| TÂTONNANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. masc. I. − Part. prés. de tâtonner*. II. − Adjectif A. − Qui procède avec embarras ou hésitation pour se diriger ou trouver quelque chose, à cause de l'obscurité ou de tout autre obstacle. Doigts, gestes tâtonnants; main tâtonnante de fièvre. Brusquement, plus rien, la vie coupée, emportée, de vieilles mains tremblantes, éperdues, tâtonnantes dans les ténèbres, incapables de travail, toutes ces existences humbles et tranquilles jetées d'un coup à l'épouvante du besoin! (Zola, Argent, 1891, p. 380).Un caporal appelait les hommes désignés et, dans la tranchée, tâtonnants et passifs, ils cheminaient doucement (Carco, Innoc., 1916, p. 176). B. − Au fig. Qui procède par essais; indécis, hésitant. 1. [En parlant d'une expérience intellectuelle, sc. ou artist.] Approche tâtonnante; art tâtonnant; phrases tâtonnantes; recherche tâtonnante et empirique. C'est Tarente qui représente le mieux, dans mon souvenir, cette Italie dont je voudrais trouver la formule définitive (au lieu de ces notations tâtonnantes) (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 138).Le processus tâtonnant, inductif, est le mouvement naturel d'un esprit qui cherche et qui apprend (L. Cros, Explosion scol., 1961, p. 106). 2. [En parlant d'éléments naturels ou de choses abstr.: voix, regard etc.] Hasardeux, hésitant. C'est, toute la nuit, dans les ténèbres noires que font les arbres sous un ciel sans lune (...) une promenade aventureuse et tâtonnante à travers les saules, les troncs d'arbres, contre lesquels on bute (Goncourt, Journal, 1871, p. 829). III. − Subst. masc. Personne ou chose indécise. Une méditation de cette sorte et dans un tel endroit est singulièrement puissante sur l'âme, et recommandable aux ennuyés et aux tâtonnants de la vie (Bloy, Désesp., 1886, p. 87).Mais peut-être sa stupidité, sa lenteur d'embarras de ses circonlocutions me donnaient-ils le change, et tout ce qui passait par sa cervelle et sa bouche tournait-il à l'embrouille, au tâtonnant (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 255). Prononc. et Orth.: [tɑtɔnɑ
̃], [ta-], fém. [-ɑ
̃:t]. Lar. Lang. fr., Pt Rob. 1980 [tɑ-]; Martinet-Walter 1973, Rob. 1985: [tɑ-], [ta-]. V. tâter. Att. ds Ac. comme part. sous le verbe; Ac. 1694, 1718: tastonnant; dep. 1740: tâtonnant. Étymol. et Hist. 1846 fig. (Proudhon, Carnets, I, p. 258 ds Quem. DDL t. 22). Part. prés. de tâtonner. Fréq. abs. littér.: 229. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 94, b) 214; xxes.: a) 523, b) 463. |