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STRUCTURALISME, subst. masc.
SC. HUM. Option scientifique visant à fonder l'étude, et spécialement la description, de faits humains, essentiellement sur une analyse de leur structure, de la relation entre leurs composants. Cette critique porte contre le culturalisme, le structuralisme, le formalisme abstraits, puisqu'ils superposent aux consciences individuelles données comme telles, des éléments dits collectifs, rôles, valeurs, modèles, structures, types, cultures (Traité sociol., 1968, p. 369).On comprend (...) pourquoi le « structuralisme génétique » de Piaget connut un tel retentissement dans les milieux scientifiques des années soixante (Le Nouvel Observateur, 20 sept. 1980, p. 86, col. 1).
LING. Courant de recherches linguistiques descriptives qui partent du postulat selon lequel la langue est un système de relations entre des unités. Aujourd'hui le développement même des études linguistiques tend à scinder le « structuralisme » en interprétations si diverses qu'un de ceux qui se réclament de cette doctrine ne craint pas d'écrire que « sous l'étiquette commune et trompeuse de « structuralisme » se retrouvent des écoles d'inspiration et de tendances fort divergentes (...)» (É. Benveniste, Probl. de ling. gén., t. 1, 1966, p. 97).Dans l'élément présupposer le système, cela constitue, selon nous, l'apport propre de Saussure au structuralisme linguistique (O. Ducrot, Le Structuralisme en ling., 1968, p. 44).
Prononc.: [stʀyktyʀalism̭]. Étymol. et Hist. 1. 1932, juill. (N. Trubetzkoy, La Phonologie actuelle ds J. de psychol., t. 30, 1933, pp. 245-246: La phonologie actuelle est caractérisée surtout par son structuralisme et son universalisme systématique [...] L'époque où nous vivons est caractérisée par la tendance de toutes les disciplines scientifiques à remplacer l'atomisme par le structuralisme et l'individualisme par l'universalisme [au sens philosophique de ces termes, bien entendu]); 2. 1945 « théorie descriptive et structurale des faits de langue » (A. Martinet ds B. Soc. Ling. t. 42, fasc. 1, no124, p. 19). Dér. de structural*; suff. -isme*.
DÉR.
Structuraliste, adj. et subst.Qui relève du structuralisme; (personne) qui se réclame du structuralisme. N. Kostyleff, qui, en 1947, proposa une interprétation structuraliste de la psychologie objective, en insistant sur la notion de « dominante » (Hist. sc., 1957, p. 1676).La doctrine structuraliste enseigne la prédominance du système sur les éléments (É. Benveniste, Probl. de ling. gén., op. cit., p. 98).Pour un « structuraliste », au sens de Chomsky, l'objet du linguiste, lorsqu'il cherche à rendre compte d'un état de langue, c'est de décrire un corpus (O. Ducrot, Le Structuralisme en ling., 1968, p. 115). [stʀyktyʀalist]. 1resattest. 1932, juill. idées structuralistes (N. Trubetzkoy, op. cit., p. 246), 1951, 15 oct. subst. (Lettre de M. Hasselrot à M. Haudricourt, publ. par ce dernier ds L'Année sociol., 3esérie, 1959, p. 36: Les structuralistes de l'école Hjemslev); de structuralisme, suff. -iste*.
BBG.Bauman (H.-H.). Über französischen Strukturalismus... Spr. techn. Zeitalter. 1969, no30, pp. 157-183. − Burkart (A.). Stichwort: Strukturalismus. Beitr. rom. Philol. 1982, t. 21, pp. 317-323. − Collinder (B.). Les Orig. du structuralisme. Upsal, 1961, 15 p. − Ducrot (O.). Le Structuralisme en ling. Paris, 1973, 123 p. − Gritti (J.), Toinet (P.). Le Structuralisme... Paris, 1968, 96 p. − Millet (L.), Varin d'Ainvelle (M.). Le Structuralisme. Paris, 1970, 135 p. − Piaget (J.). Le Structuralisme. Paris, 1968, pp. 5-8. − Quem. DDL t. 25. − Ruzicka (R.). Bemerkung zum Strukturalismus, Structuralisme. Aletheia. 1966, no4.