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SPADASSIN, subst. masc.
A. − Vieilli, péj. Homme d'épée habile dont on louait les services pour sa protection ou celle de quelque personne. Synon. bretteur, ferrailleur.Duel avec un spadassin. L'escouade déconfite se le tint pour dit et disparut comme si elle eût été ingambe, tant le jeune duc inspirait de terreur à ces spadassins, gens de sac et de corde, qui n'étaient pourtant pas fort timides de nature (Gautier, Fracasse, 1863, p. 218).C'est à peine si le roi était en sûreté dans son Louvre et sa cour ressemblait à celle d'un petit prince d'Italie, entouré de complots et d'assassinats. Il lui fallait à son service, pour le protéger, des spadassins qu'on appela les mignons et qui furent ensuite les Quarante-Cinq (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 181).
B. − P. ext. Homme de main, tueur à gages. Le plus sûr moyen de préserver monsieur de Kergaz de tout péril est, à coup sûr, de se débarrasser du spadassin qui le devait tuer (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 473).Il a tiré en l'air et encaissé immédiatement le projectile de l'autre, un homme habile et sûr de soi, rompu au pistolet, un spadassin à gages (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 284).
P. anal. Celui qui est plein d'ardeur dans les débats d'idées, la critique, le pamphlet. La polémique, mon cher, est le piédestal des célébrités. À ce métier de spadassin des idées et des réputations (...) littéraires et dramatiques, je gagne cinquante écus par mois (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 272).J'ai été payé, d'ailleurs, à la même caisse que vous, mais beaucoup plus cher, à cause de ma notoriété supérieure de spadassin catholique, laquelle m'a valu déjà de si abondantes richesses, comme chacun sait (Bloy, Journal, 1892, p. 52).
Rare, empl. adj. Devant ces héros de chair et d'os, je perdais mon intelligence prodigieuse, mon savoir universel, ma musculature athlétique, mon adresse spadassine (Sartre, Mots, 1964, p. 110).
Prononc. et Orth.: [spadasε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Subst. a) 1534 comte Spadassin, nom plais. d'un comte de l'armée de Picrochole (Rabelais Gargantua, chap. 31, 7, éd. R. Calder, M. A. Screech, V.-L. Saulnier, p. 193); 1559 nom commun (Amyot, Vies des hommes illustres, Agésilas, IX ds Fonds Barbier); b) 1548 espadassin (N. Du Fail, Baliverneries d'Eutrapel, éd. G. Milin, p. 60, 222), seulement xvies. (v. Hug.); 2. 1653 adj. (Scarron, Dom Japhet d'Arménie, IV, 5 ds Fonds Barbier). Empr. à l'ital.spadaccino « celui qui met facilement la main à l'épée » (dep. xvies., Varchi, Berni ds Tomm.-Bell.), d'abord « petite épée » (dep. xves. d'apr. DEI), dér. de spada « épée » (v. ce mot). Fréq. abs. littér.: 73. Bbg. Hope 1971, p. 223. − Vidos 1939, p. 304.