| SUCRIER, -IÈRE, adj. et subst. I. A. − Adjectif 1. Qui fournit, produit du sucre. a) Betterave sucrière. Synon. betterave* à sucre.L'opportunité du maintien ou de la disparition de la betterave sucrière en Alsace (Colloque géogr. appl., 1962, p. 43). b) [En parlant d'une région, d'un pays] La Russie sucrière peut être divisée en deux parties, fort inégales: la Pologne russe et le reste de la Russie (Saillard, Betterave, t. 2, 1923, p. 159). 2. Qui est relatif à la production, à la fabrication du sucre. Accords sucriers. Il faut nationaliser les chemins de fer et l'industrie sucrière (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 21).Les établissements pétroliers et sucriers n'étaient pas soumis au pouvoir des citoyens ni de l'État de Cuba (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 279). ♦ Campagne sucrière. Ensemble des opérations réalisées sur une année pour la production du sucre. (Dict. xixeet xxes.). B. − Substantif 1. [Désigne une pers.] a) Industriel dirigeant la production, le raffinage du sucre. C'est par dizaines de millions que se chiffre en effet la fortune du grand sucrier, ou du grand métallurgiste (Maurras, Avenir intellig., 1905, p. 61). b) Ouvrier travaillant dans l'industrie sucrière. (Dict. xixeet xxes.). 2. [Désigne un objet] a) Subst. masc. [À propos d'un objet] Récipient ménager ou pièce d'orfèvrerie destiné à contenir du sucre (en poudre ou en morceaux). Sucrier en métal argenté, en porcelaine; sucrier verseur. Le sucre commença à poindre; et Scarron, en se plaignant de ce que sa sœur avait, par avarice, fait rétrécir les trous de son sucrier, nous a du moins appris que de son temps ce meuble était usuel (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 275).Le guéridon (...) où s'étalaient un sucrier de cristal taillé et la carafe pareille (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 26). b) Subst. fém., vieilli. Récipient destiné à contenir du sucre en poudre. Synon. saupoudreuse.Elle commença de sucrer ses fraises. Mais, presque aussitôt, elle posa la sucrière et se redressa nerveusement (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 795). II. − ORNITH., subst. masc. Passereau américain se nourrissant de nectar (d'apr. Animaux 1981). Souvent seul, assis sur cette roche, je me suis tordu les mains avec frénésie en écoutant tous ces bruits de printemps et d'amour que la montagne recèle, en voyant les sucriers se poursuivre et s'agacer (Sand, Indiana, 1832, p. 307). Prononc. et Orth.: [sykʀije], fém. [-jε:ʀ]. Ac. 1694-1835: sucrier; dep. 1878: sucrier, subst. masc., et sucrier, -ière, adj. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1555 succrier « confiseur » (P. Belon, Nature des oyseaulx, p. 65 d'apr. H. Vaganay ds R. Philol. fr. t. 43, p. 204), attest. isolée; 1654 sucrier « fabricant de sucre » (P. J.-B. Du Tertre, Hist. gén. des isles de S. Christophe, de la Guadeloupe, de la Martinique et autres de l'Amérique, p. 172 ds Arv., p. 465); b) 1813 « ouvrier qui travaille dans les sucreries » (Gattel); 2. 1653 « pièce d'argenterie servant à contenir le sucre » (Inventaire de Mazarin ds Havard); 3. 1760 ornith. (M.-J. Brisson, Ornithologie, III, p. 611 d'apr. R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 107, p. 367). B. Adj. 1. 1872 « relatif à la fabrication du sucre » (Littré: industrie sucrière); 2. id. « où l'on produit, où l'on fabrique du sucre » (ibid.: départements sucriers); 3. 1824 « qui produit du sucre » (J. Riffault, trad. de l'angl. d'A. Ure, Dict. de chimie, IV, p. 374 d'apr. R. Arveiller, loc. cit.). Dér. de sucre1*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 62. |