| SENTENCIER, verbe A. − Empl. trans., vieilli 1. DR. CRIMINEL. Condamner quelqu'un par sentence. Le 4 Mai elle [la plèbe] s'assemble à la porte del sol, revise le procès, sentencie le prêtre à mort et l'exécute, après l'avoir arraché de prison et frappé à la tête d'un marteau (Chateaubr.,Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 43). − P. anal., p. iron., absol. Les punitions infligées aux enfants manquent trop cruellement de mesure! (...) la même punition est bénigne ou monstrueuse selon la sensibilité et la condition de l'enfant. Ici, encore, avant de sentencier, il faudrait envisager la monographie des administrés (Frapié,Maternelle, 1904, p. 162). 2. Part. passé en empl. subst. Un sentencié. Celui qui a été condamné (à mort) par sentence. Le palais des Tuileries, grande geôle remplie de condamnés, s'élevait au milieu de ces fêtes de la destruction. Les sentenciés jouaient aussi en attendant la charrette (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 234). B. − Empl. intrans., rare. Parler par sentences, devises, adages. Cagayous a le geste expressif (...). Il sentencie comme Sancho-Pança (Musette,Cagayous phil., 1906, p. X). Prononc. et Orth.: [sɑ
̃tɑ
̃sje], (il) sentencie [-si]. Att. ds Ac. 1718-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1310 trans. « ordonner quelque chose par jugement » ce qui sera ... ordonné, sentencié (Cart. de Montiéramey, B.N. l. 5432, f o28 r ods Gdf. Compl.) − 1321, ibid.; b) 1530 id. « condamner quelqu'un par sentence » (Palsgr., p. 595); 2. 1318 « prononcer une sentence » ordener et sentencier sur les choses contensieuses (Cart. du chap. d'Evreux, I, 317, A. Eure ds Gdf. Compl.). Dér. de sentence*; dés. -er. |