| * Dans l'article "-LÂTRE, -LÂTRIE,, élém. formants" -LÂTRE, -LÂTRIE, élém. formants I. − -lâtre. Élém. issu du gr. -λ
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ς « adorateur », entrant avec une valeur gén. péj. dans la constr. de termes du vocab. littér. où ils signifient « adorateur » de l'être ou de la chose désignés par le 1erélém. V. autolâtre, balzacolâtre (rem. s.v. balzacien), hugolâtre, iconolâtre, musicolâtre et aussi : alcoolâtre , subst. masc.Celui qui aime l'alcool de façon excessive. L'ivresse est un empoisonnement momentané. Aussi, par le retour constant de ces empoisonnements, l'alcoolâtre finit-il par changer la nature de son sang (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1839, p. 184). boolâtre , subst. masc.Celui qui voue un culte au bœuf. Les Foulbés soignent admirablement leurs bœufs. Certains sont même « boolâtres »; est-ce un souvenir de l'ancienne Égypte? (Morand, Paris-Tombouctou,1929, p. 60). tabacolâtre , subst. masc.Celui qui aime, à l'excès, le tabac. La pipe est devenue comme un délire : il est impossible de faire trois pas à Paris sans aspirer le nuage empesté de quelque insolent tabacolâtre (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1830, p. 44). wagnerolâtre , adj.Qui adore Wagner. Grâce à quoi [l'absence de notes] les fêtes du culte wagnerolâtre flottent, brumeuses, hésitantes comme moi-même (Colette, Apprent.,1936, p. 112). II. − -lâtrie. Élém. issu du gr. -λ
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α « culte de la divinité », entrant avec une valeur gén. péj. dans la constr. de termes du vocab. littér. où ils signifient « adoration » de l'être ou de la chose désignés par le 1erélém. V. hugolâtrie (rem. s.v. hugolâtre), iconolâtrie (dér. s.v. iconolâtre), musicolâtrie et aussi : anthropolâtrie , subst. fém.Culte excessif de l'homme. L'homme, perfectible et faillible, ne satisfait point aux conditions de divinité qu'il est de la nature de son esprit de concevoir. Ni il n'est Dieu, ni il ne saurait, vivant, devenir Dieu. À plus forte raison le chêne, le lion, le soleil, l'univers lui-même, scissions de l'absolu, ne sont Dieu. Du même coup, l'anthropolâtrie et la physiolâtrie sont renversées (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 351). enfantolâtrie , subst. fém.Culte excessif pour l'enfant. Je tombe, à son égard, dans une sorte d'« enfantolâtrie » (Larbaud, Journal,1934, p. 310). physiolâtrie , subst. fém.Culte excessif de la nature. V. supra anthropolâtrie ex. de Proudhon. stellâtrie , subst. fém., p. iron. Admiration des stars. Voir O. Uren, Le Vocab. du cin. fr. ds Fr. mod., juill. 1952, no3, p. 219. verbolâtrie , subst. fém.Amour excessif de la parole, du verbe. Ils souffraient, comme d'une injure, de l'atonie paresseuse et peureuse de l'élite, de sa lâcheté d'esprit, de sa verbolâtrie (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1451). Prononc. : [-lɑ:tʀ], [-lɑtʀi]. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 108. - Gougenheim (G.). Suff. -âtre, -lâtre. Fr. mod. 1946, t. 14, pp. 113-114. |