| TÉLESCOPE, subst. masc. A. − OPTIQUE 1. Vx. Instrument utilisé pour l'observation d'objets lointains, dans lequel l'image se forme par réfraction à travers une lentille ou une combinaison de lentilles; en partic., longue-vue ou lunette constituée de tubes qui se replient par emboîtage. On va prendre le café dans une espèce de kiosque, d'où l'on découvre tout Paris dans son étendue, et dont on peut même s'amuser à compter les maisons au moyen des télescopes braqués à toutes les fenêtres (Jouy, Hermite, t. 1, 1811, p. 58).On remarquait avec le télescope du mouvement sur les remparts (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 403). ♦ Télescope de Galilée. Synon. usuel lunette de Galilée (v. lunette B 1).Télescope à réfraction. Synon. usuel lunette astronomique (v. lunette B 1 c α). 2. Instrument d'observation astronomique dans lequel l'image de l'objet se forme par réflexion sur un miroir concave. Télescope de Newton, de Cassegrain; télescope à réflexion ou réflecteur; le télescope d'un observatoire. On croyait avoir atteint la perfection de l'art, lorsque Newton inventa le télescope à réflexion. On pensait qu'il était impossible de voir plus loin que Newton (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 344).Il avait ajouté au livre un petit guide de construction pour le « Télescope Familial »... Quelques carrés de cartonnage fournissaient la chambre noire... un jeu de miroirs pacotille... un objectif ordinaire... quelques fils plombés... un tube d'emballage (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 434). − En partic. Télescope électronique. Instrument d'observation astronomique de très grande sensibilité, dans lequel les faisceaux lumineux sont transformés en flux d'électrons. On peut rattacher aux amplificateurs de brillance le « télescope électronique » (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 284). B. − ICHTYOL. Poisson(-)télescope. Synon. de cyprin* télescope.Poissons-télescopes du Japon (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 821). Prononc. et Orth.: [telεskɔp], [-le-]. Ac. 1694: telescope, dep. 1740: té-. Étymol. et Hist. 1. 1614-36 « instrument d'optique utilisé par Galilée et permettant l'observation d'objets éloignés, en particulier les astres » (J. Tarde, Chron., éd. G. de Gérard et G. Tarde, pp. XXII, XXIII et XXIV); 1720 télescope à réflexion (Coste, Traité d'opt., t. 1, p. 138); 2. 1810 pomatome télescope (Risso, Ichtyol. de Nice, pl. IX, f. 31, d'apr. Cuvier Règne animal t. 2, p. 291); 1872 cyprin télescope (H. de Parville ds Journ. offic., 9 nov., p. 6889, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877); 3. 1906 « système de montage à emboîtement comme les éléments qui permettent l'extension d'une longue-vue » cheminée à télescope (Soé-Dup.). Empr. au lat. sav.telescopium (1609, Frederico Cesi d'apr. DEI) formé à l'aide du gr. τ
η
̃
λ
ε « loin, au loin » (v. télé-1) et σ
κ
ο
π
ω
̃ « voir, observer » (v. scope), prob. par l'intermédiaire de l'ital. telescopio répandu à la suite des travaux de Galilée et att. dans ses écrits dep. 1611 (v. DEI et NED). Le sens 2 est à mettre en rapport avec l'angl. telescope désignant un cyprinidé à cause de ses yeux protubérants (1804 telescope carp ds NED). De même pour le sens 3, l'angl. est att. dans des empl. appos. où il qualifie des objets comportant des parties s'emboîtant les unes dans les autres (1874 ds NED, cf. notamment telescope-chimney « cheminée télescopique » à côté de telescopic chimney, v. aussi télescopique2). Fréq. abs. littér.:157. Bbg. Gohin 1903, p. 360. − Quem. DDL t. 17. − Terminol. Lang. Terminol. 1977, no5, p. 3. |