| SILÈNE, subst. masc. I. − SC. NAT. A. − BOT. Plante dicotylédone herbacée, annuelle ou vivace, de la famille des Caryophyllacées, à fleurs délicates blanches ou roses, au calice renflé, dont il existe de nombreuses variétés ornementales. Silène acaule, enflé, conique, penché, pendant, à bouquets. Plus roses encore que les digitales, les silènes de Bretagne, semant sur toute cette verdure fraîche leurs petites étoiles d'une couleur de carmin (Loti,Mon frère Yves, 1883, p. 211).Les silènes sauvages dont les étoiles blanches semblent écloses dans le goulot d'une bouteille d'un vert d'eau, barrée de raies plus vertes (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 109). B. − ENTOMOL. Papillon du genre satyre de couleur brun foncé et portant une bande blanche sur le bord des ailes. S. circe F[rançais] « Silène ». C[ommun] dans les clairières et aux lisières des forêts du Centre, de l'Est et du Midi. Juin-août (R. Perrier,Faune Fr., t. 4, 1965 [1935], p. 160). C. − ZOOL. Macaque de l'Inde méridionale. (Dict. xxes.). II. − MYTHOL. GR. Compagnon du demi-dieu Silène ou de Bacchus, ayant l'aspect d'un être fabuleux aux oreilles velues et pourvu de pieds et d'une queue de cheval; satyre âgé. Autour de lui [Bacchus], les silènes en manteaux de laine rouge, les satyres couverts de peaux de chèvre, et les ménades avec la nébride sur l'épaule, chantent, boivent, dansent, soufflent dans des flûtes (Flaub.,Tentation, 1856, p. 638).Saumur fabrique vraiment une race d'hommes-chevaux: non pas ce qu'on est convenu d'appeler des centaures, ridicules silènes ventrus, barbus, croisement pédagogique du paterfamilias et du percheron, mais des êtres fiers, très près du sang (Morand,Extrav., 1936, p. 112). Prononc.: [silεn]. Passy 1914 [-lε:n], Barbeau-Rodhe 1930 [-lε(:)n], Martinet-Walter 1973 [-lεn], [-lε:n] (13, 3). Étymol. et Hist. 1. 1765 bot. subst. masc. (Encyclop.); 2. 1791 « nom d'un papillon, du genre satyre », « nom d'un macaque » (Valm.). Du lat. sc. mod. silene, silenus « id. », du lat. Silenus « Silène, demi-dieu ventru, fils de Pan, père nourricier et compagnon de Bacchus », parce que la fleur a un calice gonflé comme le ventre de Silène. Fréq. abs. littér.: 24. |