| SOUFFRE-DOULEUR, subst. masc. inv. A. − Personne en butte aux plaisanteries, aux mauvais traitements et au mépris des autres. Cet écolier est le souffre-douleur de ses camarades; c'est le souffre-douleur de la classe, de la maison. Et les Autrichiens, jusque-là souffre-douleur des plaisanteries bismarckiennes, commençaient à devenir les arlequins d'une sorte de Mardi Gras oriental, dont la capitale constituait le décor permanent (Morand, Fin siècle, 1957, p. 9). B. − Fam. Bête de somme ou objet qu'on sacrifie à toutes sortes d'usages. Je mets cet habit quand le temps est mauvais: c'est le souffre-douleur (Littré).C'est un Bavarois, laissé là par la guerre. (...) La tête, trop lourde, est toujours inclinée sur l'épaule. Le cou, long et blanc, fait penser au cou pelé de ces volailles infirmes, devenues les souffre-douleur de la basse-cour (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1021). Prononc. et Orth.: [sufʀ
ədulœ:ʀ]. Ac. 1718: souffredouleur; dep. 1740: souffre-douleur. Rob.: souffre-douleur, -douleurs. Land. 1834, Gattel 1841, Littré, Dupré 1972: inv. Étymol. et Hist. 1607 adj. pourpoint souffre-douleur (Ch.-Timoléon de Sigogne, Le Pourpoint, in
Œuvres satyriques, 12 ds Quem. DDL t. 7); 1662 souffre-douleurs « personne qui a toute la peine, la fatigue d'une maison » (Richer, Ov. bouff., 447 ds Brunot t. 4, 1, p. 505); 1678 « personne ou animal en butte aux mauvais traitements, tracasseries de son entourage » (Hauteroche, Nobles de province, II, 3 ds Littré). Formé de souffre (forme du verbe souffrir*) et de douleur*. Fréq. abs. littér.: 43. |