| * Dans l'article "SORBET,, subst. masc." SORBET, subst. masc. ART CULIN. A. − Vieux 1. Préparation orientale à base de jus de fruit et de sucre. Boîte, pot de sorbet. Les esclaves de l'émir nous apportèrent des sorbets et des confitures de toute espèce (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 194). 2. Boisson à demi glacée obtenue en battant cette préparation avec de l'eau. Des musiciens arabes font leur vacarme à la queue du cortége, pendant que des hommes distribuent à la foule des tasses de sorbet à la cannelle (Du Camp, Nil, 1854, p. 12).Je te reçois en moi, dans mon cœur qui défaille Comme on boit un sorbet fondu, sucré, mielleux (Noailles, Éblouiss., 1907, p. 132). B. − Mod. Glace légère à base d'eau ou de jus de fruit et de sucre, parfois parfumée d'une liqueur. Sorbet au café, au citron, au kirsch, au marasquin, à l'orange. Les sorbets diffèrent des glaces en ce qu'ils sont moins sucrés et contiennent une certaine quantité de liqueur alcoolique, un cinquième environ: rhum, punch, kirsch, marasquin, anisette, etc. (...) Un sorbet est toujours moins ferme qu'une glace, en raison de la proportion moindre de sucre et de la présence d'alcool (Lar. mén.1926, p. 632).Les costumes (...) aux couleurs de sorbets: bleu, rose ou beige, devinrent une sorte d'uniforme rafraîchissant pour les Américains affrontant les rigueurs d'étés brûlants (Écho de la mode, 24 avr. 1966, p. 36, col. 1). − [Suivi d'un subst. en appos.] Un sorbet mandarine, orange (Rob. 1985). − P. anal. ♦ de consistance. Il y avait maintenant des arrêts d'un quart d'heure, durant lesquels les pieds macéraient dans un sorbet panaché, boue et neige (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 130). ♦ d'aspect. En appos. à valeur d'adj. Le rose sorbet de la lune printanière (L. Daudet, Salons et journaux, 1917, p. 262).Entre quatre murs couleur sorbet, une paire de Bruce Lee, une demi-douzaine de Muhammad Ali et autant de Zorro mâtinés de James Bond (...) en tenue de judoka, en short et tee-shirt, en débardeur et survêtement, se durcissent aux techniques de combat asiatiques (Le Nouvel Observateur, 12 sept. 1977, p. 66, col. 1). Prononc. et Orth.: [sɔ
ʀbε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1553 sorbet « boisson à base de citron, de sucre et d'eau » (P. Belon, Observations de plusieurs singularitez..., f o189 r ods Gdf. Compl.: le grand Turc en use [de la neige] a refroidir son sorbet); 2. 1782 sorbet « glace légère à base de liqueur, de jus de fruit » (Encyclop. méthod. Mécan. t. 1, p. 754a: on appelle sorbets toutes les liqueurs que l'on destine à être converties en glaces); 1798 (Ac.: on donne aussi ce nom à des liqueurs à demi glacées). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'ital.sorbetto « boisson des Turcs » (1581 d'apr. Prati), au turc s????erbet « boisson rafraîchissante », et celui-ci à l'ar. šarba « boisson », dér. de šariba « boire ». Fréq. abs. littér.: 100. DÉR. Sorbetière, subst. fém.Appareil muni d'un batteur servant à préparer les sorbets et les glaces par réfrigération et agitation continue. Sorbetière électrique. On avait fait venir une sorbetière parce qu'il n'avalait guère, hors le lait cru et froid, qu'un peu de glace parfumée (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p. 200).En appos. à valeur d'adj. Les glacières sorbetières sont des sortes de seaux à paroi isolante, dans lesquels plonge un moule à paroi conductrice, en zinc étamé par exemple, qui contiendra soit l'eau à transformer en glace, soit le mélange préparé pour glaces ou sorbets (Lar. mén.1926, p. 629).− [sɔ
ʀbətjε:ʀ]. Land. 1834, Warn. 1968, Lar. Lang. fr., Martinet-Walter 1973, Lerond 1980 [-bə-]. Littré, DG, Passy 1914: sorbé- [sɔ
ʀbε-], ou [-be-]. Ac. 1835: sarbotière, sorbe-; 1878: sorbé- et ,,improprement``: sarbo-; 1935: sorbetière. Ds DG, sarbo- a une var. salbo-. − 1resattest. 1763 sarbotiere [sic] (Encyclop., Pl., t. 3, Confiseur, pl. 2, fig. 8), 1782 sorbetière (Encyclop. méthod. Mécan. t. 1, p. 761b); de sorbet, suff. -ière (-ier*), ou empr. à l'ital. sorbettièra (xviies. ds Prati). BBG. − Hope 1971, p. 222. − Wind 1928, p. 106, 170. |