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SIMAGRÉE, subst. fém.
A. − Le plus souvent au plur., fam. Attitudes, gestes, paroles affectées qu'on utilise pour se faire valoir, pour atteindre son but ou tromper. Synon. chichis, façons, manières, minauderies, mines, singeries.Plates, vaines simagrées; simagrées hypocrites, ridicules; simagrées d'éducation, de vertu. Ces petites simagrées caressantes que les jeunes femmes se permettent au commencement d'une vie à deux (Balzac,Contrat mar., 1835, p. 231).Tu tourmentes notre mère, par toutes sortes de mines, de façons, de sous-entendus, bref de simagrées (Duhamel,Jard. bêtes sauv., 1934, p. 226).V. manifestation ex. 4.
[Le plus souvent dans des loc. plus ou moins figées] Faire des simagrées, mille simagrées; perdre son temps en simagrées; s'amuser, se livrer à des simagrées; ne pas s'arrêter à des simagrées; se laisser prendre à des simagrées. Elle ne rougit pas, elle ne fait aucun geste, aucune simagrée. Elle me regarde tout droit, les yeux songeurs (Farrère,Homme qui assass., 1907, p. 154).J'ai horreur des simagrées: faire la cour à une femme, c'est avilissant pour soi et pour elle (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 72).
B. − Au sing., vieilli ou littér. Synon. de comédie (v. ce mot I B 1).Ce qu'il y a d'écœurant dans notre système, c'est le mouvement inutile, c'est le bruit de vie, la simagrée des perfectionnements, la comédie du progrès (Amiel,Journal, 1866, p. 280).Ce n'est point l'ignorance, ni l'humilité, ni le renoncement − c'est le mensonge, que j'abomine. Et cette simagrée par laquelle l'âme se dupe et s'offre en dupe à Dieu (Gide,Journal, 1916, p. 535).
Prononc. et Orth.: [simagʀe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1285 (Richard de Fournival, Li Response du Bestiaire, éd. C. Segre, p. 110, var. ms. B). Orig. obsc. L'explication par si m'agrée « cela me plaît ainsi » est anecdotique, et ne repose sur aucune attest. On propose aussi un comp. de sime a groe « singe avec des griffes » qui se serait formé dans le Hainaut (aussi simagraw en wall. et chimagrue, fin xves., Molinet, L'Epitaphe Hotin Bonnelle, Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 762); ce serait une anc. dénom. du diable; mais le flottement de la voy. de la 2epart. du mot reste inexpliqué (Bl.-W.4-5); v. aussi Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. Fréq. abs. littér.: 75. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1983, t. 99, p. 435. − Delbouille (M.). Fr. simagrée. R. Ling. rom. 1961, t. 25, pp. 268-273.