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SOLVABLE, adj.
A. − [En parlant d'une pers. physique ou morale] Qui peut payer (ce qu'il doit); qui peut répondre d'une dette. Il valait mieux vendre à monsieur Grandet, homme solvable, et capable d'ailleurs de payer la terre en argent comptant (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 24).Ponthichet: Et vous êtes solvable?... Dordard: Comme un jaunet, je paye comptant (Labiche,J. homme pressé, 1848, 4, p. 348).
B. − [En parlant de qqc.] Qui peut être payé. L'argent symbolise les droits du producteur à une part du produit social à concurrence de sa contribution propre à l'élaboration de ce produit social (...). La demande, pour exercer une action sur le marché (...), doit être une demande solvable; elle doit être appuyée par un titre (Univers écon. et soc., 1960, p. 12-5).L'agriculture commerciale se heurte à la fois à l'inélasticité des besoins solvables et à l'insolvabilité des besoins réels (...). Il y a sur la terre (...) des êtres innombrables qui ont faim et qui ne peuvent payer leur pain. Les hommes qui peuvent payer veulent des automobiles, non du pain (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1966, p. 603).
Prononc. et Orth.: [sɔlvabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1312-25 (Tres anc. Cout. de Bretagne, éd. Planiol, p. 298 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 85); 1328 (Doc. ds Archives administratives de la ville de Reims, éd. P. Varin, t. 2, p. 560a), rare jusqu'au xviies. Dér. sav. de solvere « payer » (v. ce mot); suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 27.
DÉR.
Solvabilité, subst. fém.a) [En parlant de qqn] État, qualité de celui qui est solvable. Si l'un des cohéritiers se trouve insolvable, la portion dont il est tenu doit être également répartie entre le garanti et tous les cohéritiers solvables (...). La garantie de la solvabilité du débiteur d'une rente ne peut être exercée que dans les cinq ans qui suivent le partage (Code civil, 1804, art. 885-886, p. 160).Envoie-moi, courrier par courrier, des renseignements sur la probité et solvabilité de M. Guerrier − homme d'affaires vendeur et acheteur de biens, demeurant à Lyon (Lamart.,Corresp., 1831, p. 120).b) [En parlant d'une entreprise, d'une pers. morale] État de celle dont l'actif est supérieur au passif; en partic., en économie ,,aptitude à tenir ses engagements sur l'ensemble des ressources constituant son patrimoine ou son actif`` (Bern.-Colli 1981). Il a fallu que les puissances protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu'elle négociât un emprunt à l'extérieur (About,Grèce, 1854, p. 298).La deuxième espèce de monnaie de papier est fiduciaire; à l'encontre de la précédente, elle résulte bien d'une opération de crédit. Elle repose sur la solvabilité et sur la réputation de celui qui l'émet et la signe. Elle est créée à l'occasion d'avances aux entreprises, et en particulier par l'escompte (Baudhuin,Crédit et banque, 1945, p. 33). [sɔlvabilite]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1662 (Colbert, Lettres, Instructions et Mémoires, II, 236 ds Kuhn, p. 103); dér. sav. de solvable, suff. -ité*. Fréq. abs. littér.: 22.
BBG.Verreault (Cl.). Les Adj. en -able en franco-québécois. Trav. de ling. québécoise. 3. Québec, 1979, annexe 1 § 36, p. 193.