| SECTION, subst. fém. A. − 1. GÉOM. Figure déterminée par l'intersection d'un volume par un plan, de deux volumes, ou de deux plans. ♦ Section conique. Section produite par un plan dans un cône. Une section conique ou simplement une conique est la section plane d'un cône droit à base circulaire (Bég.Dessin1978).V. conique ex. de Gds cour. pensée math. ♦ Section droite d'un cône, d'un cylindre, d'un prisme. Section d'un cône, d'un cylindre, d'un prisme par un plan perpendiculaire aux génératrices ou aux arêtes. On nomme section droite d'une surface prismatique, une section par un plan perpendiculaire à la direction commune des arêtes (Hadamard,Géom. ds espace, 1921 [1901], p. 66).On désigne sous le nom de sections droites du cylindre, les sections par des plans perpendiculaires aux génératrices (Hadamard,Géom. ds espace, 1921 [1901], p. 120). ♦ Section plane. Courbe ou surface produite par l'intersection d'un solide et d'un plan. Une section plane est produite par un plan de surface ou de volume (Bég.Dessin1978). ♦ Section principale. Section normale pour laquelle la courbure de l'intersection est, au point considéré, la plus grande ou la plus petite. En tout point O d'une surface (S) passent deux courbes planes, orthogonales entre elles, dont les courbures sont l'une maximale, l'autre minimale: ce sont les sections principales de (S) (Mathieu-KastlerPhys.1983). − BEAUX-ARTS. [P. réf. à Léonard de Vinci ou à la manifestation d'expression cubiste qui voulait réinstaurer dans la composition le nombre d'or] Section d'or; section dorée. Partage asymétrique d'un segment selon le nombre d'or. Les partisans fanatiques de la section dorée ont essayé de l'appliquer à la longueur des cordes (Gds cour. pensée math., 1948, p. 496). 2. a) Surface, forme que présente une chose coupée selon un plan transversal. Synon. profil.Section carrée, circulaire, rectangulaire, triangulaire. Les usines peuvent aussi bien fondre des colonnes à section rectangulaire que des colonnes à section circulaire (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 327).La chaise et le fauteuil (...) ne sont pas très différents de ceux que Percier dessinait vers 1810 (...); les pieds antérieurs à section carrée sont incurvés à l'avant au lieu d'être droits (Viaux,Meuble Fr., 1962, p. 149). − HYDROGRAPHIE. Section mouillée d'un cours d'eau. ,,En un point donné d'un cours d'eau ou d'un canal, section plane perpendiculaire à la direction de l'écoulement comprise entre la surface libre et la paroi mouillée`` (Métro 1975). − PHYS. Section efficace. Surface apparente d'un noyau atomique soumis au bombardement d'un neutron (d'apr. Charles 1960). La section efficace totale de réaction devient alors plus petite que la section géométrique du noyau mais cesse de diminuer aux très hautes énergies par suite de la production de mésons (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 367). b) Opération qui consiste à couper quelque chose; résultat de cette action. Synon. coupe, coupure.Cette viande, préparée par une main inexpérimentée, est mal parée: la section des os n'est pas nette (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 218). − MÉD. Opération chirurgicale consistant à sectionner; résultat de cette action. Section du grand sympathique, d'un ligament, d'un nerf. Les rameaux situés au dessous de la section, ou de la ligature, ne communiquent plus avec l'ensemble de l'organe sensitif (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 82).La section de la moelle épinière dans la région cervicale fait devenir le sang rouge et augmente l'irritabilité musculaire (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 83). − DESSIN. Représentation graphique sous forme de coupe transversale ou longitudinale, d'un ensemble complexe (édifice, machine, navire, véhicule). La section est située, sur les autres vues correspondantes, par un axe et sur le plan sécant lui-même, par des hachures (Bég.Dessin1978). − MAR. Maîtresse section d'un navire. Synon. maître couple (v. couple2C 1 b).La section transversale du navire (...) [a] son maximum, sur le maître-couple (Armengaud,Moteurs à vapeur, t. 2, 1861, p. 274). B. − [À propos d'élém. constitutifs d'une organ. hum. à caractère admin., jur., associatif ou prof.] 1. Subdivision d'une circonscription administrative. ♦ Section de commune. ,,Division administrative d'une commune, ayant une personnalité juridique propre et assumant elle-même sa gestion`` (Barr. 1974). La rémunération des gens de service dans les écoles maternelles publiques est à la charge des communes; il en est de même des frais de balayage et de nettoyage des classes et des locaux à l'usage des écoles primaires élémentaires de toute commune ou section de commune (Encyclop. éduc., 1960, p. 115). ♦ Section électorale. ,,Subdivision de la commune ayant ses intérêts distincts à défendre et à laquelle pour cette raison, on accorde une représentation spéciale dans le conseil municipal`` (Cap. 1936). Le préfet pourra, par un arrêté, diviser en sections électorales les communes, quelle que soit leur population (Bacquias,Cons. gén. et cons. arrondiss., 1934, p. 45). ♦ Section de vote. Un des bureaux de vote d'une commune lorsqu'il en existe plusieurs. La section de vote, à la différence de la section électorale, ne constitue pas un collège électoral séparé, mais simplement une division matérielle destinée à faciliter aux citoyens l'accomplissement de leur devoir (Cap.1936). ♦ HIST. Sections parisiennes, de Paris. Circonscriptions de Paris de 1790 à 1795. Le 25 juillet 1792, à la première nouvelle du manifeste publié par le duc de Brunswick, les sections de Paris se constituent en permanence et délibèrent sur les mesures que réclame le salut de la patrie (Pol.1868). 2. ,,Subdivision d'une cour, d'un tribunal, ou d'une chambre dans les juridictions importantes`` (Barr. 1974). Section administrative, contentieuse; section des finances du conseil d'état; section criminelle de la cour de cassation; section d'un conseil de prud'hommes. Sur le vu de la requête et des pièces, la cour de cassation, section criminelle, statuera définitivement (Code instr. crim., 1808, art. 545, p. 787).Le conseiller Albert Prince, chef de la section financière du parquet, avait été trouvé écrasé, près de Dijon, sur la voie ferrée (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 196). 3. Division opérant un classement par discipline ou par catégorie dans l'organisation scolaire ou universitaire, dans un institut ou une académie. Section de l'école pratique des hautes études; section littéraire, juridique, scientifique du conseil national des universités; section classique, moderne; section industrielle, commerciale; section d'économie politique, de droit, de géographie, de lettres. La science du gouvernement appartient de droit à l'une des sections de l'Académie des sciences, dont le secrétaire perpétuel devient nécessairement premier ministre (Proudhon,Propriété, 1840, p. 340).J'ai (...) terminé ma présidence de la section de Littérature de l'Institut genevois (Amiel,Journal, 1866, p. 39). 4. Groupement le plus souvent local d'un parti politique, d'un syndicat professionnel. Section de propagande; membre d'une section; réunion de section. Parmi les militants de sa section, il connaît un garagiste, d'origine polonaise, auquel on peut faire confiance (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 714).Les manifestants sont présentés comme des irresponsables: « La plupart n'avaient pas été consultés avant cette action décidée quasi unilatéralement par la section locale du CNJA » (Debatisse,Révol. silenc., 1963, p. 212). − En partic. ♦ [À propos de l'organ. propre à certains partis pol., notamment aux marxistes] ,,Organisation élémentaire permanente qui groupe les adhérents sur une base locale`` (Graw. 1981). Synon. cellule.Quand j'ai appris que les Maures combattaient pour Franco, j'ai dit à ma section socialiste: « Nous devons faire quelque chose. Sinon, qu'est-ce que les camarades ouvriers diront des Arabes? » (Malraux,Espoir, 1937, p. 788). ♦ [À propos de l'organ. propre à un syndicat] Section syndicale (d'entreprise). ,,À l'intérieur d'une entreprise, ensemble des adhérents à un même syndicat dont le caractère représentatif est reconnu`` (Manag. 1971). Délégué de section. V. délégué II B 2 a. 5. a) DÉFENSE. Subdivision d'une compagnie d'infanterie ou d'autres armes comprenant une quarantaine d'hommes, commandée par un officier subalterne (sous-lieutenant, lieutenant) ou par un sous-officier supérieur (adjudant, adjudant-chef). Section antitank; section d'artillerie, du génie, d'infanterie, d'assaut, de mitrailleurs. Ce n'est pas l'homme qui existe, c'est un nouvel être: la troupe. La section est plus brave que l'homme; la compagnie, plus brave que la section (Barrès,Cahiers, t. 11, 1916, p. 162).Le sergent chef a rallié les survivants (...) les groupant avec une section de mitrailleuses à la sortie du côté de l'étang (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 138). ♦ Chef de section. Officier ou sous-officier qui commande cette unité. Karlitch, enfin chef de section de chars, avançait, tirant sans arrêt sur les sections antitanks ennemies (Malraux,Espoir, 1937, p. 844). ♦ Demi-section. Petite unité d'infanterie ou de cavalerie comprenant deux escouades, et commandées par un sergent. V. escouade ex. de Romains. ♦ Section spéciale. Unité disciplinaire où sont affectés les insoumis et les militaires punis à plus de cent jours de prison. Les insoumis qui sont condamnés sont, à l'expiration de leur peine, envoyés dans une section spéciale (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p. 3824). ♦ Section d'état-major. Partie d'un bureau d'état-major. (Dict. xxes.). b) P. méton. Petit groupe d'unités mécanisées. Section d'automitrailleuses, d'autos-canons. Supra B 5 a ex. de Malraux. − AVIAT., MAR. ♦ ,,Groupe de deux bâtiments, en tant que subdivision d'une division ou d'une escadrille`` (Gruss 1978). ♦ Groupe de deux ou trois avions d'une même escadrille. Des études étaient en cours en vue de l'organisation de sections d'avions légers pour les divisions de cavalerie et l'artillerie des corps d'armée (Joffre,Mém., t. 1, 1931, p. 171). C. − [À propos d'une division matérielle] 1. Partie d'un ouvrage, d'un code, d'un chapitre d'un livre; partie d'une classification. Conformément aux dispositions de la section II du chapitre II du titre de la Jouissance et de la Privation des Droits civils (Code civil, 1804, art. 719, p. 131). 2. Partie d'un parcours, d'un trajet. − TRANSP. Partie d'une ligne d'autobus, d'un tramway constituant pour le prix d'un trajet une unité indivisible. Changement, fin de section. (Dict. xxes.). 3. Partie d'un ensemble organisé ou fonctionnel. − ÉCON. Section homogène. ,,Groupement réel ou fictif d'un certain nombre de charges de l'entreprise qui peuvent être ramenées à une unité commune, ou unités d'œuvre`` (cida 1973). − MUS. Section rythmique d'un orchestre de jazz. Ensemble des instruments chargés de marquer le temps soit en jouant un rôle rythmique (percussion, batterie) soit à la fois un rôle rythmique et harmonique (piano, basse à corde(s), ou à vent, guitare, banjo) (d'apr. Hachette 1980, Rob. 1985). − ZOOL. ,,Division d'un genre en groupes d'espèces affines`` (Séguy 1967). Prononc. et Orth.: [sεksjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1366 « dissension, scission » (Ord. du roy Charles, Reg. du Parlem., ms. Bibl. du Louvre, B 1253 ds Gdf. Compl.); 2. fin xives. « action de couper » (Evrart de Conti, Probl. d'Arist., B. N. 210, f o204 v o; ibid.); 3. a) 1690 « dessin en coupe » (Fur.); b) 1857 hydrol. section d'un cours d'eau (Blanche); 1908 id. section mouillée (De Martonne, Géogr. physique, t. 1, p. 458 ds Rob.); 4. a) 1564 math. (P. Forcadel, Les Six premiers livres des éléments d'Euclide, p. 4); b) 1654 sections coniques (Pascal, Traité des coniques, éd. L. Lafuma, p. 38); c) 1694 point de section (Ac.); d) 1871 section normale (...), plane, principale (Littré); e) 1953 phys. nucl. section efficace (Lar. 20eSuppl.). B. 1. a) 1657-58 « division ou subdivision d'une œuvre écrite » (Pascal, Esprit géométrique, Section I ds
Œuvres, éd. L. Lafuma, p. 349); b) 1871 « en biologie, division d'un grand genre » (Littré); 2. a) 1789 « subdivision d'une chambre de justice, tribunal » (Sieyès, 7 sept., Arch. Parl., 1reSér., t. VIII, p. 597, col. 1 ds Brunot t. 9, 2, p. 1021); b) 1790 « division administrative d'une ville » (Doc. Hist. Révol., Contr. Dir., p. 150, Décret sur la contrib. foncière, 23 nov., ibid., p. 1022); c) id. « subdivisions de Paris » (Décret 21 mai-27 juin, Duvergier, t. I, p. 179, ibid., p. 1021); 3. a) 1798 « fraction d'un corps de troupe » (Schwan, Suppl. au dict. de la lang. all. et françoise, p. 71); b) 1872 chef de section (Littré); 4. a) 1862 « subdivision d'un parti, d'un syndicat » (Hugo, Misér., éd. M. Allem, p. 864 [La Pléiade]); b) 1939-40 section du P.C. (Aragon, Les Communistes, p. 215 ds Rob.); 1968 section d'entreprise (Journal officiel, 27 déc. ds Jur. 1985); 5. 1887 section d'une voie ferrée (Herdner, Constr. et conduite locomot., t. 1, p. 73); 1932 « partie d'une ligne d'autobus qui constitue une unité indivisible pour le calcul du prix » (J. Romains, Hommes de bonne volonté, t. 1, XXII, p. 259 ds Rob.). Empr. au lat.sectio « action de couper, coupure, amputation », géom. « division à l'infini ». Fréq. abs. littér.: 1 129. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 202, b) 1 301; xxes.: a) 1 208, b) 1 497. DÉR. Sectionnaire, subst.,hist. Membre des sections de Paris sous la Révolution française. Il n'a pas entendu rouler sur le pavé les sabots des femmes du peuple et le canon des sectionnaires (Faure,Hist. art, 1921, p. 122).Empl. adj. Les réacteurs ressuscitèrent le mouvement sectionnaire et organisèrent en bandes armées la « jeunesse dorée » (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 435).− [sεksjɔnε:ʀ]. − 1resattest. a) 1793 subst. « nom donné pendant la Révolution française aux membres des sections de Paris » (Rapp. de Barère, 1eroct., Buchez et Roux, t. XXIX, p. 211 ds Brunot t. 9, 2, p. 863); b) 1793-94 adj. « relatif à une section de Paris » (C. Desmoul., Vx Cord., n oVI, ibid., p. 1023); de section, suff. -aire1 et 2*. − Fréq. abs. littér.: 21. BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 417. − Quem. DDL t. 27 (s.v. sous-section). − Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 161. − Ranft 1908, p. 88. |