| SURCROÎT, subst. masc. A. − Ce qui s'ajoute, qui vient en plus. Synon. surcharge, surplus. 1. Surcroît de + subst. spécifiant la nature de ce qui s'ajoute.Surcroît d'activité. L'éducation fausse et anti-sociale donnée à la génération actuelle ne permet pas de chercher ailleurs que dans un surcroît de rétribution un motif d'émulation et d'encouragement (L. Blanc, Organ. trav., 1845, p. 86).Les participations étrangères donnent un surcroît d'intérêt aux nombreuses manifestations des récentes années (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p. 145). − Au plur., rare. Les surcroîts d'enjolivements et les arabesques du genre dévotieux de M. de Genève (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 250). 2. Empl. abs., rare. Notre vie est donc enrichie d'un jour. Qu'est-ce que l'étendue d'un jour pour nous deux, Marie? Elle est si tôt épuisée que nous devrions, ce semble, attacher peu de prix à un surcroît si fugitif (M. de Guérin, Corresp., 1837, p. 297).Chargée comme elle l'était [la barque], vingt pouces d'eau étaient un surcroît périlleux (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 385). B. − Loc. adv. [Marque que qqc. s'ajoute à qqc. de déjà suffisant] Synon. en outre, en plus. 1. De surcroît. Gischia (...) se décida à remplacer le violet par le rouge, plus en rapport avec l'ensemble plastique et plus expressif sur le plan dramatique. Or il se trouva de surcroît plus conforme aussi à la vérité historique (Serrière, T.N.P., 1959, p. 111). 2. Par surcroît. Le christianisme dit (...): « Cherchez la vertu, et le reste vous sera donné par surcroît » (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 46).Marie est fatiguée et, par surcroît, je crois que Geneviève va avoir la rougeole (Mallarmé, Corresp., 1865, p. 180). 3. Pour surcroît (vx). Il raille!... Oh! je ne suis pas roi; Mais quand un roi m'insulte et pour surcroît me raille, Ma colère va haut et me monte à sa taille! (Hugo, Hernani, 1830, II, 3, p. 43). Prononc. et Orth.: [syʀkʀwɑ]. Passy 1914 [-kʀwɑ]. Warn. 1968, Martinet-Walter 1973 [ɑ] [a] 12/5 sujets. Ac. 1694, 1718: surcroist, 1740-1878: -croît. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 3equart xiiies. [ms.] sorcrois « accroissement de ce que l'on a déjà » (Comput, fo18 ds Littré); 1303 « excès de quelque chose » seurcrois de robes (Guillaume de St-Pathus, Vie St Louis, éd. H. F. Delaborde, p. 62); ca 1523 surcrois (La Defence ... de France, 227 ds Anc. poés. fr., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t. 12, p. 249); 1580 surcroit (Montaigne, Essais, I, XX, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 88); 2. a) 1701
œuvres de surcroit (Mass[illon], Carême, Vérit. culte ds Littré); b) 1701 « manifestation de piété ni nécessaire ni habituelle à un chrétien pratiquant sincèrement sa foi » (Id., Carême, Jeune, ibid.). B. Loc. 1. adv. a) 1409 de sourcroix (Comptes de recettes et mises extraordinaires, 17esomme de mises, A. Tournai ds Gdf. Compl.); b) 1672 par surcroit (Saci, Bible, Matth. VI, 33 ds DG); 2. prép. 1673 pour surcroît de douleur (Racine, Mithridate, V, 4). Déverbal de surcroître*. Fréq. abs. littér.: 637. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 593, b) 627; xxes.: a) 784, b) 1 395. |