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SEIZIÈME, adj. et subst.
A. − Adj. numéral ordinal. Qui occupe le rang marqué par le nombre seize (v. ce mot I B). La littérature du seizième siècle. La (...) troupe d'invités qui confèrent aux manifestations mondaines du seizième arrondissement [l'arrondissement de Paris le plus riche] un petit air d'opérette (Fargue,Piéton Paris,1939, p. 71).Zacharie est le seizième prophète, 16 est par excellence le chiffre de la destruction par antagonisme (Abellio,Pacifiques,1946, p. 321).
− [Avec ell. du subst. déterminé] Vous êtes le seizième, la seizième de la classe (Quillet1965).Quinze portes, qu'il poussa, résistèrent (...) mais à la seizième (...) il était tombé sur le père Soupe (Courteline,Ronds-de-cuir,1893, p. 203).Gambetta (...) est peut-être le plus grand des orateurs français (...). Il est plein, d'une bonne langue, prise aux sources, au dix-septième et au seizième [siècle] (Barrès,Cahiers, t. 10, 1913, p. 48).V. quatorzième A ex. de Goncourt.En appos. La Somme des péchés et les remèdes d'yceulx, par le P Benedicti, énorme in-octavo imprimé à Lyon, fin seizième [siècle] (Péladan,Vice supr.,1884, p. 231).
♦ En partic. Le seizième. Le seizième arrondissement de Paris. Habiter dans le seizième. Empl. adj. Qui présente ou qui rappelle les caractères sociaux propres à la société des gens qui habitent les beaux quartiers du seizième arrondissement de Paris. Artifice de ces voix de femmes − si seizième (Cl. Mauriac, Le Dîner en ville,1959, p. 131 ds Rob. 1985).
B. − La seizième partie; le/un seizième. Une des seize parties égales d'un tout. Sainte-Marie-Majeure (...) est le contraire de Saint-Pierre: beaucoup d'effet avec peu de moyens. Elle occupe dit Vernet, le seizième de l'emplacement de Saint-Pierre (Michelet,Journal,1830, p. 64).Litron: ancienne mesure de capacité qui correspondait à la seizième partie d'un boisseau (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette,1964,p. 240).
− Subst. fém.
♦ JEUX DE CARTES. Au piquet, six cartes de même couleur qui se suivent sans interruption; ainsi dite parce qu'elle se compte seize. (Littré). Une seizième au roi, une seizième à la dame (Littré).
♦ MUS. Seizième (de soupir). ,,Silence correspondant à la quadruple croche, dont il prend la durée et la valeur`` (Rougnon 1935).
Prononc. et Orth.: [sεzjεm], [se-]. Martinet-Walter 1973 [sε-], [se-] (14, 3). Ac. 1694, 1718: seizieme, seiziesme; dep. 1740: -ième. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. a) ca 1140 adj. ordinal sezime (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, Épilogue, 143, éd. T. D. Hardy et Ch. T. Martin, t. 1, p. 283 [ms. déb. xiiies.]: la sezime [cuntree] est mult renomee); ca 1165 sezimes (Troie, éd. L. Constans, 8125; var. ms. fin xiies.: sezemes, var. ms. déb. xiiies.: sezieme); 1487 seiziesme (Vocab. lat. fr., L. Garbin ds FEW t. 11, p. 392a); 1669 seiziéme (Widerhold Fr.-all.); b) 1769 la seizième partie (Voltaire, Précis du siècle de Louis XV, t. 2, p. 180); 2. a) 1733 le seiziéme siecle (J. B. Dubos, Réflexions critiques sur la poésie et la peinture, t. 1, p. 176); 1884 p. ell. seizième (Péladan, loc. cit.); b) 1938 le seizième arrondissement (de Paris) (Guéhenno, Journal « Révol. », p. 102); 1939 p. ell. seizième (Fargue, op. cit., p. 177). B. Subst. 1. a) 1246 seizisme « la seizième partie d'un tout » (Charte ds Trésor des chartes du Comté de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 174: li sires en aroit le seizisme du vin); b) 1680 « celui qui occupe le seizième rang » (Rich.: il est le séziéme); 2. 1705 mus. (Brossard, p. 301: Seiziéme. Triplique de la Seconde); 3. 1809 jeux « série de six cartes valant seize points, au piquet » (Wailly Vocab.). Dér. de seize*; suff. -ime, -isme en a. fr., puis -ième*. Fréq. abs. littér.: 423. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 265, b) 325; xxes.: a) 367, b) 323.
DÉR. 1.
Seiziémisme, subst. masc.Étude de la littérature française du seizième siècle. Lorsque l'Académie française met au concours [en 1828] (...) le sujet fameux: sur les progrès et la marche de la littérature et de la langue française au XVIesiècle (...) les deux lauréats attestent par leurs dissertations les balbutiements du seiziémisme (L. Saulnier, La Litt. fr. de la Renaissance,1942, p. 9).− [sεzjεmism], [sezje-]. − 1reattest. 1942 id.; de seizième (siècle), suff. -isme*.
2.
Seiziémiste, adj. et subst.a) Adj. Relatif à la littérature française du seizième siècle. Études seiziémistes offertes à M. le Professeur V.-L. Saulnier (Le Comique verbal en Fr. au XVIes., éd. de l'Univ. de Varsovie, 1981, p. 69).b) Subst. Spécialiste de la littérature française du seizième siècle. Le Colloque sur le Comique verbal en France au xviesiècle (...) a réuni une quinzaine de chercheurs (...) [dont] une seiziémiste américaine (Le Comique verbal en Fr. au XVIes., éd. de l'Univ. de Varsovie, 1981av.-pr.).V.-L. Saulnier (...) seiziémiste de renommée et d'autorité mondiales (Le Comique verbal en Fr. au XVIes., éd. de l'Univ. de Varsovie, 1981, p. 7).− [sεzjεmist], [sezje-] − 1resattest. 1922 subst. (R. Sorg ds R. Hist. litt. Fr. t. 29, p. 14: les « seiziémistes » d'aujourd'hui), 1945 adj. (R. Bertelé Quatre poèmes de Robert Desnos ds Confluences, n o7, sept., p. 681 ds Fonds Benn: ces poèmes récents d'inspiration « seiziémiste »); de seizième (siècle), suff. -iste*.