| SINGULATIF, -IVE, adj. et subst. masc. A. − LINGUISTIQUE 1. Subst. masc. [En slave, p. oppos. à collectif] ,,Formation dérivée qui fournit un singulier à une forme de pluriel, ou plus généralement qui caractérise un individu en l'opposant à un ensemble`` (Mar. Lex. 1951). 2. Adj. Il y a dans la catégorie du nombre d'autres distinctions [que le singulier, le pluriel et le duel] que nous n'exprimons pas (...). Ainsi celle de l'aspect collectif et de l'aspect singulatif (Vendryes,Langage, 1921, p. 115). B. − SÉMIOT. DU RÉCIT, adj. [P. oppos. à énoncé, récit itératif] Énoncé, récit singulatif. Énoncé, récit qui narre une seule fois un seul événement (d'apr. Angenot 1979). Soit un énoncé tel que: « Hier, je me suis couché de bonne heure ». Cette forme de récit, où la singularité de l'énoncé narratif répond à la singularité de l'événement narré, est évidemment de loin la plus courante. Si courante, et apparemment considérée comme si « normale », qu'elle ne porte pas de nom, au moins dans notre langue. Pour bien manifester toutefois qu'il ne s'agit que d'une possibilité parmi d'autres, je propose de lui en donner un: je l'appellerai désormais récit singulatif − néologisme transparent j'espère, que l'on allégera parfois en employant dans le même sens technique l'adjectif « singulier »: scène singulative ou singulière (G. Genette,Figures III, 1972, p. 146). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le rythme du récit dans la Recherche [du temps perdu, de Marcel Proust] repose (...) essentiellement non plus, comme celui du récit classique, sur une alternance du sommaire et de la scène, mais sur une autre alternance, celle de l'itératif et du singulatif (Le Figaro, 1972ds Giraud-Pamart Nouv. 1974). Prononc.: [sε
̃gylatif], fém. [-i:v]. Étymol. et Hist. 1. 1921 ling. adj. et subst. (Vendryes, op. cit., p. 116, note 1: les langues celtiques se sont créé un « singulatif »); 2. 1972 sémiot. adj. et subst. (G. Genette, op. cit., p. 167: le singulatif). Dér. sav. du lat. singuli « un par un, chacun un »; suff. -(at)if*. |