| SUSPENSION, subst. fém. I. − [Dans l'espace] A. − [Corresp. à suspendre I A] 1. a) Action de suspendre quelque chose/quelqu'un, de se suspendre (à, sur quelque chose); résultat de cette action. La vertigineuse horreur de la chute mêlée d'attirance qu'inspire la suspension au-dessus d'un gouffre (Gautier, Fracasse, 1863, p. 414).Ce cachet (...) est percé dans la partie hémisphérique qui servait à le tenir d'un trou destiné au passage d'un lien de suspension. Les assyriologues ont l'impression que son propriétaire le portait suspendu au cou (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 396). − Vieilli. Synon. de pendaison.Mort par suspension. Je pense que, lorsqu'on est pendu, on souffre quelque chose de semblable. Cela ne me donne pas trop de goût pour la suspension! (Mérimée, Lettres à une inconnue, t. 2, 1861, p. 171). − Loc. adv. et adj. En suspension. (Attaché, fixé) de manière à pendre. Synon. en suspens (v. ce mot III A).Les cuirs sont disposés en suspension (à cheval sur des barres en bois reposant sur une saillie intérieure de la cuve) dans des cuves ou bassins en ciment (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 72).V. bergamot(t)e ex. 2. b) Spécialement − BIOL. Propriété qu'ont certains animaux de se suspendre lorsque cela est nécessaire; position de l'animal ainsi suspendu. Le fil de suspension de l'Épéire (E. Perrier, Zool., t. 1, 1893, p. 1080). − CIRQUE, GYMN. Exercice qui consiste à se suspendre à des agrès. Certains exercices: (...) suspensions par les mains, les pieds, les genoux, le ou les talons, le menton, le cou ou les dents (...) procurent au spectateur une impression où se mêlent l'admiration et le sentiment de la beauté (Hist. spect., 1965, p. 1533).La maîtrise de la suspension et de l'appui propres à chaque agrès commande tous les exercices (Petiot1982). − MÉCANIQUE ♦ Manière dont un objet suspendu est maintenu en équilibre stable. Décrire la suspension d'une pendule, d'un balancier (Rob. 1985). Suspension à la Cardan. Système permettant à un corps suspendu de garder sa position quel que soit le mouvement du support, grâce à un joint de cardan. Pour éviter le vacillement du pendule, on a utilisé occasionnellement des ressorts doubles (...) et surtout des suspensions à la Cardan (Bassermann-Jordan, Montres, horl. et pend., 1964, p. 181). ♦ Point de suspension. Point fixe auquel un corps est suspendu, autour duquel il peut se mouvoir mais sans l'abandonner: ... si du sommet d'une tour fort élevée, on abandonne un corps à sa pesanteur, il retombera sur un plan horizontal passant par le pied de la tour, à une petite distance à l'est du point de contact de ce plan avec une boule suspendue par un fil dont le point de suspension est celui du départ du corps.
Laplace, Théor. analyt. probabil., 1812, p. 353. ♦ P. méton. ,,Ensemble des organes élastiques placés entre un véhicule et le sol, afin d'absorber les inégalités et amortir les chocs`` (Dew. Technol. 1973). Amortisseur, système de suspension; bonne, mauvaise suspension. L'ensemble des ressorts de suspension et des pièces servant à la liaison entre ces ressorts et les boîtes d'essieux d'une part, le châssis d'autre part, constitue les organes de suspension (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 7). − MÉD. Méthode de traitement du tabès qui consiste à suspendre le malade pendant quelques minutes par les aisselles, la nuque et le menton. Un des seuls ataxiques auquel la suspension a réussi (Goncourt, Journal, 1889, p. 1041).Mode de traitement des fractures des mem-bres inférieurs qui consiste à soulever le membre immobilisé au moyen d'un système de poulies. Nous ne nous occuperons aujourd'hui que du traitement des fractures par la suspension (Journ. de méd. et de chir. pratiques, 1835, VI, p. 244 ds Quem. DDL t. 8). − MÉD. VÉTÉR. Méthode employée dans le traitement de l'appareil locomoteur des grands animaux qui consiste à maintenir le sujet en position verticale à l'aide d'un dispositif spécial fixé au plafond de l'écurie ou de l'étable (d'apr. Villemin 1975). On peut essayer de placer l'animal dans un appareil à suspension formé d'un large tablier qui le soutient sous la poitrine et sous l'abdomen, tablier que l'on accroche à des poutres du plafond (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 150). 2. P. méton. a) LITURG. CATH. [Surtout au Moy. Âge] Système de conservation des hosties consacrées dans un vase de métal précieux, le plus souvent en forme de colombe, suspendu au-dessus de l'autel; vase réservé à cet usage. On appelle Suspension, Ce qui tient le saint Sacrement suspendu en certaines Églises (Ac.1798). b) Corbeille ou poterie contenant des fleurs ou des plantes vertes que l'on suspend, à des fins décoratives, dans une maison ou sous une véranda; p. méton., plante ainsi suspendue. Trois ou cinq suspensions remplies de plantes tombantes, accrochées à la marquise, produisent le meilleur effet (Gressent, Créat. parcs et jardins, 1891, p. 459). c) Appareil d'éclairage, comportant plusieurs lampes ou bougies, que l'on suspend au plafond. Synon. plus usuel lustre.Suspension électrique; suspension à gaz, à pétrole; suspension en bronze, en cuivre, en laiton; allumer la suspension. La clarté gaie de la suspension sur la nappe blanche, les réchauffa (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1065).Ils ont même décroché les gravures et la suspension de la salle à manger (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 223). d) HORLOG. Ensemble des pièces servant à suspendre un régulateur d'horloge. Depuis que Huygens a placé au premier plan de la technique horlogère l'isochronisme du régulateur, on n'a cessé d'accorder une importance extrême aux paliers et aux suspensions (Bassermann-Jordan, Montres, horl. et pend., 1964, p. 181). B. − [Corresp. à suspendre I B] 1. a) Action de (se) maintenir en l'air; résultat de cette action. Suspension des nuages dans le ciel. En allégeant la nacelle de tous les objets qu'elle contenait, les passagers avaient pu prolonger, pendant quelques heures, leur suspension dans l'air (Verne, Île myst., 1874, p. 5). − ATHL. Suspension (dynamique). ,,Dans la foulée de course comme dans le saut: temps intermédiaire entre l'impulsion et la réception, pendant lequel le corps se meut dans l'espace sans aucun appui au sol`` (Petiot 1982). Les 4 phases successives du saut en longueur: l'élan, l'appel, la suspension et la chute (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 143). b) Action de placer, de construire quelque chose en un lieu élevé; ce qui est sur une hauteur ou en surplomb. V. babélisme ex. 1. 2. CHIM. Propriété de certains corps réduits à l'état de fines particules d'être immergés dans un liquide sans s'agglomérer ni précipiter; p. méton., ,,milieu hétérogène constitué par des particules microscopiques dispersées dans un liquide`` (Méd. Flamm. 1975). Synon. en suspens (v. ce mot III A).Phénomène de suspension; observer, préparer une suspension. V. floculer ex., floculant rem. s.v. floculer ex. de Caillère, Hénin. − Loc. adv. et adj. En suspension. (Qui flotte) sans s'agglomérer ni précipiter; p. ext. (qui se maintient (dans un milieu gazeux)) sans tomber, (qui est) en équilibre. Poussières en suspension dans l'air; se tenir en suspension. La poudre fine en suspension dans l'alcool (MmeP. Curie, Isotopie, 1924, p. 73).Les éléments du sol en suspension dans l'atmosphère se déposent sur le végétal et se dissolvent dans l'eau de condensation (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 454). − Spécialement ♦ GÉOMORPHOL., HYDROL. ,,Phénomène de déplacement des matériaux fins entraînés par le courant d'un cours d'eau et qui ne touchent pas le fond; p. méton., ces matériaux eux-mêmes`` (Hydrol. 1978). ♦ PEINT. Milieu* de suspension. ♦ PHARM. Forme médicamenteuse liquide dans laquelle le principe actif, insoluble, se trouve à l'état de fines particules (d'apr. Villemin 1975). Suspension buvable, injectable. II. − [Dans le temps] A. − [Corresp. à suspendre II A] 1. a) Interruption momentanée d'une activité ou d'un processus; en partic., dissipation provisoire d'un sentiment, d'un affect. Suspension d'un chagrin, d'une amitié, d'une maladie. Synon. suspens (v. ce mot II A).L'inaction où la laissait la suspension de ses courses avec Jos-Mari (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 100).La crise entraîna la suspension provisoire des travaux de construction de la fabrique de la mine Anna (Industr. fr. engrais chim., 1956, p. 11). b) En partic. Synon. pause (v. ce mot A 2), suspens (v. ce mot II A). − Temps de silence marqué par un locuteur. Suspension de quelques secondes; marquer, observer une suspension. De sa voix la plus creuse, avec des suspensions dramatiques et des mouvements d'yeux de traître, il expliqua à son ancienne maîtresse que l'affaire était excellente (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 270).Une rhétorique balbutiante, pleine de réticences pudiques, de douloureuses suspensions et de gémissements (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 77). − Vieilli. Temps de repos interrompant une activité. S'accorder un jour de suspension. Des baies d'aération (...) maintenues ouvertes pendant les suspensions de classe (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 290).À une suspension de la danse, les deux enfants m'entraînent (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 779). c) Spécialement − ART MILIT. Suspension d'armes. V. arme II A 4 a. − DROIT ♦ Suspension d'audience. ,,Interruption de l'audience pendant un temps limité par le président du tribunal`` (Cap. 1936). P. méton. Durée de cette suspension. Après le réquisitoire de l'avocat général et pendant la suspension de l'audience (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p. 638). ♦ Suspension d'instance. ,,Arrêt provisoire d'une instance par accord des parties, par décision du juge ou par survenance d'un incident (exception, question préjudicielle)`` (Barr. 1967 et 1974). ♦ Suspension de paiements. ,,Impuissance où se trouve accidentellement un industriel, un négociant, de payer ce qu'il doit`` (Jossier 1881). Cette brèche faite au crédit de M. Malot ne pourrait-elle point, en alarmant les personnes qui ont des fonds chez lui, amener une suspension de paiements véritable? (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 80). ♦ Suspension des poursuites (dr. pénal). ,,Arrêt de l'action publique pour une cause légale`` (Barr. 1967 et 1974). ♦ Suspension de prescription. ,,Arrêt temporaire du cours de la prescription au profit de certaines personnes (...) ou pour certaines causes déterminées par la loi, et sans anéantissement rétroactif du temps couru antérieurement`` (Cap. 1936). − GRAMM. Points de suspension. V. point1I B 1 e. − PALÉOGR. Abréviation par suspension. Abréviation qui laisse un mot inachevé. Dans les manuscrits, les abréviations peuvent se diviser en cinq parties: 1 par sigles (...) 2 par contraction (...) 3 par lettre suscrite (...) 4 par suspension ou mot inachevé: cap. - caput; 5opar signes spéciaux (Maire,Manuel biblioth.,1896,p. 277). 2. a) Vieilli ou littér. Fait d'être indécis, incertain. Synon. indécision, incertitude, suspens (v. ce mot II A 2).Cet état de suspension et d'incertitude (...) où l'on ne sait plus que désirer (...) ni que vouloir, parce que l'on voudroit tout (Senancour, Rêveries, 1799, p. 73).Je suis dans un état de crainte et de suspension qui nuit singulièrement à la liaison et à l'arrangement des idées (Maine de Biran, Journal, 1819, p. 230). ♦ Suspension de jugement. Action de suspendre son jugement; résultat de cette action. Une suspension de jugement n'est pas un doute, elle n'en est qu'une structure nécessaire (Sartre, Être et Néant, 1943, p. 203).PHILOS. Suspension du jugement. ,,Chez les sceptiques pyrrhoniens: attitude consistant à prétendre suspendre son jugement et ne rien affirmer pour aboutir à l'ataraxie`` (Foulq. St-Jean 1962). S'accomplir implique que cesse enfin cette suspension du jugement, qui est peut-être la raison d'être de l'apparition de Gide ici-bas (et qui est en tout cas le point par où il a droit à se considérer comme le vrai fils de Montaigne) (Du Bos, Journal, 1927, p. 305). b) MUS. Suspension (de notes). ,,Attaque légèrement retardée d'une note, dont l'expression est intensifiée grâce à l'effet rythmique de syncope produit par l'entrée du son après un court silence sur le temps fort`` (Mus. 1976). Lorsque, par la prolongation d'une note d'un premier accord sur l'accord suivant, on ne fait que retarder l'une des notes intégrantes de ce second accord, on appelle cette prolongation: retard, retardement ou suspension (E. Durand, Traité harm., s.d., p. 337). c) RHÉT. ,,Figure qui consiste à piquer la curiosité de l'auditeur ou du lecteur, à lui faire pressentir une chose dont on retarde ensuite l'énoncé, afin de mieux combler son attente ou de surprendre davantage`` (Morier 1961). Synon. suspens.En tant que figure de l'ancienne rhétorique, la suspension consiste dans la création d'un écart entre le topique de l'énoncé, renvoyé à la fin de celui-ci, et son annonce allusive, située au début (Greimas-Courtés1979). B. − DR. [Corresp. à suspendre II B] 1. Action de suspendre un acte, l'exercice de quelque chose ou p. méton. une disposition légale; résultat de cette action. Suspension de la constitution; suspension d'une loi, d'un permis de conduire, d'un règlement. La première proposition que l'on soumit au corps législatif fut la suspension de la liberté de la presse (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 204).La suspension ou menace de suspension du trafic avec la firme dominante (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 43). − En partic. Interdiction temporaire de la parution ou de la diffusion d'(un écrit), de la représentation d'(un spectacle). Suspension d'un journal, d'une pièce de théâtre. La Sorbonne censura le quatrième livre et la publication en fut suspendue (...) Après un délai que nous ne pouvons déterminer, la suspension fut levée (A. France, Rabelais, 1909, p. 213). − DR. COMM. Suspension des poursuites. ,,Conséquence du règlement judiciaire et de la liquidation des biens qui interdit aux créanciers de procéder à des poursuites individuelles contre le débiteur`` (Jur. 1981). 2. a) ADMIN. Suspension (de fonctions). ,,Interdiction temporaire par mesure disciplinaire d'exercer une certaine activité (fonctionnaire, avocat, magistrat)`` (Barr. 1974). Les autres sanctions disciplinaires − suspension pour une durée supérieure à un an avec privation totale ou partielle du traitement et révocation − sont prononcées par des juridictions dont le ministre a seulement la charge de notifier les arrêts (Encyclop. éduc., 1960, p. 345). − P. ext. Destitution temporaire du titulaire d'une charge, d'un emploi. La commune insurrectionnelle fit la loi (...) elle imposa la suspension du roi, ce qui était la déchéance moins le mot (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 70).La suspension de sept chirurgiens mutualistes par le conseil de l'Ordre ouvre un vaste débat entre la « médecine libre » et la « médecine sociale » (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 4, col. 1-2). b) ART MILIT. ,,Sanction provisoire prévue par le statut des militaires de 1972 et qui est immédiatement prononcée contre un militaire de carrière ayant commis une faute grave en attendant qu'une sanction statutaire définitive ait été prise à son égard`` (Lar. encyclop. Suppl. 1975). c) SPORTS. ,,Interdiction, provisoire ou définitive, prononcée par l'autorité fédérale à l'encontre du titulaire d'une licence, de participer aux organisations officielles`` (Petiot 1982). La suspension pourra être aussi prononcée dans le cas où un coureur est reconnu positif à l'issue d'un contrôle médical (SudresCycl.1984). REM. Suspensoïde, adj. et subst. masc.,chim. (Colloïde ou solution colloïdale) hydrophobe qui donne par floculation des flocons ou poudres presque anhydres (d'apr. Plais.-Caill. 1958). Les suspensoïdes (...) dont font partie des colloïdes minéraux, métaux ou sulfures (La Gde encyclop.,Paris, Larousse, t. 15, 1973, p. 3043, col. 3). Prononc. et Orth.: [syspɑ
̃sjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1174-76 « interdiction pour un temps de l'exercice d'une fonction » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1170); 2. a) 1542 « interruption, cessation pour un temps qui peut être déterminé » (Les Quinze-Vingts, Mém. Soc. Hist. de Paris, XIV, p. 82 ds Gdf. Compl.); spéc. b) 1615 suspension d'armes (A. de Montchrestien, Traicté Oeconomie politique, p. 222); c) 1761 suspension de payement (A. Barbier, Journal, p. 195); d) 1769 suspension de loix (Ch. Bonnet, La Palyngenesie, p. 188); 3. 1580 « état de doute, de report à plus tard d'une décision » suspension de jugement (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 505); 1632 en suspension « dans un état de doute, d'absence de parti pris ou de jugement, dans l'expectative » (Le Père Mersenne, Corresp., t. 3, p. 329); 4. a) 1660 « état d'attente, d'interruption ou de déviation de l'action qui suscite l'attention et éveille l'intérêt » (Corneille, Discours des Trois unités, p. 124); b) 1704 « figure de rhétorique par laquelle on tient l'auditeur ou le lecteur en suspens » (Trév.); 5. 1737 mus. (Rameau, Génération harmonique, 159 ds IGLF); 6. a) 1752 (Trév.: Suspension, En termes de Grammaire, on appelle suspension, un certain repos très-marqué, où le sens est interrompu brusquement, et n'est point achevé. Ces sortes de suspensionse marquent par trois ou quatre points de suite); 1846 points de suspension (Besch., s.v. ponctuation); b) 1896 abréviations par suspension (Maire, loc. cit.); 7. 1832 « interruption par une mesure d'interdiction (ici, de représentations théâtrales) » (Hugo, Corresp., p. 520). B. 1. a) 1639 « fixation, par le haut, maintien par le haut » poinct de suspension (Mersenne, Les Nouvelles Pensées de Galilée, éd. Costabel et Lerner, p. 88); spéc. b) 1656 suspension du Saint Sacrement (Pascal, Provinciales, XVI ds
Œuvres, éd. Lafuma, Seuil, p. 448); c) 1812 « pendaison » (Mozin-Biber t. 2); d) 1835 « procédé de positionnement des membres fracturés » (Journ. de méd. et de chir. prat., loc. cit.); e) 1872 « procédé de soutien d'un cheval ayant une fracture » (Littré); f) 1889 « procédé consistant à suspendre un malade à des fins thérapeutiques » (Goncourt, loc. cit.); 2. a) 1744 « dispositif qui permet de suspendre un instrument » (E. F. Gersaint, Catalogue raisonné d'une collection considérable de diverses curiosités ... contenües dans les cabinets de feu M. Bonnier de la Masson, p. 133); b) 1718 (Ac.: On appelle, Suspension, Ce qui tient le S. Sacrement suspendu en certaines Églises); c) 1765 « ensemble des pièces par lesquelles un régulateur est suspendu » (Encyclop. t. 15); d) 1797 « appareil pendu au plafond et qui supporte une ou plusieurs lampes » (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, p. 350); 3. 1866 « construction haut perchée ou en surplomb » (Hugo, Travaill. mer, p. 277); 4. 1905 « dispositif ou système qui, sur un véhicule, amortit les cahots de la route » (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, p. 771). C. 1. 1684 « fait de tenir en l'air sans support ni soutien » (Bernier, Abrégé Philosophie de Gassendi, p. 322); 2. 1846 chim. (pharm.) (Besch.); 1862 en suspension (Hugo, Misér., t. 2, p. 222). Empr. au lat.suspensio, -onis, dér. du rad. du supin de suspendere (v. suspendre), « voûte » en lat. impérial puis « interruption, arrêt, retenue; fait d'être relevé, tiré vers le haut, d'être tenu accroché par le haut; attente, incertitude » en lat. tardif (Souter, A Glossary of Later Latin; Blaise Lat. chrét.) et en lat. médiév. « interdiction de l'exercice d'une fonction » (Nierm.; Latham). Fréq. abs. littér.: 389. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 493, b) 547; xxes.: a) 508, b) 633. Bbg. Gohin 1903, p. 301. − Quem. DDL t. 8, 33. |