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STYLÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de styler*.
II. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'une pers., d'un aspect de son comportement] Qui est habitué à exécuter une fonction, un travail selon certaines règles. Les caisses de champagne, toutes pareilles, se posent sans recherche. Les rouleurs les maniaient prestement, leurs équipes stylées s'activaient sans bruit (Hamp, Champagne, 1909, p. 197).L'ensemble de ces dispositions crée l'équilibre gracieux des attitudes et l'enchaînement stylé des mouvements (Bourgat, Techn. danse, 1959, p. 11).
Vx. Stylé à + inf.Il est bon de s'accoutumer à se recueillir (...), il est bon que nous soyons stylés à nous rendre cet office nous-mêmes (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 144).
En partic., usuel. [Gén. avec une valeur favorable; en parlant d'un employé de maison, d'hôtellerie] Qui est formé au service domestique, qui assure son service avec classe et compétence. J'avais affaire à un rustre (...), à un domestique pas stylé et qui n'a jamais servi dans les grandes maisons. (...) j'aime les belles livrées. (...) ce qu'il manquait de chic, ce Louis (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 15).Un garçon d'étage fort stylé (...) qui s'était rendu indispensable parce qu'il était au courant du maniement complet de la carte de visite en France, (...) très supérieur aux jeunes gens que l'École Hôtelière jette sur le marché (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 227).
[P. méton.] Il y eut des coups de timbre (...), un va-et-vient discret et stylé, et presque aussitôt, à l'étonnement de la valetaille, l'ordre d'introduire la visiteuse (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 210).Une limousine muette, sobre, stylée (...), dressée par une gouvernante anglaise à ne pas élever la voix (Arnoux, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 27).
2. [En parlant d'une pers.] Vieilli. Qui connaît, pratique les bonnes manières, qui est bien éduqué. Synon. civil, courtois, poli, policé; anton. discourtois, grossier, impoli, incivil.Quelle pitié notre provincial ne va-t-il pas inspirer aux jeunes lycéens de Paris qui, à quinze ans, savent déjà entrer dans un café d'un air si distingué? Mais ces enfants, si bien stylés à quinze ans, à dix-huit tournent au commun (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 162).Les filles du one two two sont bien stylées et évitent les trivialités qui effraient les jeunes gens (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 111).
3. Péj. [En parlant d'une pers.] Qui a été endoctriné pour dire ou faire des choses convenues par avance, généralement contraires à la vérité, à l'honnêteté. Dûment stylée, la concierge répondit que le colonel était en voyage; on n'en put pas tirer d'autre information (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 358).Un magistrat (...) veut poursuivre (...) l'affaire Stavisky, où sont englobés quelques très hauts personnages (...). Il faut empêcher cela à tout prix. Les bourriques stylées comprennent aussitôt, après avoir reçu l'assurance que, pour la défense de la République, on ne lésinera pas (L. Daudet, Police pol., 1934, p. 118).
P. anal. Des pianos métalliques bien stylés pour qu'on n'entende pas trop les cris des indigènes (...) quand les colons facétieux essaient après dîner leur carabine (Prévert, Paroles, 1946, p. 12).
B. − Vieilli. [En parlant d'une œuvre] Qui se caractérise par un style original. Nous avons eu à Esneh une soirée d'almées. (...) ça mériterait une description très stylée. (...) c'est une chose des plus merveilleuses (Flaub., Corresp., 1850, p. 168).Le portrait bariolé de bleu et de vert, et si solidement stylé, de la famille de Hemptinne (Toulet, Notes art, 1920, p. 68).
Prononc. et Orth.: [stile]. Ac. 1694, 1718: stilé, -ée; dep. 1740: stylé, -ée. Étymol. et Hist. 1384-89 stillé « qui exécute dans les règles le service dont il est chargé » (Philippe de Mézieres, Le Songe du vieil Pelerin, éd. G. W. Coopland, II, 91, t. 1, p. 465). Dér. de style1*; suff. *. Fréq. abs. littér.: 41.