| SOCQUE, subst. masc. A. − ANTIQ. ROMAINE. [P. oppos. au cothurne de la tragédie] Chaussure basse que portaient les acteurs de comédie. (Dict. xixeet xxes.). − P. méton. [P. oppos. à la tragédie figurée par le cothurne] Comédie. Il a quitté le socque pour le cothurne (Ac.1835-1935). B. − Vx. Sandale à semelle de bois épaisse portée par des religieux. Le curé de Mégère attendit patiemment que le bruit des socques sur le pavé l'avertît que la servante avait quitté son poste d'observation derrière la porte (Bernanos, Crime, 1935, p. 759). C. − Vieilli. Synon. de galoche (v. ce mot A).Elle me voyait pareil à lui [le professeur de mathématiques], traversant la ville deux fois le jour, en jaquette d'alpaga et en panama l'été, les pieds protégés, l'hiver, par des socques et le corps pris dans un paletot fourré (Bourget, Disciple, 1889, p. 75).De bonnes soques [sic] et de gros capuchons pour l'hiver (L. Tournier, Il était une fois la montagne, Paris, éd. France-Empire, 1979, p. 39). Rem. ,,Socque tend à sortir de l'usage et quand on s'en sert, le mot est généralement considéré abusivement comme étant du féminin`` (Dupré 1972). REM. Socquette, subst. fém.,rare. Petit socque. Une foule taciturne et plutôt triste, mais bruyante des pieds car tout le monde allait chaussé de sabots et de soquettes [sic] de bois qui claquaient sur les pavés en ronde-bosse (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 251). Prononc. et Orth.: [sɔk]. Homon. soc. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xives. socchez « grosses chaussures », plur. de socche ou de socchet (B. N. lat. 13032, 11454 ds Roques, p. 384] 1. 1562 socque « sorte de chaussure basse portée dans l'Antiquité » (A. Du Pinet, L'Hist. du Monde de C. Pline Second, t. 2, p. 676); spéc. 1680 soc « dans l'Antiquité, chaussure basse portée par les acteurs comiques » (Rich.); 1690 socque (Fur.); 2. id. « sandale à semelle de bois que portent certains religieux » (ibid.); 3. 1822 socque-articulé « chaussure imperméable et flexible que l'on met par-dessus une chaussure ordinaire pour se protéger de l'humidité » (Obs. modes, t. 8, p. 486); 1827 socques articulés (MmeCelnart, Man. des dames ou l'Art de la toilette, pp. 63-64 ds Quem. DDL t. 16). Empr. au lat.soccus « sorte de pantoufle, de chaussure basse », spéc. « chaussure basse propre aux acteurs comiques », et en lat. médiév. « sandale à semelle de bois portée par les moines » (ixes. ds Nierm.). Soccus dans son sens gén., est à l'orig. de l'a. prov. soc « grosse chaussure », et est encore vivant dans les domaines italo-rom., ibéro-rom., et dans de nombreux dial. du domaine gallo-rom. Voir FEW t. 12, pp. 13b-15a. Fréq. abs. littér.: 44. Bbg. Quem. DDL t. 16. |