Balzac, Rabouill., 1842, p. 326). REM. Tailleur-, -tailleur, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.a) Tailleur-pantalon, subst. masc.Costume féminin comprenant une veste ajustée et de coupe stricte accompagnant un pantalon taillé dans la même étoffe. La vente de manteaux ou de tailleurs-pantalons d'hiver se termine à la Toussaint (L'Express, 16 nov. 1970ds Gilb. 1980). b) Robe-tailleur, subst. fém.Robe ajustée et de coupe stricte. [Chez Lanvin] Jupes, manteaux, robes-tailleur, au boutonnage tout du long, derrière (L'Œuvre, 3 mars 1941). Prononc. et Orth.: [tɑjœ:ʀ], [ta-]. Littré, Lar. Lang. fr. [ta-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) α) 1165-70 « sculpteur » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 5301: taillierre);
β) ca 1170 tailleur de pierre (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 69);
γ) 1396 tailleur d'ymages (ds Actes du IVeColloque internat. sur le m. fr., 1985, p. 108); b) 1690 terme de jeu (Fur.); 2. a) α) 1188 « artisan, ouvrier qui taille des habits, fait des vêtements » (Aimon de Varennes, Florimont, 8942 ds T.-L.);
β) 1888 en tailleur (Courteline, op. cit., p. 76); b) 1895 costume tailleur (L'Illustration, 14 sept., p. 218b ds Quem. DDL t. 20); 1904 tailleur « id. » (La Nouv. mode, 11 sept., p. 9a, ibid. t. 14). Dér. de tailler*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 762. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 156, b) 1 595; xxes.: a) 784, b) 927. DÉR. Tailleuse, subst. fém.,vx. Ouvrière qui taille et confectionne les vêtements. Les tailleuses étaient venues faire la robe et la coiffe de noces à Denise, et elles lui essayaient tout le jour tantôt ceci, tantôt cela (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 543).− [tɑj:øz], [ta-]. Littré, Lar. Lang. fr. [ta-]. − 1resattest. a) 1622 « femme du tailleur d'habits » (Les Caquets de l'accouchée, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, p. 181), b) 1731 « couturière qui coupe les vêtements de femmes » (La Blachette du Monétier, Lettre du 1erfévr. ds Mercure de France, t. 20, p. 606); fém. de tailleur*. Le sens de « couturière » ne survit plus que dans qq. parlers région. (savoy., lyonn., fr.-prov. et prov.), v. FEW t. 13, 1, p. 44a. BBG. − Quem. DDL t. 12, 14, 16, 20. |