| * Dans l'article "SPORT,, subst. masc." SPORT, subst. masc. A. − 1. Au sing. Activité physique, le plus souvent de plein air et nécessitant généralement un entraînement, qui s'exerce sous forme de jeu ou de compétition, suivant des règles déterminées; p. méton., pratique de cette activité. Domaine, développement, pratique, vocabulaire du sport.Il était fort, alerte et gai, donnant tous ses jours au sport et toutes ses nuits aux fêtes (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Duchoux, 1887, p. 698).V. amateurisme ex. 3: ... ils ont découvert qu'ils pouvaient continuer à jouer, dans leur âge mûr, comme ils jouaient, enfants. Cela s'appelle le sport. Le sport a tué le spleen. Sport, en anglais, veut dire jeu. Nous imitons les Anglais et faisons du sport. Mais sport, en français, ne veut pas dire jeu. En français, sport n'a pas d'autre sens que sport. Et le sport n'est pas du tout un jeu pour les Français.
J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 135. − Vieilli. Course de chevaux. Des courses fameuses dans les fastes du sport anglais (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 320). 2. Au sing. ou au plur. Forme spécifique que prend cette activité physique, considérée comme une discipline autonome ayant ses règles, son organisation, son entraînement, ses codes, ses valeurs. Sport national, moderne, passionnant, populaire; sport de masse; journal, chroniqueur de sport; secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports. Leur numéro d'hier est le comble! Une scène, à son milieu, arrêtée net par un article de sport, me paraît une drôle de façon de respecter la littérature! (Flaub., Corresp., 1880, p. 34).Malgré l'agitation de l'existence, la fausse activité des sports et des transports rapides, nos grands systèmes régulateurs restent au repos (Carrel, L'Homme, 1935, p. 275).V. amateurisme ex. 4. ♦ Sport de compétition. En France, les sportives pratiquant le sport de compétition sont passées de cent mille en 1940 à sept cent mille en 1965 (Jeux et sports, 1967, p. 1302). a) [Suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif précisant le domaine ou le type du sport] Sports aériens. Sports liés à l'aviation. Les Françaises se sont inscrites brillamment au palmarès des sports aériens: vol à voile, aviation (Jeux et sports, 1967, p. 1307).Sports athlétiques et gymniques. Sports faisant appel au dynamisme des mouvements fondamentaux et cherchant la perfection dans l'enchaînement de mouvements complexes. Dans la gamme des sports athlétiques les sauts occupent une des meilleures places car ils constituent un exercice hygiénique et utilitaire (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 138).Sports de balle, de boule, de ballon... Sports qui utilisent une balle (comme le jeu de paume ou la pelote basque), une boule (comme le jeu de boules ou de billard), ou un ballon (comme le football ou le rugby). Les sports de balle ont en commun d'être individuels (...). Les sports de ballon ont en commun d'être collectifs (Petiot1982).Sport d'attaque, de combat, de défense. Sports dans lesquels un concurrent s'oppose à un autre, sans arme (comme dans la boxe, la lutte ou le judo) ou avec une arme (comme dans l'escrime). Les sports de combat retiennent de la guerre dont ils sont issus l'affrontement de l'homme à l'homme (Petiot1982, p. xii).Sport cycliste. Sport utilisant la bicyclette. N'est-il pas révélateur qu'il [Toulouse-Lautrec] ait été, parmi les premiers, à s'intéresser au sport cycliste, à créer pour lui plusieurs affiches? (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 254).Sports équestres, hippiques. Sports de vitesse et/ou d'adresse affectués par des chevaux et leur cavalier. V. hippique et jumping ex. de Jeux et sports.Sports mécaniques. Sports où l'effort s'applique à la machine mue par un moteur autonome. Sport automobile. La pratique du sport automobile non seulement confère au pilote des qualités d'endurance, de résistance physique et de sang-froid, mais lui enseigne aussi la dignité et la loyauté (Jeux et sports, 1967, p. 1643).Sports de montagne. Sports qui se pratiquent en montagne (ski, luge, alpinisme). Des professeurs disposés à user des méthodes actives aptes à orienter les activités de plein air, spécialistes des sports de montagne ou des sports nautiques (Encyclop. éduc., 1960, p. 129).Sport nautique*. ♦ Sports d'hiver. Sports de montagne qui nécessitent de la neige, de la glace; p. méton., vacances d'hiver à la montagne. Aller, partir aux sports d'hiver. J'étais dans les Alpes, aux sports d'hiver (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 88). b) Compétition où s'opposent des personnes ou des équipes. Sport individuel, collectif. C'est le sport d'équipe qui vient en tête, celui où la maîtrise du corps doit s'allier au maniement parfait d'un ou de plusieurs objets (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 66). c) [Suivi d'un adj. renvoyant à une catégorie de pers.] Sport amateur, scolaire, universitaire. Des intérêts financiers importants (...) ne peuvent être niés dans le sport professionnel ou crypto-professionnel (L'Express, 2 juin 1977, p. 150, col. 2). 3. P. ext. Activité physique de plein air à caractère plus ou moins sportif. Je protestais contre la réputation qu'on faisait à la pêche d'être un sport d'empoté, pour lequel l'immobilité complète était de règle (Gide, Si le grain, 1924, p. 396).P. plaisant. V. patinage ex. de Queneau. 4. Expr. fam. a) C'est du sport! ça va être du sport! [Pour souligner la difficulté d'une entreprise, la violence d'un effort, d'une compétition] Droite! Pas cadencé... Marche! Crier ça avec des joues en bois, raidies par le froid mieux que par la cocaïne du dentiste, c'est du sport! L'exécuter, c'est encore mieux! (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 14). b) Il va y avoir du sport. Il risque d'y avoir de la bagarre. − ll y a des moments où tu mériterais tout simplement une bonne gifle, dit Lambert en tournant les talons. − Essaie donc! Je te jure qu'il y aurait du sport (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 349). 5. Au fig. Activité intellectuelle. Sport cérébral. Le sport intellectuel consiste donc dans le développement et le contrôle de nos actes intérieurs (Valéry, Variété III, 1936, p. 286).Le romancier anglais Rob Graves prête à son personnage, notre confrère l'empereur Claude, cette boutade: « L'histoire est un sport pour l'âge mûr » (...)! Plus l'historien aura accumulé en lui de connaissances variées (...), plus il saura apercevoir de possibilités insoupçonnées de documentation (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 79). B. − 1. Empl. adj. inv., fam. Être sport. Savoir se soumettre de bon gré aux règles d'une épreuve (de sport ou d'un autre domaine); p. ext., être loyal, fair-play. Synon. sportif (v. ce mot I B).Être sport en affaires. Avant tout, soyons « sport »... respectons la loi qui exige dévouement et sacrifice (Tennis et Golf,16 juin 1935, p. 2 ds Grubb Sports 1937, p. 70).Le Survenant donna une grande claque dans le dos de Joinville: − T'es sport, Provençal. T'es vraiment sport! − C'est ça, dit Amable, flatte-le, à c't'heure que tu lui as fait dépenser l'argent du marché (Guevremont, Survenant, 1945, p. 230). 2. Loc. adj. De sport ou, p. ell., sport. Qui est adapté à la pratique du sport, destiné à une activité sportive. a) [En parlant d'un véhicule] Avion de sport; modèle (grand) sport. En ce temps-là le cheval de selle représentait ce qu'est, pour nos contemporains, la voiture de course ou de sport (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 168).V. compétition ex. 4. b) [En parlant d'un vêtement, d'un élément de l'équipement individuel] Article, tenue de sport. Pour l'automne prochain, arrivée sur le marché des premières chaussures de sport gonflables (Le Point, 28 avr. 1980, p. 202, col. 3). − P. ext. [P. oppos. à habillé, de ville] Dont le matériau et/ou la coupe sont choisis pour offrir un grand confort. Tailleur sport. Katow et Kyo portaient des chaussures de sport à semelles de crêpe, et n'entendaient leurs pas que lorsqu'ils glissaient sur la boue (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 192).Un complet sport à boutons de cuir en boule, un magnifique manteau de voyage d'étoffe anglaise (acquis à Vienne, comme le smoking impérial-royal), et un beau châle écossais pour relier le tout (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 208). REM. 1. Sport-, élém. de compos.entrant dans la constr. de qq. subst. masc. où il signifie « sport » (supra A 2).Mettre au point un « laboratoire humain de champions ». Multiplier les lycées spécialisés, les sections sport-études (L'Express, 9 août 1976, p. 62, col. 3).La dénonciation du sport-spectacle, du sport-marchandise n'est qu'une des formes du combat contre la mise au pas des individus et l'asservissement des esprits (Le Nouvel Observateur, 9 août 1980, p. 18, col. 3). 2. Sport(s)wear,(Sportwear, Sportswear) subst. et adj. inv.(Vêtement, tissu) de type sport, qui allie le confort et l'élégance. Les pantalons, très larges sur les cuisses sont proposés à plis ou sans plis en sportswear (Le Monde loisirs, 6 oct. 1984, p. VI, col. 5). 3. Omnisports, adj.V. omni- A 1. Prononc. et Orth.: [spɔ:r]. On a dit [spɔ
ʀt] (Besch. 1845, Littré). Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1828 au plur. « activités physiques à buts non utilitaires obéissant à certaines règles et comprenant souvent une part de compétition » (Journal des haras, 1ermai, 84-85 ds Höfler Anglic.); b) 1839 sing. désignant une de ces activités (Gayot, Guide du Sportsman, p. 3 ds Bonn., p. 140); c) 1853 sing. « tout ou partie de ces activités » exercices de sport (E. Chapus, Le Turf ou les Courses de chevaux en France et en Angleterre, p. 1 ds Rey-Gagnon Anglic.); 2. 1879 « activité ou exercice comparable, selon un ou plusieurs aspects, à un sport » (Le Parlement, 10 nov., ld ds Höfler Anglic.); 3. a) 1863 donner du sport « présenter des difficultés » (Bellot, Voy. mers polaires, p. 266); b) 1905 y avoir du sport (L'Auto, 17 juill., 3d ds Höfler Anglic.). B. Adj. inv. 1. 1886 « adapté au sport, qui convient à une activité physique » (Le Sport, 24 mars, 3a, ibid.); 2. 1904 « conforme à l'esprit qu'il doit y avoir dans les compétitions sportives » (Le Sport universel illustré, 31 juill., 495b, ibid.). Empr. à l'angl.sport att. dep. le xves. au sens de « amusement, passe-temps, jeu, distraction » d'où, en partic., « distraction de plein air à base d'exercice physique » (1523) et au plur. « série de compétitions athlétiques constituant une manifestation publique ou un spectacle » (1594), v. NED. Sport est issu par aphérèse du moy. angl. disport att. dep. le xives. (NED; MED) et qui a été empr. à la var. desport (cf. Thebes, éd. Constant, vers 1057, var. ms. S) de l'a. fr. deport au sens de « plaisir, divertissement », déverbal de deporter, desporter (v. déporter). Fréq. abs. littér.: 475. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) néant, b) 119; xxes.: a) 551, b) 1 625. Bbg. Becker 1970, p. 53, 73, 254, 325. _ Gall. 1955, p. 185. − Gredig 1939, pp. 22-27. − Klein Vie paris. 1976, p. 119. − Quem. DDL t. 5, 12, 15, 21, 27, 36. |