| SIMPLISME, subst. masc. Tendance à tout simplifier. Le message international et humanitaire de Rolland fut servi par son simplisme, son accent de conviction, son éloquence (Arts et litt., 1936, p. 38-13).− En partic. ♦ Péj. Tendance à simplifier, défaut consistant à simplifier outre mesure en négligeant certains caractères importants. Interpréter avec simplisme. La théorie de la vérité historique a été fourvoyée par le simplisme des positivistes et, même après tant de réaction, en reste encore souvent comme déformée, posée en termes en porte à faux (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 222).Plus discutable, pour le moins, est le simplisme de ses continuateurs. Car il a existé depuis une tradition tainienne d'explication qui, sans reprendre à son compte tous les thèmes du précurseur, procède exactement comme lui. Il s'agit toujours d'une démarche analytique et réductrice au terme de laquelle l'œuvre est ramenée à quelque facteur plus ou moins arbitrairement choisi (Traité sociol., 1968, p. 302). ♦ Grande simplicité de moyens, dépouillement, caractère de simplicité. C'est ce qui explique le simplisme et la monochromie harmonieuse des anciens paysagistes [hollandais] du XVIIes. (Bürger,Salons de 1861 à 1868, t. 1,p. 228 ds Littré).Notons que la clarté peut dire des choses fort compliquées; exemple, les définitions des hautes mathématiques; mais il faut (...) que clarté égale simplicité, exactement simplisme (Benda, Fr. byz., 1945, p. 107). Prononc.: [sε
̃plism̭]. Étymol. et Hist. 1822 (Fourier, Traité de l'association domestique agricole [devenu la Théorie de l'unité universelle, impr. 1841, t. 1, pp. 50-51] d'apr. G. Deville ds La Révolution fr., publ. par A. Aulard, t. 54, 1908, p. 400), att. dans la lexicogr. dep. Ac. Compl. 1842, mot d'abord empl. dans l'école sociétaire (v. sociétaire B philos.) et dont l'usage s'est étendu dans la 2emoit. du xixes. Dér. de simple*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 18. |