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SYMPATHISER, verbe intrans.
A. − Bien s'entendre, avoir les mêmes goûts, les mêmes sentiments, ressentir des affinités l'un pour l'autre. Espérons que l'année qui commence nous ménagera, au bord de quelque trottoir, une de ces rencontres trop rares entre gens qui sympathisent (Mallarmé, Corresp., 1879, p. 209).Je ne puis m'empêcher de sourire à la malice de la vie quotidienne qui avait fait sympathiser deux hommes aussi peu faits pour se rencontrer et pour s'entendre (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 351).
B. − Sympathiser + compl. prép.
1. Sympathiser avec
a) [Le compl. prép. désigne une pers., ses sentiments]
Sympathiser avec qqn.Ressentir des affinités pour quelqu'un, s'entendre bien avec quelqu'un. Je m'estimais déjà bien chanceuse que Jacques m'accordât une place en marge de sa vie. D'habitude, il ne sympathisait guère avec les femmes (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 202).Sympathiser avec qqn.Prendre part aux sentiments d'autrui, compatir. Votre lettre de faire-part est arrivée à la maison à l'heure où vous conduisiez votre pauvre père au cimetière (...) j'ai sympathisé avec vous de tout cœur (Mallarmé, Corresp., 1878, p. 166).
[Le compl. prép. désigne des sentiments] Tandis que la plupart [des hommes] (...) témoignent de leur intérêt pour les pauvres en sympathisant (...) avec leurs misères et leurs chagrins, j'étais porté (...) à exprimer mon intérêt pour eux en sympathisant avec leurs plaisirs (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 414).Je ne doute pas que l'excellente sœur de mon père ne sympathise avec mes chagrins (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 15).
b) [Le compl. prép. désigne une opinion, une œuvre] Sympathiser avec une opinion, une idéologie, une œuvre. J'ai d'abord sympathisé vivement avec le concept et le faire parfaits de ces morceaux (Mallarmé, Corresp., 1876, p. 116).Ceux qui sympathisaient avec la terre descendaient à l'intérieur de celle-ci et ceux qui sympathisaient avec le ciel y étaient emportés dans un tourbillon de vent (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 334).Absol. De bien beaux vers de Laforgue dans ceux que tu me cites (...). Tout ce que tu en dis, je le sens très juste et très pénétrant. Je comprends mieux, je ne sympathise pas davantage (Riviere, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 277).
2. Littér., vieilli. Sympathiser à/avec
a) [Le compl. prép. désigne une pers.] Être en sympathie avec quelqu'un. La fécondité du génie (...) il sympathise aux simples, et sa facile indulgence évoque incessamment des limbes de nouveaux germes de pensée (Michelet, Peuple, 1846, p. 254).
b) [Le compl. prép. désigne un sentiment] Prendre part à quelque chose. [Valentine] sympathisait avec transport à l'expression de tous les sentiments tendres (Stendhal, Nouv. inéd., 1842, p. 339).
Prononc. et Orth.: [sε ̃patize], (il) sympathise [-ti:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1570 « être en sympathie avec » (Du Bourg, Mém. ds Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t. 3, p. 75, note a: ledit G. S., simbolisant et simpatisant avec l'empereur Soliman). Dér. de sympathie*; suff. -iser*. Cf. au xvies. les formes sympathier « unir, mettre d'accord » mil. xvies. (G. de La Taissonnière, − dans Bugnyon, Erotasmes − ds Hug.) et sympatir « s'accorder » 1575 (Thevet, Cosmogr., VIII, 11, ibid.), puis 1891 (Gide, Corresp. [avec Valéry], p. 114: Tu m'en dis trop peu et je ne sais à quoi sympathir). Fréq. abs. littér.: 200. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 276; xxes.: a) 324, b) 191.