| SOUVERAIN1, -AINE, adj. et subst. I. − Adjectif A. − Qui est au-dessus de tout. 1. [En parlant d'une pers. ou d'une chose sans marque particulière ou marquée positivement] Qui est au plus haut degré; qui règne en maître, l'emporte sur les autres, sur tout; qui excelle dans son genre, dans son domaine. Synon. suprême. a) [En parlant d'une pers. ou d'un être divin] Dieu souverain. Il y a des critiques souverains comme il y a des artistes suprêmes (Hugo, Corresp., 1872, p. 312). − [Qualifie différents subst. pour désigner Dieu] Souverain Juge, législateur; Etre, Seigneur souverain. [Le] souverain Auteur des êtres (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 287).[P. méton.] Propre à Dieu; relatif à sa souveraineté. Je n'en adorais pas moins que lui la souveraine volonté d'Allah (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 390).Vous ne trouverez rien dans les quatre Évangiles qui s'écarte de cette conception souveraine de Dieu (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 852). b) [En parlant d'une chose] L'une [passion] expirante, mais puissante encore, l'autre envahissante et bientôt souveraine (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 2, 1850, p. 128).Ses livres contiennent une page souveraine sur la Circoncision, une autre magnifique, construite toute en antithèses, sur le Saint-Esprit (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 265). SYNT. Art, calme souverain; empire souverain (de qqc.); force, idée, importance, intelligence, joie, liberté, paix, raison souveraine; souveraine beauté, éloquence, félicité, habileté, perfection, sagesse. − Souverain dans, par + subst. indiquant une qualité.Un beau dessin est souverain par la légèreté (Alain, Propos, 1923, p. 483).Le mouvement des bras donnait au buste et à la poitrine une ampleur souveraine dans sa gracilité (Larbaud, Journal, 1932, p. 273). − En partic. [En parlant d'un remède à un mal phys. ou mor.] Qui est d'une efficacité totale, assurée; idéal. Synon. infaillible.Je veux d'abord vous guérir. Le baume est souverain, je vous soignerai comme un fils, la santé reviendra vite (About, Roi mont., 1857, p. 254).Aussi puisons-nous le remède souverain contre la colère dans la contemplation de la nature irresponsable et soumise à des lois immuables (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 140).[Suivi d'une prép.] Des mauves le matin, c'est souverain pour les polypes au cœur (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 262). − PHILOS. Le souverain bien. Le bien suprême, au-dessus de tous les autres, recherché par tout homme, qui, dans diverses morales, réside dans l'accord de la moralité et du bonheur et qui, pour certains, est Dieu lui-même. [Pascal] a besoin de clarté et de certitude, d'une satisfaction nette et pleine; en d'autres termes, il a besoin du souverain bien, il a soif du bonheur (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 42). 2. [En parlant d'un sentiment, d'une attitude marquée négativement] Au plus haut degré. Mépris souverain. Elle haussa les épaules avec une indifférence souveraine (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Sœurs, 1884, p. 1265).Vieux vêtement de son père (...) qui lui inspire d'ordinaire une horreur souveraine (Duhamel, Jardin bêtes sauv., 1934, p. 130). B. − Dans les domaines pol., admin., jur. 1. Qui possède la souveraineté politique. a) [En parlant d'une pers., d'un monarque] Qui détient la souveraineté, qui exerce le pouvoir (sur un territoire). Maître, prince, seigneur souverain. Henri de Vianden, un des évêques souverains d'Utrecht (Du Camp, Hollande, 1859, p. 228).La minorité [de sa fillette] assurait à la jeune veuve une longue régence ou du moins une bonne part dans la régence. Mais l'autoritaire jeune femme entendait rester maîtresse souveraine du pays, même si elle se remariait (Grousset, Croisades, 1939, p. 134). b) [En parlant d'une collectivité pol.] Qui se gouverne soi-même tout en pouvant relever d'une autorité supérieure. Je reviens d'Allemagne, où j'ai traversé dix pays souverains, y compris la Hesse: on ne m'a pas même demandé mon passeport en Prusse (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 534). c) [En parlant d'un État] Qui a la souveraineté interne et externe. Tout récemment, celle-ci [la Syrie] s'était vue invitée, en qualité d'État souverain, à la Conférence de San Francisco (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 184). d) [En parlant d'une pers. mor.] Qui détient en droit ou en fait le pouvoir suprême dans l'État. Combien d'attentats à la liberté ont été consommés au nom du salut public par décret du peuple souverain! (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 268).Par une série de dégradés, on passerait de l'Assemblée Nationale souveraine au Conseil de la République à pouvoirs limités pour en venir aux organismes purement consultatifs (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 572). 2. [En parlant d'un organe, d'une instit. jur., officielle, d'un juge] Dont les actes, les décisions sont sans appel; qui juge en dernier ressort; qui ne relève d'aucun autre organe. Juridiction, justice souveraine. Le Parquet est souverain; il ne dépend de personne, il ne relève que de sa conscience (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 552).Le jury est souverain; aucun recours n'est recevable contre les décisions qu'il a prises conformément aux dispositions réglementaires (Encyclop. éduc., 1960, p. 151). − HIST. DU DR. ♦ Conseil souverain, cour souveraine. En France et dans certaines colonies françaises sous l'Ancien Régime, juridiction dont les arrêts étaient sans appel. Synon. parlement.J'ai quelquefois passé huit jours dans une jolie maison de campagne, à quelques lieues de Paris, chez un magistrat de cour souveraine, où il venait du beau monde (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 12).Quatre provinces qui n'avaient pas de Parlements eurent, peu de temps après leur réunion à la France, une juridiction analogue et souveraine, sous le nom de conseils souverains: le Roussillon, l'Artois, l'Alsace et la Corse (MarionInstit.1923, p. 138).[P. méton.] Propre à une cour souveraine, à ses magistrats. Les trois conseillers d'une cour souveraine (...) ne voyaient pas avec plaisir qu'on les déplaçât de leurs siéges souverains pour juger dans un tribunal inférieur (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 287). ♦ Conseil souverain. Dans les Pays-Bas méridionaux aux xviieet xviiies., juridiction qui jugeait en dernier ressort. [Arnauld] arriva à Mons le 20, à six heures du soir. Il y fut accueilli et logé par M. Robert, président du Conseil souverain de Hainaut (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 136). 3. Antéposé. [Qualifie une pers. ayant officiellement tous les pouvoirs dans un domaine donné] Souverain pontife*. Il était aussi enjoint par l'ordonnance à ce souverain magistrat de rejeter toute lettre ou signature du roi qui lui semblerait contraire aux lois et réglemens du royaume (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 264). 4. [En parlant d'une loi, d'un droit, d'une faculté] Qui est sans limite; qui s'applique sans restriction. Pouvoir souverain. Le droit souverain de la propriété individuelle (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 185). 5. [En parlant d'un jugement, d'une décision] Qui est sans appel. Arrêt souverain. Le Conseil d'arrondissement est tenu de se conformer à la décision du Conseil général, souveraine et sans appel, même devant le Conseil d'État statuant au contentieux (Bacquias, Cons. gén. et cons. arrondiss., 1934, p. 23). 6. [Corresp. à supra I B 1 a et infra II A 1] a) Relatif à un souverain, à une souveraine. − [En parlant d'un couple] Qui est formé par un souverain et son épouse ou par une souveraine et son époux. Grande bienveillance du couple souverain à mon égard (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 584). − [En parlant d'une maison, d'une famille] Qui a des membres exerçant successivement et héréditairement la souveraineté sur un territoire. Tels furent, bien qu'issus des maisons souveraines les plus illustres de l'Allemagne, Christian de Brunswick et même Bernard de Weymar (Constant, Wallstein, 1809, p. viii).Le roi et la cour cherchaient donc parmi les familles souveraines d'Occident un parti convenable pour Sibylle (Grousset, Croisades, 1939, p. 219). − [En parlant d'une chose, parfois d'une pers.] Relatif, propre à un souverain, à une souveraine, à sa famille. Main souveraine; pompe souveraine; rendre les honneurs souverains à qqn. Qui prétend usurper la grandeur souveraine En doit payer le prix au destin qui l'entraîne (Constant, Wallstein, 1809, iii, 3, p. 97): 1. [Des conseillers] le pressèrent [Henri Raspon] d'expulser la veuve de son frère avec tous ses enfans, y compris le petit Hermann, non seulement de la résidence souveraine de Wartbourg, mais aussi d'Eisenach et de toutes les autres possessions souveraines.
Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 150. b) P. anal. (de position supérieure, de suprématie, de majesté) − [En parlant d'une pers., d'un animal, d'une collectivité] Vous ne songez qu'à la froisser et à la contredire, elle si choyée, si souveraine dans sa famille (Sand, Valentine, 1832, p. 12).[Le troupeau] longe la chaussée qui mène à l'abattoir. Dans la montagne il fut un groupe souverain. Sa faim régnait sur la nature; il était maître des bruyères, des pins naissants, de l'herbe maigre (Romains, Vie unan., 1908, p. 71). ♦ Antéposé. [Renforce un subst. désignant une pers. et indiquant déjà une suprématie] Souverain arbitre, souverain seigneur et maître. Vous verrez tout ce qu'il m'a fallu de courage et d'adresse, pour être en ce logis souveraine maîtresse (Collin d'Harl., Vieux célib., 1792, i, 6, p. 14). ♦ Souverain de (vx), sur qqc./qqn.Vous êtes encore tellement souverain de moi que si vous arrivez avant que je sois partie, je ne me permettrai pas un reproche et croirai tout ce que vous direz (Staël, Lettres L. de Narbonne, 1794, p. 283).La condition même de la poésie est une totale présence d'esprit, où l'on se sent souverain sur toute chose (Béguin, Âme romant., 1939, p. 195). ♦ [P. méton.] Propre à une personne exerçant une suprématie dans un domaine donné. Gœthe prend sans effort, sans rival, sa place unique et souveraine dans le monde de l'esprit (Valéry, Variété IV, 1938, p. 118). − [En parlant d'une chose] Aiguilles, pics de neige et cimes souveraines (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 1189).Pline décernait à cette reine des mers [la perle] une place d'honneur entre le diamant-roi et la souveraine émeraude (Metta, Pierres préc., 1960, p. 118). ♦ Souverain dans, chez qqc./qqn.La religion, comme un père sévère, souveraine dans la maison, y dicte des lois (Bonald, Essai analyt., 1800, p. 23).La morale présentement souveraine chez les éducateurs du monde est essentiellement germanique (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 160). c) [En parlant d'une pers., d'un aspect du comportement, d'une faculté, d'une qualité] Qui a certaines caractéristiques (majesté, grandeur, etc.) appartenant ou supposées appartenir à un souverain, à une souveraine; qui est digne d'un souverain, d'une souveraine; qui exprime un sentiment de supériorité. Accent, geste, regard souverain; dignité, élégance, grâce, majesté, voix souveraine. Les trois frères étaient là (...): Léopold, immobile et souverain; François, gouailleur; Quirin, ses lunettes sur le nez (Barrès, Colline insp., 1913, p. 208): 2. Tous ces bruits commençaient dès que l'homme mettait le pied dans le champ. On le voyait attaquer la pièce, dominant la nappe de l'œil et du front, avec un air souverain, un air de maître qui dispose des choses à son gré.
Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 42. II. − Substantif A. − Dans les domaines pol., admin., jur. 1. Subst. masc. ou fém. a) Subst. masc. Celui qui est à la tête d'un État monarchique. Madame de Commercy, cousine de l'empereur d'Autriche, qui descend des anciens souverains de la Lorraine (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 180).Les trois principaux souverains de l'Occident étaient à cette époque le roi de France Philippe Auguste, le roi d'Angleterre Henri Plantagenet et l'empereur germanique Frédéric Barberousse (Grousset, Croisades, 1939, p. 256). SYNT. Souverain absolu, constitutionnel, légitime; souverain de droit; souverain déchu, détrôné; grand, jeune, nouveau, puissant, vieux souverain; notre bien-aimé, (très) gracieux souverain; les souverains étrangers, germaniques, de l'Europe; autorité, faveur, ordres, volonté du souverain; cour, palais du souverain; aux pieds, en présence du souverain; faire hommage, obéir à son souverain; reconnaître qqn pour souverain. ♦ Petit souverain. Celui qui est à la tête d'un État monarchique peu important. La paix de 1648 assura (...) aux petits souverains de l'Allemagne la jouissance et l'accroissement de leurs droits (Constant, Wallstein, 1809, p. vi). b) Subst. fém. − Celle qui est à la tête d'un État monarchique. Sous la brillante régence de cette Blanche de Castille, (...) souveraine courageuse et sage (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. xxviii). − Épouse d'un monarque. Te plairait-il de monter sur un trône à l'instar de notre auguste souveraine, l'Impératrice Eugénie? (Benoit, Atlant., 1919, p. 218). c) Au masc. plur. [Dans certains cont.] Couple formé par celui ou celle qui est à la tête d'un État monarchique et par son épouse ou son époux. Voici l'habit que j'endossai lors de la visite des souverains russes à Paris (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 250). 2. Subst. masc., vieilli. Détenteur (personne ou instance) de la souveraineté. Le Souverain d'un État est la Nation elle-même, assemblée en corps ou représentée par ses Députés (Marat, Pamphlets, Suppl. Offrande à la Patrie, 1789, p. 41): 3. Quel que soit le nom qu'on lui donne (...), c'est une charge imposée aux particuliers, ou à des réunions de particuliers, par le souverain, peuple ou prince (...): c'est donc un impôt.
Say, Écon. pol., 1832, p. 503. 3. Vieilli. Chef, président d'une instance juridique ou administrative. Cette alliance rend le président encore plus redoutable qu'il ne l'est comme souverain de la cour d'assises (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 181). B. − [Corresp. à supra II A 1] 1. P. anal. (de pouvoir, de suprématie sur qqn, sur qqc., dans un domaine partic.) a) [Le subst. désigne une pers., une collectivité, un être divin] Synon. maître, maîtresse.Charette fut le souverain du Marais; Royrand et les Sapinaud tinrent le Bocage; les Mauges restèrent le domaine de l'armée « catholique royale » (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 347).En empl. hypocor., littér. C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine, A versé la beauté (Hugo, Chants crépusc., 1835, p. 116). ♦ Souverain des dieux. Jupiter. Minos, fils et disciple de Jupiter, a, dans les médailles, les mêmes traits que son père; cependant la majesté calme de l'un et l'expression sévère de l'autre distinguent le souverain des dieux du juge des hommes (Staël, Allemagne, t. 2, 1810, p. 71). b) [Le subst. désigne un animal ou une chose] Ô des fleuves français brillante souveraine [la Seine], salut! (Chénier, Élégies, 1794, p. 34).Malgré les résultats extraordinaires qu'il [le docteur Pascal] obtenait, il savait bien que la mort resterait l'inévitable, la souveraine (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 190). 2. Locutions a) Adj. De souverain, de souveraine. Propre, relatif à un souverain, à une souveraine. La dignité de souverain ne revient qu'au plus parfait, et c'est par là seulement qu'il est empereur (Doeblin, Pages imm. Confucius, 1947, p. 35).Qui a certaines caractéristiques (suprématie, majesté, etc.) appartenant ou supposées appartenir à un souverain, à une souveraine. Elle avança vers la rampe de l'escalier avec une nonchalance de souveraine (Green, Moïra, 1950, p. 159). b) Adv. En souverain, en souveraine. En tant que souverain, en tant que souveraine. [Sully au Roi] Daignez donc, immolant votre ardeur à l'état, Combattre en souverain, et non plus en soldat (Legouvé, Mort Henri IV, 1806, iv, 1, p. 397).À la manière d'un souverain, d'une souveraine; avec des caractéristiques (suprématie, majesté, etc.) appartenant ou supposées appartenir à un souverain, à une souveraine. Commander en souverain; traiter qqn en souverain. Cette foi, qui me semble rester à tous encore et régner en souveraine dans les armées, est celle de l'honneur (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 216).Elle se serait promenée, seule, en souveraine et sans rivale (...), dans le parc (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 131). Prononc. et Orth.: [suvʀ
ε
̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. a) ca 1050 suverain « suprême, excellent, qui est au plus haut point dans son genre, extrême » (Alexis, Prol., éd. Chr. Storey, p. 91); b) 1539 spéc. « très efficace pour soigner » souverain remede (Est.); 2. a) déb. xiies. « qui règne sur tout » li suverains reis (en parlant de Dieu) (Saint Brendan, 564 ds T.-L.); b) 1155 « qui relève de la souveraineté divine, surnaturel » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 7444); c) ca 1165 « qui exerce le pouvoir, qui règne »(Troie, 18047 ds T.-L.); d) 1279 [ms. xives.] « qui relève du pouvoir du souverain ou en est sa manifestation » (Laurent, Somme, B. N. 22932, fo52d ds Gdf. Compl.); e) 1336 « qui est au degré supérieur, le plus important, principal » (Doc. Archives du Nord, B 1573, fol. 34 ds IGLF: souverain marchant des tailles); f) 1405 « dont le pouvoir de décision est sans appel » souverainne Court (N. de Baye, Journal, éd. A. Tuetey, I, 43, ibid.); g) 1601 « qui prédomine, qui exerce une supériorité ou une domination » (P. Charron, De la Sagesse, éd. 1601, p. 159); h) 1601 estats souverains « États où la puissance publique ne dépend d'aucune autre, États non subalternes à un autre » (Id., ibid., p. 188); i) 1621 « qui manifeste la supériorité, la puissance » (Th. de Viau,
Œuvres poét., éd. J. Streicher, p. 192). B. Subst. 1. ca 1175 « celui, celle qui détient le pouvoir dans une monarchie » (Chroniques Ducs Normandie, 19634 ds T.-L.); 2. ca 1350 « personne qui a pour mission de diriger une communauté » (Gilles li Muisis, Poésies, I, 237 et 238, ibid.); 3. 1601 « personne (monarche) ou ensemble de personnes (l'aristocratie ou l'ensemble du peuple) incarnant la puissance publique dans un État (monarchie ou république) » (P. Charron, op. cit., p. 188); 4. 1654 « chose ou personne qui domine, maître, maîtresse » (Guez de Balzac, Dissertations chrestiennes et morales ds
Œuvres, t. 2, 1665, p. 305). Issu, comme l'ital. soprano ou la forme d'a. prov. sobran, d'un b. lat. *superanus dér. de super (v. sur étymol.) ou *supranus dér. de supra, à côté de formes telles que le cat. sobira, l'a. prov. sobeiran, sobiran à l'orig. desquelles on suppose un type *superianus (FEW t. 12, p. 435). Le lat. médiév. superanus (Du Cange) pourrait n'être qu'une relatinisation. Fréq. abs. littér.: 4 184. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 649, b) 4 532; xxes.: a) 4 163, b) 3 773. |