| SUSPENSE2, subst. masc. A. − Sentiment d'attente angoissée que peut éprouver un lecteur, un spectateur ou un auditeur parvenu à un moment décisif de l'action et tenu en haleine sur le dénouement de celle-ci; p. méton., procédé dramatique utilisé par un cinéaste ou un auteur pour tenir en haleine le lecteur, le spectateur ou l'auditeur; passage (d'une œuvre littéraire, dramatique ou cinématographique) particulièrement haletant. Aimer, ménager le suspense; effet de suspense. Quel roman policier égale en suspense telle authentique histoire d'espionnage, comme, à Ankara, pendant la dernière guerre, « l'affaire Cicero »? (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 249).On retrouve (dans un film) tous les suspenses qui ont tenu haletants les jeunes lecteurs du roman (Paris-Match, 4 mai 1968ds Gilb. 1980). − Loc. adj. À suspense. [En parlant d'une œuvre littér., dram. ou cin.] Qui tient en haleine le lecteur, le spectateur ou l'auditeur. Film, roman à suspense. Nausicaa, cette princesse à marier, première héroïne d'une love-story [histoire d'amour] à suspense, racontée par l'Edgar Schneider de l'époque, Homère (Le Point, 5 sept. 1977, p. 64, col. 3). B. − P. ext. Vif sentiment d'appréhension ou d'attente impatiente; p. méton., situation qui provoque ce sentiment. Soudain la cabine [du téléphérique] s'immobilisa (...) Stupeur, silence. Suspense à tout casser (Daninos, Vacances à tout prix, 1958ds Gilb. 1980). Prononc. et Orth.: [syspεns]. Homogr. suspense1. Selon Rob. 1985 pop. [syspɑ
̃:s]. Étymol. et Hist. 1. 1951 « situation de tension dramatique créée par un climat d'incertitude qui plonge le lecteur, le spectateur ou l'auditeur d'une œuvre romanesque, dramatique ou cinématographique dans l'appréhension » (Cahiers du cinéma, déc., 56a ds Höfler Anglic.); 2. 1956 p. ext. « situation d'appréhension ou d'attente impatiente » (Le Monde, 29 mai, 11b, ibid.). Empr. à l'angl.suspense, lui-même empr., notamment dans la loc. in suspense, au fr. suspens* et att. dep. 1440 au sens de « état d'incertitude angoissante, d'appréhension », d'où son empl. en appos. pour qualifier des œuvres caractérisées par de telles situations (1952 suspense novels « romans à suspense » ds NED Suppl.2). Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 291. − Quem. DDL t. 7. |