| SENTEUR, subst. fém. A. − Littér. Odeur, le plus souvent agréable, qui s'exhale d'un corps. Synon. arôme, effluve, parfum.Les laitues croissaient fraternellement à côté des rosiers à cent feuilles, les lis alternaient avec les groseilliers, et de grands pieds d'angélique, des touffes de fenouil, de grosses boules de buis mêlaient leurs senteurs aromatiques au parfum des clématites (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 35).Il sentit près de lui, sous son peignoir, la fraîcheur, la senteur légère de son corps sortant du bain, et baisa son bras nu, timidement, câlinement, comme à une mère (Gracq,Beau tén., 1945, p. 188). SYNT. Senteur acidulée, agreste, aigre, amère, capiteuse, douce, embaumée, exotique, exquise, fade, forte, fraîche, humide, lourde, merveilleuse, pénétrante, pestilentielle, printanière, sauvage; senteur du chèvrefeuille, du jasmin, des violettes, de l'encens, du bétail, du gibier; les senteurs énivrent, montent aux narines. − Le plus souvent au plur. [À propos d'un phénomène naturel ou saisonnier] Senteurs de l'air, de la mer, de la pluie, de la terre, de l'automne. Les humides senteurs de la nuit sont en marche (Maran,Batouala, 1921, p. 49).Les senteurs végétales du jardin trempé de pluie (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 295). B. − Loc. De senteur. [Toujours précédé d'un subst.] 1. Vieilli. Préparation exhalant une odeur agréable, parfumée. Eau, pâte, poudre de senteur. Une main de femme, au moment où elle sort de son bain de senteur, conserve je ne sais quelle fraîcheur douillette (Balzac,Langeais, 1834, p. 255).Il leur montra ses parfums, son or et son argent, tous ses aromates, ses huiles de senteur, tous ses vases précieux, et ce qu'il y avait dans ses trésors (Flaub.,Tentation, 1874, p. 9). 2. BOT. Pois* de senteur. Prononc. et Orth.: [sɑ
̃tœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Éty-mol. et Hist. 1. xves. [ms.] « vent d'une bête » (Modus et Ratio, var. ms., 63, 59 ds T.-L.); 2. xves. [ms.] « mauvaise odeur » Senteur ou pueur (Evrart de Conti, Probl. d'Arist., B.N. 210, f o191d ds Gdf. Compl.); 3. 1530 « odeur » (Palsgr., p. 271); d'où a) 1585 eau de senteur (N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel ds
Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. II, p. 91); b) 1791 pois de senteur (Valm.). Dér. de sentir*; suff. -eur1*. Fréq. abs. littér.: 565. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 348, b) 1 579; xxes.: a) 1 307, b) 472. |