| SINE QUA NON, loc. adj. inv. [Gén. en it., le plus souvent avec le subst. condition] Qui est absolument indispensable, sans quoi l'affaire en question ne peut devoir s'accomplir, avoir lieu. Le commerce international était la condition première, et sine qua non, de notre perfectibilité (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 5).Les sacrements sont causes sine qua non: en raison d'un décret divin, à la réception du sacrement correspond la collation de la grâce (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 587).− Empl. subst. masc. L'expression elle-même. Nous nous débattîmes vainement, le sine qua non retentissait sans cesse au fond de nos cœurs (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 473).Condition impérative. Le mensonge était devenu pratique courante: psychologiquement, c'était le sine qua non de la survie (Le Nouvel Observateur, 5 oct. 1966, p. 17, col. 1). Prononc. et Orth.: [sinekwanɔn]. Ac. 1878: sine quâ non; 1935: sine qua non. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 243: une (condition) siné qua non, plur. des (conditions) siné qua non. Étymol. et Hist. 1565 les conditions sine qua non (cité ds Lettres de Catherine de Medicis, éd. H. de La Ferrière, t. II, introd., p. XCIX); à nouv. au xviiies. 1777 c'etoit une condition sine qua non (Cour. de l'Europe, 16 décembre [II, p. 456] ds Proschwitz Beaumarchais, p. 299); 1838 empl. subst. (Stendhal, Mém. d'un touriste, Paris, J.-J. Pauvert, 1955, p. 131). Loc. venant du lat. des scolastiques signifiant littéral. « [condition] sans laquelle non » c'est-à-dire « sans laquelle il n'y a rien à faire », comp. de sine « sans », de qua ablatif fém. du pron. rel. qui, qui* et de non « ne... pas, non », v. non. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 307. − Quem. DDL t. 31. |