| SOUFRÉ, -ÉE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − Enduit, imprégné de soufre. Allumettes soufrées; mèche soufrée (v. mèche1A 1); chemise soufrée (v. chemise I A 1); tunique soufrée. Elle a les cheveux nattés et décolorés en blond vert, comme ces cordons soufrés pour désinfecter les barriques (Morand, Eur. gal., 1925, p. 47). B. − Qui contient du soufre ou un composé du soufre. Les bouillies soufrées peuvent être employées dans le cas de très faible invasion de l'oïdium (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 39).Une poussière chaude et soufrée coupe la respiration; cela vient du Vésuve, couvert d'une coupole de fumée (Durry, Nerval, 1956, p. 71). − BIOCHIM. Les composés organiques [du soufre] les plus importants sont les acides aminés soufrés (cystéine, cystine, méthionine), des polypeptides tels que le glutathion et des protéines soufrées (Méd. Biol.t. 31972, s.v. soufre).En compos. Un acide amino-soufré favorable au bon fonctionnement du follicule pileux (Le Nouvel Observateur, 22 mai 1978, p. 132, col. 1). C. − Qui a ou rappelle certaines caractéristiques du soufre ou d'un composé du soufre (v. ce mot A 4). − [L'odeur] Les stridences des éclats qui passent vous font mal aux oreilles (...). On a le cœur soulevé, tordu par l'odeur soufrée. Les souffles de la mort nous poussent, nous soulèvent (Barbusse, Feu, 1916, p. 269). − [La couleur jaune] Ciel, reflet, teint soufré. Je m'empare de quelques beaux papillons porte-queue, jaune soufré maculés de noir (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 691).Un ciel vert prenait au jour naissant les couleurs soufrées du crépuscule (Morand, Flagell. Séville, 1951, p. 173). ♦ [En parlant d'une autre couleur] Qui a des reflets jaunes. Rosemonde − inondée d'un rose soufré sur lequel réagissait encore la lumière verdâtre des yeux (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 945).[Des] plantes dont le vert glauque et un peu soufré étend sur ces terres un ton triste de soie fanée (Chardonne, Dest. sent., III, 1936, p. 64). II. − Subst. masc., ENTOMOL. ,,Papillon commun qui vole avec plusieurs dizaines de ses congénères, formant une nuée jaune au-dessus des talus. Le mâle est jaune vif, la femelle jaune pâle ou verdâtre`` (Animaux 1981). Le papillon! fleur sans tige Qui voltige (...) Dieux! le Soufré, dans l'espace, Comme un éclair a relui (...) Mais le joyeux Nacré passe (Nerval, Chât. Bohême, 1853, p. 25). Prononc.: [sufʀe]. Étymol. et Hist. V. soufrer. Fréq. abs. littér.: 31. |