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SORORITÉ, subst. fém.
A. −
1. Communauté de femmes. La communauté des dévadâsîs [prostituées sacrées en Inde] ressemblait plus, en fait, à une sororité de nonnes (admettant à côté d'elle des frères convers) qu'à une caste véritable groupant des familles régulièrement constituées (J. Varenne, Le Tantrisme. La Sexualité transcendée, 1977, p. 127).
2. Association ou résidence d'étudiantes aux États-Unis. Nous étions arrivés à hauteur de la sororité d'Elizabeth, une maison sudiste traditionnelle, réplique des fraternités de mon propre collège (Ph. Labro, L'Étudiant étranger, 1986, p. 212).
B. − [Dans le lang. féministe] Rapport de similitude, de solidarité qui unit les femmes en tant que partageant pareillement la condition féminine. Le féminisme j'en ai MARRE! (...) est-ce que tu te sens comme un agneau terrifié chaque fois que tu rentres chez toi à onze heures du soir? − non − mais en le disant tu bafoues la sororité (Cl. Brétecher, Les Frustrésds Le Nouvel Observateur, 16 janv. 1978, p. 63, col. 2).
Prononc.: [sɔ ʀ ɔ ʀite]. Étymol. et Hist. A. 1546 « communauté de femmes » (Rabelais, Tiers Livre, XXVII, éd. M. A. Screech, p. 193), défini par « relation, qualité de sœur » ds Ac. Compl. 1842 faisant référence à Rabelais. B. 1. 1970 « association, société de femmes ou de jeunes filles, confrérie d'étudiantes » (Rob. Suppl. faisant référence aux associations d'étudiantes américaines); 2. 1977 sororities plur. de l'angl. sorority p. méton. « maisons de telles associations où peuvent prendre pension les étudiantes membres » (Chr. de Rivoyre, Le Voyage à l'envers, Paris, Grasset, p. 146); 1986 sororité (Ph. Labro, loc. cit.). C. 1975 « esprit de solidarité entre personnes du sexe féminin » (Elle, 8 sept., p. 8, col. 1). A prob. empr. au lat. médiév. sororitas, -atis « communauté religieuse de femmes » (Blaise Lat. Med. Aev. et Latham), dér. du lat. soror, -oris « sœur ». Cf. aussi une forme sororéité au sens de « qualité, état de sœur » en 1756 (Ann. Litt. III, 10 ds Fonds Barbier). B empr. à l'angl. sorority, lui-même empr. au lat. médiév. sororitas ou formé sur soror sur le modèle de fraternity « association de personnes, confrérie », att. dep. le xvies. comme terme désignant un groupe de femmes associées dans une activité religieuse puis plus spéc. usité aux États-Unis pour désigner la section féminine d'une assemblée paroissiale et, de nos jours, une société d'étudiants (NED, DAE, Americanisms). C formé sur le lat. soror (suff. -té, -ité*), prob. pour traduire l'angl. sisterhood signifiant d'abord « qualité, état de sœur » et usité dans la lang. des mouvements féministes (dep. 1968 ds NED Suppl.2) comme pendant au mot brotherhood « fraternité, solidarité entre frères ». Cf. aussi une forme sorosité au sens de « esprit de solidarité entre filles » en 1785 (Status du Lycée des mœurs, 30 nov. in Cubières de Palmezeaux, Hist. des comp. de Maria, I, 68 ds Fonds Barbier).