| * Dans l'article "SON2,, subst. masc." SON2, subst. masc. A. − [Considéré d'un point de vue subjectif] Lang. usuelle, PHYSIOL. 1. a) Sensation auditive produite sur l'organe de l'ouïe par la vibration périodique ou quasi-périodique d'une onde matérielle propagée dans un milieu élastique, en particulier dans l'air; p. méton., cette onde matérielle; ce qui frappe l'ouïe, avec un caractère plus ou moins tonal ou musical, par opposition à un bruit. Tu contiens, mer d'ébène (...) Un port retentissant où mon âme peut boire À grands flots le parfum, le son et la couleur (Baudel.,Fl. du Mal, 1859, p. 41): 1. ... j'ai observé quelquefois, en écoutant la musique (...) que je ne percevais plus, en quelque sorte, les sons des instruments en tant que sensations de mon oreille. La symphonie elle-même me faisait oublier le sens de l'ouïe. Elle se changeait si promptement, si exactement, en vérités animées et en universelles aventures, ou encore en abstraites combinaisons, que je n'avais plus connaissance de l'intermédiaire sensible, le son.
Valéry,Eupalinos, 1923, p. 84. ♦ [P. oppos. à un bruit] Les primitifs semblent préférer les bruits aux sons (Ch. Lalo, Esthét. mus. sc., 1908, p. 79).Leur analyse [des Grecs] n'a pas su séparer dans le langage cet élément qui s'oppose au reste du discours comme un son s'oppose à un bruit: la poésie étant ce qui n'est fait que de tels sons, à l'exclusion des bruits (Valéry,Lettres à qq.-uns, 1945, p. 128). ♦ [À propos d'une matière heurtée qui vibre, d'une substance sonore ou d'un instrument] Le son du clairon. Tout ce que la jeunesse aimait alors (...) le son des cloches, les cathédrales, les cimetières (France,Vie littér., 1890, p. 233).Dans la cour, un garçon ferrait à froid les chevaux de demain (...). On entendait le son d'argent du marteau, et le claquement des sabots sur le pavé râpeux et rose (Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 519).V. cor1A ex. de Vigny, délicat ex. 2. ♦ [À propos d'une arme à feu] Synon. de bruit.Au son du canon. V. carmagnole ex. 1. ♦ [À propos d'un élément de la nature] Connaissez-vous la blanche tombe Où flotte avec un son plaintif L'ombre d'un if? (Gautier,Poés., 1872, p. 236).V. érable ex. 2. ♦ Son plein. V. plein I A 1 b p. méton.Anton. son creux*. − Loc. prép. Au(x) son(s) de. En suivant la musique de. Synon. au rythme de.Danser au son d'un accordéon, d'un orchestre; chanter au son d'une flûte, d'un tambourin. Selon les auteurs grecs, Orphée apprivoisait les animaux féroces aux sons de sa Lyre (Grillet,Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. xi).À présent j'entends parfaitement bien la musique. Au son des instruments que je ne puis voir, des messieurs tourbillonnent avec des dames parées (...). La musique cesse; les danseurs s'arrêtent (Gide,Si le grain, 1924, p. 362). SYNT. Son clair, grave, aigu, mat, sourd, doux, fort, faible, mourant, éclatant, perçant, strident, argentin, cristallin, cuivré, moelleux, léger, agréable, harmonieux, criard, discordant, aigrelet, nasillard, délié, fin, flûté, caverneux, creux; sons nets, brefs, secs, saccadés, heurtés, confus; son puissant, prolongé; son d'une flûte; sons d'un orchestre; son de cloche; son des guitares; éclat, intensité d'un son; entendre, écouter, percevoir, émettre, produire, rendre un son, des sons; tirer des sons (d'un instrument); soutenir, réfléchir, renvoyer, répercuter un son; un son croît, grandit, diminue, meurt. b) Au fig. Je relis les quelques feuillets qu'au jour le jour durant la bataille de la Marne j'écrivais à Paris, cherchant à savoir heure par heure la palpitation de notre anxiété! Il y a là un son de vérité, une nuance de piété pour la patrie (Barrès,Cahiers, t. 11, 1916, p. 187): 2. Est-ce une impiété si des soupirs et des pleurs de tendresse, si les effusions, très diverses, que suscitent les faveurs de Bernadette, les grandeurs de Jeanne et les voluptés de Racine, m'émeuvent pareillement? J'y reconnais les plus purs sons de l'âme.
Barrès,Amit. fr., 1903, p. 237. − Expr. Son de cloche. V. cloche1A.Proverbe. Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son. V. cloche1A. − Loc. Prendre les lièvres au son du tambour. Ne pas faire une chose avec tout le secret qu'elle requiert. (Ds Littré). − Rendre un son (+ adj.). [Le suj. désigne, p. méton., une chose concr. ou abstr.] Produire telle impression, paraître sous tel aspect. Rendre un son authentique, vrai; rendre un son faux (synon. sonner faux (v. faux1), sonner creux*). Envisagé comme homme, un Newton, un Cuvier, un Heyne, rend un moins beau son qu'un sage antique, un Solon ou un Pythagore par exemple (Renan,Avenir sc., 1890, p. 12).− Pourquoi Loti rend-il toujours le même son? (...) − Sa lyre n'a qu'une corde, concluait Bouvard (Proust,Plais. et jours, 1896, p. 100). − (Verbe +) à son de trompe. (Dire, faire quelque chose) de façon bruyante et ostentatoire, pour attirer l'attention. Synon. haut et fort (v. haut1), sur (tous) les toits (v. toit), à qui veut l'entendre*, sur tous les tons (v. ton3); anton. discrètement, secrètement.Publier à son de trompe. Confessant humblement notre infériorité, nous célébrons à son de trompe l'excellence de tous les auteurs d'outre-mer nés ou à naître (Chateaubr.,Litt. angl., t. 1, 1836, pp. 301-302).Un pharisien était (...) un pédant certain d'avoir raison (...) faisant l'aumône à son de trompe (Renan,Vie Jésus, 1863, p. 342). 2. En partic. a) Sensation auditive produite par la vibration des cordes vocales de l'homme (voix humaine) ou de certains animaux (cri ressemblant à la voix humaine ou à de la musique). Synon. sonorité.Sons articulés, inarticulés; son étranglé, étouffé, tremblant, chevrotant, gras, nasillard, clair, voilé, pur; son de la voix. Elle a un son de voix qui ressemble à celui d'Élisabeth Salter dont le souvenir commence à s'effacer (Delacroix,Journal, 1822, p. 3).Les sons acérés d'un chat ténor habile aux trémolos (Colette,Naiss. jour, 1928, p. 12). b) Élément perceptible du langage parlé. [Mallarmé] conçoit, d'autre part, avec une force et une netteté remarquables, que l'art implique et exige une équivalence et un échange perpétuellement exercé entre la forme et le fond, entre le son et le sens, entre l'acte et la matière (Valéry,Variété III, 1936, p. 28).Un véritable poète, un homme pour qui les sons du langage ont une importance égale (...) à celle du sens (Valéry,Variété III, 1936, p. 280). 3. Spécialement a) PHONÉT. Émission de voix, simple ou articulée; en partic., ,,phonème qui comporte une émission de caractère musical: voyelle ou diphtongue, sonante, consonne nasale ou liquide`` (Mar. Lex. 1933). Son ouvert, fermé, nasal, guttural, mouillé. On compte, de plus [en grec], neuf diphtongues (syllabes composées de deux sons différents que l'on prononce d'une seule émission de voix) (É. Leclerc,Nouv. manuel typogr., 1932, p. 430).La rime est par définition même une correspondance de sons. Mais il est aisé de comprendre que l'on peut s'en servir pour produire des impressions diverses et assez variées. Impression de monotonie par la répétition des mêmes rimes (...). Impression d'accumulation par l'emploi d'une suite de rimes qui, sans être exactement la même rime, se rappellent l'une l'autre par leur son principal (Grammont1950, p. 420). b) MÉD. Matité* (d'un son); son tympanique*. c) PSYCHOPHYSIOL. Son (subjectif). Sensation sonore engendrée au niveau des éléments sensoriels, et liée aux stimuli extérieurs (d'apr. Piéron 1973). Son intermédiaire. Des physiologistes ont constaté (...) une aptitude (...) à voir les sons. Cette sorte de névrose s'appelle l'audition colorée (France,Vie littér., 1890, p. vii). B. − [Considéré d'un point de vue objectif] SC., ACOUST., MUS. Mouvement vibratoire, périodique ou quasi-périodique, simple ou composé, de fréquence fondamentale et de timbre déterminé, consistant en une perturbation dans la pression, la contrainte, le déplacement ou la vitesse des ondes matérielles qui se propagent ensemble ou isolément dans un milieu élastique, et capable de provoquer une sensation auditive. Sons audibles, inaudibles; qualités du son, d'un son; limite des sons perceptibles; mesure des sons. Les six premiers sons ainsi obtenus forment, par rapport au son générateur, les intervalles d'octave, quinte (D'Indy,Compos. mus., t. 1, 1897-1900, p. 97). − Au sing. Le phénomène vibratoire périodique. Célérité, vitesse (de propagation) du son; puissance du son; réfraction, diffraction, interférences, réflexion du son. Il reste (...) le moyen d'évaluer les distances à l'aide du son, en se basant sur sa vitesse à raison de 340 m par seconde, et sur le temps qui s'écoule entre l'éclair et le bruit des coups de canon ou de fusil (Ledieu, Cadiat,Nouv. matér. nav., t. 1, 1889, p. 360): 3. Ces particules exécuteraient sans relâche des mouvements de toute nature, tantôt vibratoires, tantôt de translation; et les phénomènes physiques, les actions chimiques, les qualités de la matière que nos sens perçoivent, chaleur, son, électricité, attraction même peut-être, se réduiraient objectivement à ces mouvements élémentaires.
Bergson,Essai donn. imm., 1889, p. 115. ♦ Mur du son. V. mur C 3.Synon. mur* sonique. − [Suivi d'un adj. ou d'un compl. de n. déterminant sa nature physique ou sa qualité] Son pur. V. pur I B 4 a.Synon. son simple*.Son complexe. V. complexe I B 2.Anton. son pur*, son simple*.Son musical. V. musical I A.Son naturel. V. naturel I A 6.Synon. son fondamental*, son ouvert*.Son hululé. V. ululé.Son fondamental. V. fondamental B 1 a.Synon. son naturel*.Son(s) aliquote(s)*, concomitant(s)*, harmonique(s)*, partiel(s)*. Son pédale. V. pédale1A 3 a.Son de flageolet. V. flageolet1A 2. − [Suivi d'un adj., d'un part. passé en empl. adj. ou d'un compl. de n. indiquant la nature ou le mode d'exécution] Son(s) ouvert(s). V. ouvert II A 2 b.Synon. son(s) naturel(s)*.Son(s) bouché(s). V. bouché II B 2.Son filé. V. filé II B 2 a.Filer un son. V. filer I B 1 c.Sons liés. V. lié II A 1 c.Sons flûtés. V. flûté II A.Son(s) de poitrine. V. poitrine I C 2.Son(s) de tête*. SYNT. Agencement, combinaison, échelle des sons; son détaché, piqué; sons en sourdine, cuivrés; sons glissés, portés, appuyés, marqués, martelés, soutenus, étouffés, répercutés, syncopés, tremblés. C. − [Considéré d'un point de vue tonal, musical ou vocal] 1. MUS., lang. usuelle. Degré de l'échelle musicale, dont la hauteur tonale est déterminée; p. méton., son simple ou complexe de hauteur tonale déterminée émise par un instrument, par un corps sonore ou par la voix humaine. Synon. note, ton3, tonalité.Art des sons. [La musique] peint avec des sons la paix du sommeil, le calme de la nuit, le désert (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 59).Chaque soir, Julien joua plus fort. Ses lèvres enflaient le son, sa fièvre passait dans la vieille flûte de bois jaune (Zola,Cap. Burle, 1883, p. 142). − P. ext. [À propos de plusieurs instruments ensemble] Le son de l'orchestre arrive, étouffé, jusqu'à la caissière, portant parfois sur une vague de musique le cri d'un soprano populacier (Colette,Music-hall, 1913, p. 159). 2. AUDIOVISUEL, RADIO, CIN., TÉLÉV., TÉLÉCOMM. a) Au sing. ou au plur. Matière sonore susceptible d'être enregistrée, diffusée, transmise, reproduite par un procédé technique, acoustique, électronique; en partic., signal sonore, ensemble de signaux sonores; intensité sonore d'un appareil. Lecteur de son; enregistrement, reproduction, diffusion, transmission du son; baisser le son. Un système perfectionné de télévision permettant de transmettre simultanément trois émissions différentes sur une même longueur d'onde (son, synchronisation et image) (Vocab. radioph.,[1933-52]): 4. ... le silence quand les cris de la foule éclatent autour du vainqueur − et on dirait un film dont le son s'est enrayé, toutes ces bouches ouvertes dont il ne sort rien, toute cette clameur qui n'est qu'une image...
Anouilh,Antig., 1946, p. 165. ♦ Son digital. [Corresp. à digital2] Piste sonore enregistrée sous forme numérique, soumise à des variations continues. Son digitalisé. Signal sonore codifié ou converti en numérique. D'ordinateur à ordinateur, le son et l'image digitalisés se baladent donc sur les fils du réseau Numeris pour pouvoir être restitués puis écoutés, sans que leur qualité en soit altérée de n'importe quel coin de France (Le Monde, 11 oct. 1989, p. 44, col. 2). ♦ Son analogique. Signal sonore représenté par un codage à fonctions continues. Anton. son digital (supra). − Au sing. ♦ Prise* de son. Preneur de son. V. preneur II A 3 d. ♦ Chasseur de son. Reporter à la recherche du son en extérieur à l'aide d'un poste d'enregistrement. Trois cents « chasseurs de son amateurs » seront sur les pistes pour rapporter à France-Musique un millier d'heures d'enregistrements qui alimenteront les émissions régulières dans les mois prochains (Le Nouvel Observateur, 24 mai 1976, p. 90, col. 3). ♦ CIN., TÉLÉV. Son direct. Matière sonore enregistrée sur la bande directement avec l'image (d'apr. Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Pour les utilisateurs d'une caméra sonore le son direct et le commentaire sur le vif sont des documents irremplaçables (Le Point, 5 déc. 1977, p. 135, col. 1). ♦ Son stéréophonique*. b) P. méton., au sing. Le son. Ensemble des techniques et des moyens matériels d'enregistrement, de reproduction, de diffusion et de transmission de la matière sonore, en particulier de la musique. ♦ Ingénieur du son. V. ingénieur B 1 spéc. c) Spectacle son et lumière et, p. ell., son et lumière, subst. masc. Spectacle nocturne ayant pour cadre un monument ancien ou un site pittoresque et ayant pour objet une reconstitution historique du lieu au moyen d'une évocation sonore et musicale (illuminations, jeux de lumière, récits, musique, bruitage). En Loir-et-Cher, et particulièrement à Blois, on se rappelle le dynamisme cordial, l'efficacité d'administrateur de l'ancien préfet, M. Pierre Sudreau, celui qui avait lancé, au château de Chambord, le premier « Son et Lumière » mondial (L'Express, 26 déc. 1966-1erjanv. 1967, p. 21, col. 1). REM. 1. -son, élém. de compos.a) [Corresp. à supra A] V. abat-son.Phys. V. infrason (s.v. infra- I B 2 b), ultrason.b) Audio-visuel, néol.
α) [Corresp. à supra C 2 a] 2. Appareil-son, subst. masc.Les appareils-son (magnétophone, ampli) (Le Point, 10 déc. 1979, p. 189, col. 5). Bande(-)son,(Bande son, Bande-son) subst. fém.Bande sonore d'un film, d'un montagne audiovisuel. Le film (...) est pensé et créé à partir de la bande son (Les Lettres fr., 3 nov. 1966, p. 24, col. 3). Contact-son, subst. masc.Contact sonore d'une caméra sonore. De plus, le contact-son [de la caméra] est déclenché dès la position-test de la gâchette (L'Express, 17 mai 1976, p. 46, col. 3). Fondu son, subst. masc.Ajoutons le fondu son [de la caméra], le contrôle automatique du niveau sonore et l'écouteur de contrôle, l'alimentation H-F antiparasite (L'Express, 17 mai 1976, p. 46, col. 3). Piste-son, subst. fém.Piste sonore d'une caméra sonore. La vitesse [de la caméra] est stabilisée électroniquement par un palpeur de boucle, un défilement constant de la piste-son sur la tête d'enregistrement (L'Express, 17 mai 1976, p. 46, col. 3).
β) [Corresp. à supra C 2 b] Photo-ciné-son, subst. apposé.Une assurance (...) prend le relais en cas de chômage et règle à la place de l'emprunteur les échéances, pendant douze mois maximum, sans qu'il ait à rembourser quoi que ce soit en fin de contrat (...). Le système couvre l'électro-ménager, les meubles et l'équipement photo-ciné-son, sur un réseau de distribution (Le Point, 27 févr. 1978, p. 35, col. 2). Sone, subst. masc.,acoust., psychophysiol. Unité subjective d'intensité sonore, de sonie (infra dér. 1), établie en fonction de l'intensité et de la fréquence mais aussi du nombre des composantes des sons, correspondant à l'intensité produite par un son pur de mille hertz et de quarante décibels au-dessus du seuil d'audition, et équivalant à quarante phones (d'apr. Pir. 1964, Encyclop. Sc. Techn. t. 2, 1970, s.v. audition et Méd. Biol. t. 3 1972). L'unité de sonie est (...) le sone. La valeur du sone a été fixée de manière arbitraire de façon à ce qu'un sone corresponde à la sensation produite par 40 phones (Encyclop. Sc. Techn.t. 21970, s.v. audition). Prononc. et Orth.: [sɔ
̃]. Homon. et homogr. son1 et 3; homon., forme de être : (ils) sont. Certains mots de la famille de son (de graph. très irrégulière) prennent 1 n (assonance, assonant; consonance, consonant; dissonance, dissonant, dissoner; résonance, résonateur; sonate, sonatine; sonore, sonorité), d'autres 2 n (consonne; malsonnant; résonner, résonnant; sonner, sonnant, sonnerie, sonnet, sonnette, sonneur, sonnaille, sonnailler). Thim. Princ. 1967, pp. 71-72 propose qq. rectifications et dégage la règle suivante: ,,L'n terminal de son n'est doublé que s'il est suivi de la lettre e: assonner − assonance, consonne − consonance, résonner − résonance, sonnet − sonate, sonnerie − sonore, sonneur − sonorité.`` Pour les part. prés. ils ,,s'alignent normalement sur le verbe (sonnant sur sonner, dissonnant sur dissonner, etc.)``. Seuls sonnaille et sonnailler conservent 2 n parce que: ,,Les suffixes -aille et -ailler comptent parmi les 24 suffixes d'origine populaire avec lesquels l'n des mots en -on est toujours doublé. (V. cochonnaille, poissonnaille, etc.)``. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1220-50 « air, mélodie » (Grant mal fist Adam, I, 101 ds T.-L.: Löenges et suns De dolce armonie); 1155 « chanson » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10546: öir chançuns, Rotrüenges e novels suns); b) ca 1165 « chant des oiseaux » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 27346); 2. « bruit » a) 1remoit. xiies. des flots, de la mer (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXIV, 7: le suen de ses fluez [sonum fluctuum]); b) ca 1165 d'épées frappant les heaumes (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 21353); 1erquart xiiies. son d'argent fig. (Renclus de Molliens, Carité, éd. A. G. van Hamel, XVIII, 6: Drois se tapist a son d'argent); c) α) ca 1165 des cris (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 2385); fin xiies. li suens de la voix (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 64, 5);
β) ca 1225 son des chiens (Auberon, éd. J. Subrenat, 717); 3. ca 1165 « action de sonner, de jouer d'un instrument; les harmonies qui en résultent » le son des estrumenz (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 14806); ca 1220 son de harpes, de vïeles (Comte de Poitiers, 893 ds T.-L.); fin xives. sons de tabours, sons de cloches (Eustache Deschamps,
Œuvres, VII, 269; 270, ibid.). Suen, suon est issu du lat. sonus « son [sonus tubae; nervorum; vocis], bruit, retentissement; sonorité, accent [de la voix, de la prononciation] ». La forme son suppose une réfection d'apr. le lat. ou d'apr. soner (sonner*). Fréq. abs. littér.: 7 245. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11 705, b) 9 375; xxes.: a) 10 185, b) 9 674. DÉR. 1. Sonie, subst. fém.,acoust., psychophysiol. Sensation subjective d'intensité sonore qui détermine la magnitude de la sensation auditive produite par un son, fonction de la pression acoustique et de la structure du son, et dont l'unité est le sone (supra rem. 2) (d'apr. Pir. 1964, Envir. Écol. 1982 et Mathieu-Kastler Phys. 1983). Synon. force sonore* (vx), sonorité (vx.).L'intensité perçue (la sonie) d'un son donné peut se trouver réduite en présence d'un son de fréquence différente: on dit qu'il y a effet de masque (R. Chocholle,Le Bruit, Paris, P.U.F., 1973, p. 35).− [sɔni]. − 1reattest. 1964 (Lar. encyclop.); de son2, suff. -ie*. 2. Sonique, adj.a) Propre, relatif au son. Vitesses soniques (G. Coutaud, Y. Teissier, Le Pilotage des avions subsoniques, Paris, P.U.F., 1974, p. 125). En partic.
α) Sc., technol., aéron. Qui concerne la vitesse du son ou les vitesses avoisinant celle du son. Mur* sonique. Accroissement extraordinairement rapide de la traînée; l'air semble vouloir s'opposer au moindre accroissement de vitesse de l'avion; de là l'évocation d'un obstacle compact, consacrée par les expressions « mur de traînée », « barrière sonique », « mur sonique » (G. Coutaud, Y. Teissier,Le Pilotage des avions subsoniques, Paris, P.U.F., 1974, p. 125).
β) Mécan. des fluides appl., néol. Blocage sonique, subst. masc. ,,Régime de fonctionnement d'une tuyère caractérisé par une vitesse d'écoulement au col égale à la vitesse du son`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983, s.v. blocage sonique). b) Électron. Relatif aux ultra-sons.
α) Ligne sonique. ,,Tube rempli de mercure dans lequel des trains d'impulsion sont envoyés à l'aide de transducteurs piézoélectriques`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983, s.v. ligne sonique).
β) Générateur d'ondes soniques, néol. Appareil dentaire à ultra-sons servant à nettoyer et à dévitaliser une dent rapidement. Le générateur d'ondes soniques (...) permet, en envoyant des vibrations avec une fréquence d'environ 1500 Hz (...) de nettoyer le canal [dentaire] (en évacuant les déchets) et de l'élargir (Le Monde, 2 oct. 1985, p. 14, col. 4).− [sɔnik]. − 1reattest. 1949 vitesse sonique (Nouv. Lar. univ. t. 2, p. 811c); de son2, suff. -ique*. BBG. − De Gorog (R.). L'Étymol. et la formation des mots désignant bruit en fr. médiév. R. Ling. rom. 1977, t. 41, p. 371. − Mercier (S.). Les Sons fondamentaux de fr. Paris, 1976, 110 p. − Quem. DDL t. 5, 8. − Schneiders (H.-W.). Der Frz. Wortschatz zur Bezeichnung von Schall. Genève, 1978, pp. 56-74. - Straka (G.). Les Sons et les mots, Paris, 1979, 643 p. |