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SUBLIMÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de sublimer*.
II. − Adjectif
A. − CHIM. [En parlant du résultat d'une opération de sublimation] Qui est produit par sublimation. Le cinnabre que l'on rencontre dans le commerce est un produit de l'art, que l'on obtient par la sublimation de 6 parties de mercure et d'une de soufre. La masse sublimée ainsi obtenue est compacte, d'un rouge foncé qui semble violet, cristalline, radiée, et fibreuse dans sa cassure (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 195).
Empl. subst. Solide obtenu par condensation d'un solide vaporisé sans passage intermédiaire par l'état liquide. On peut aussi ajouter simplement du muriate de baryte, et s'assurer si le précipité formé est soluble dans l'acide citrique ou non: dans ce dernier cas, la présence de l'acide sulfurique est constatée. Lorsqu'il est altéré par des muriates mercuriels dus à la même cause, on obtient par la calcination du phosphate un sublimé blanc (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 541).
P. métaph. [Le style de Mallarmé] devenait une littérature condensée, un coulis essentiel, un sublimé d'art (Huysmans, À rebours, 1884, p. 261).
PHARM. Sublimé corrosif. Chlorure mercurique pouvant être employé comme antiseptique mais très toxique. Les têtes exaltées qui agissent aujourd'hui en Espagne, et qui ne pensent non plus à rétablir la monarchie telle qu'elle était qu'à se faire Turcs (...) donnent dans des excès qui sont cependant bons, comme le sublimé corrosif est bon pour chasser un autre venin terrible (J. de Maistre, Corresp., 1812, p. 79).
P. plaisant. Le bonhomme, ennuyé du temps qu'il fallait donner au manger, en même temps qu'un peu dégoûté de la matérialité de la chose, s'était fait faire des sublimés de viande (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 159).
Pop., arg., vx. On dit [de l'ivrogne arrivé au sublime de la soulographie] : c'est un sublimé. (...) sublimé, d'où vient sublime, me paraît plus ancien [que sublime tel que D. Poulot l'a analysé] (Larch.Suppl.1880, p. 123).
B. − [En parlant d'une pers. ou d'une chose purifiée de tout élément matériel ou imparfait] Qui est idéalisé. Je vais à la Comédie Italienne [à Florence], et je trouve Oreste d'Alfieri. Plein de rapidité, de vengeance, d'éloquence; point d'intérêt. C'est, ce me semble, trop sublimé. On sent trop peu l'homme (...) il n'y a pas assez d'humain pour que la sympathie s'établisse (Stendhal, Journal, t. 4, 1811, p. 129).L'idéal, dès lors, est d'aboutir à une fusion intime du geste « mimé » et du geste « chorégraphique » pur: (...) la danse devient expressive et la gesticulation dansante, sublimée par la danse (Lifar, Traité chorégr., 1952, p. 134).
C. − PSYCHANAL. [En parlant d'une pers. ou de son comportement psychique] Qui est modifié par effet de sublimation. Sexualité sublimée en activités artistiques (Rob. 1985).
Prononc. et Orth.: [syblime]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 69. Bbg. Gohin 1903, p. 363.