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SECOURS, subst. masc.
A. − Action de venir en aide, de porter assistance à quelqu'un qui se trouve dans une situation difficile, pressante. Synon. aide, appui, assistance, soutien.Demander le secours d'un avocat, d'un médecin; appeler qqn à son secours; implorer le secours de qqn; chercher du secours; aller, marcher, venir, voler au secours de qqn; se porter au secours de qqn; donner, prêter son secours à qqn; demander secours; porter, prêter, refuser secours à qqn; laisser sans secours. Nous aurions bien voulu courir au secours de nos camarades, mais nous ne pouvions pas dégarnir les postes (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 82).Papadakis s'approcha par derrière, il tenait une corde à nœuds à la main et lui en porta un grand coup à travers le visage. Je me portai au secours de l'ivrogne: − Papadakis, prends garde! criai-je (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 174).
Locutions
1. Appeler, crier au secours. Réclamer de l'aide de façon pressante quand on se trouve en danger. Toute en flammes elle courut à la porte, mais la porte était fermée (...). Alors la voisine entendit des cris affreux: c'était Assunta qui appelait au secours (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 669).Elle avait crié au secours car il l'a mordue, à l'épaule et au cou (Morand,New-York, 1930, p. 184).
P. ell. Au secours! [Cri par lequel on appelle à l'aide quand on est en danger] Synon. à l'aide!À moi (...)! Au secours Mithra! Prends ton épée! Caosyac, qui dois revenir pour la délivrance universelle, défends-moi! Comment?... Personne! Ah! Je meurs! (Flaub.,Tentation, 1874, p. 134).Je leur ai crié « Au secours! Au secours! » rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose. Rien que ça leur faisait (Céline,Voyage, 1932, p. 261).
2. Au fig. Voler au secours de la victoire*.
3. Police secours. V. police1D 4.
B. − Ce qui sert à secourir.
1. Renfort militaire, en armement ou en troupes. Secours par mer, par terre; colonne, escadre de secours; envoyer un secours de cinq mille hommes aux assiégés. On causait des chances possibles, − qu'on aurait des secours vers trois heures du matin, − qu'on était sûr d'un régiment, − que Paris se soulèverait (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 332).Tancrède (...) désespérait de l'arrivée des secours et s'attendait chaque jour à voir l'ennemi atteindre le rempart (Grousset,Croisades, 1939, p. 79).
2.
a) Aide matérielle ou financière consistant en dons destinés aux personnes qui se trouvent dans le besoin. Secours en espèces, en nature; distribuer des secours aux indigents, aux sans-abri; tronc de secours. Ce regret du passé qu'éprouvaient les malheureux, cette tristesse d'avoir vu substituer une charité administrative et dure aux secours amicaux de la paroisse et du château (Maurois,Disraëli, 1927, p. 140):
1. ... j'ai été pendant trois semaines le mandataire du peuple de Paris à l'Assemblée nationale. L'indemnité attribuée aux représentants me donne droit à une somme (...) que je verse dans la caisse de secours pour les familles des détenus et condamnés politiques. Hugo,Corresp., 1872, p. 311.
Association/société de secours mutuel. V. mutuel I B 1.
P. méton. Organisation charitable ou humanitaire. Secours catholique; secours populaire. Cotisation pour le secours paroissial (Martin du G.,Thib., Sorell., 1928, p. 1136).
Spécialement
DR. CIVIL. Obligations mises à la charge d'un époux de verser des subsides à son conjoint. L'époux victime du défaut de secours peut obtenir devant le tribunal d'instance une pension alimentaire (cida1973).
LÉGISL. SOC. Secours (public). Allocation en nature ou en argent accordée exceptionnellement à une personne ou à une famille dans la détresse par une personne morale de droit public (d'apr. Cap. 1936). Recevoir un secours du bureau d'aide sociale; secours publics distribués par l'État, la commune aux réfugiés, aux sinistrés, aux victimes d'une catastrophe. Trois ans ne suffisent pas (...) pour donner à un homme accoutumé aux secours publics la volonté et l'énergie de chercher, de trouver, d'accomplir un travail et d'en vivre (Du Camp,Hollande, 1859, p. 198).
b) Somme d'argent accordée à quelqu'un qui en a un besoin urgent. Un secours de mille francs; envoyer un secours par mandat télégraphique. Elle implorait de lui, en invoquant son amitié, se fiant à sa délicatesse (...), un petit secours de cinq cents francs (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 67).À mesure que le nom de Jonas paraissait dans les gazettes, il fut aussi sollicité (...). Jonas répondait (...), se privait d'une cravate pour envoyer un petit secours (Camus,Exil et Roy., 1957, p. 1639).
3. Souvent au plur. Ensemble des moyens et des méthodes nécessaires pour porter assistance aux personnes en danger ou aux victimes d'accidents et, en partic., soins donnés à un malade, à un blessé dans un état dangereux. Secours à donner en cas d'urgence; secours aux asphyxiés, aux noyés; secours en mer; malade dont l'état réclame des secours particuliers; blessé qui succombe faute de secours. La sage-femme du pays (...) lui avait donné tous les renseignements et tous les conseils pratiques pour le cas où l'accident arriverait dans un moment où les secours demeureraient impossibles (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, R. Prudent, 1886, p. 643):
2. Et puis, les gémissements d'une femme, des plaintes. J'entr'ouvris ma porte du palier mais sans bouger. En sortant spontanément au moment d'un accident on m'aurait peut-être considéré seulement comme voisin et mon secours médical aurait passé pour gratuit. Céline,Voyage, 1932, p. 394.
Premiers secours. Précautions et soins qui permettent de prévenir le danger de mort immédiate et de rendre le blessé transportable vers un centre hospitalier. Premiers secours aux accidentés, aux asphyxiés. Ces « premiers secours » sont un devoir pour quiconque se trouve près de la personne en péril (Lar. Méd.t. 31972).
Équipe, service, etc. de secours et, p. méton., secours. Ensemble des personnes qui se déplacent pour porter secours à quelqu'un. Aller chercher des secours; les secours sont arrivés peu après la catastrophe; patientez, les secours arrivent. Une nuit, on met le feu à la maison du maire. (...) les secours arrivèrent à temps (Courier,Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, 1816, p. 8).Le « Belvédère » ayant confirmé le lendemain par téléphone que le couple Hermann Werner avait bien disparu, la caravane de secours s'était donc constituée (Peyré,Matterhorn, 1939, p. 228).
Secours en montagne. Organisation qui regroupe différentes associations bénévoles et des formations relevant du ministère de l'Intérieur, de la gendarmerie, de l'armée, susceptibles d'effectuer des opérations de sauvetage en montagne; action de venir en aide aux alpinistes en difficulté, aux personnes victimes d'accidents en montagne. En France, et seulement pour les régions d'alpinisme proprement dit (...) pour chacune des années 1962-1965 (...) le Secours en montagne est intervenu dans 150 à 180 accidents (...) et a ramené 200 à 300 accidentés (Gautrat1970).
4.
a) Ce qui sert à quelqu'un pour sortir d'une situation difficile et qui vient d'un concours extérieur, d'ordre surnaturel ou moral. Demander à Dieu son secours; secours céleste, divin. Elle tomba sur les genoux en joignant les mains, implorant dans sa détresse quelque protection surhumaine, le secours mystérieux du ciel, l'aide inconnue qu'on réclame aux heures de larmes et de désespoir (Maupass.,Contes et nouv., Yvette, 1884, p. 533).[Lewis] m'avait prévenue qu'il n'écrirait pas avant huit jours, et de Chicago les lettres n'arrivent pas vite (...). Inutile de chercher du secours de ce côté-là. Du secours contre quoi? (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 335).
RELIG. CATH. Les (derniers) secours (de la religion). Les derniers sacrements. Le curé de Saint-Thomas-d'Aquin, qui lui avait administré les derniers secours de la religion, a obtenu que je pusse arriver auprès de lui: « − Marthe, m'a dit alors votre père, à mon heure dernière je vous ai pardonné. » (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 4, 1859, p. 26).L'idée qu'Éveline pourrait mourir sans les secours de la religion m'est intolérable (Gide,Robert, 1930, p. 1338).
b) Ce qui est utile, ce qui sert occasionnellement d'aide, d'intermédiaire. Il a réussi sans le secours d'aucune compromission. Pour moi, si j'entreprenais jamais ce grand travail, je commencerais par un catalogue exact des sources, c'est-à-dire de (...) ce qui a été écrit en Orient (...), sans oublier le secours si important des monuments, pierres gravées, etc. (Renan,Avenir sc., 1890, p. 280).Il sommeillait jusqu'au petit jour sans le secours d'aucun narcotique (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p. 176).
c) Loc. [Le suj. désigne une pers. ou une chose] Être de quelque secours, être d'un grand/immense/précieux/puissant secours, n'être d'aucun secours à qqn. Dans une circonstance difficile, être un auxiliaire précieux ou n'être d'aucune utilité, n'apporter aucune aide à quelqu'un. Ce médecin m'a été d'un précieux secours pour l'accouchement; sa mémoire lui a été d'un grand secours. Le thé est d'un grand secours pour s'ennuyer d'une manière calme (Senancour,Obermann, t. 2, 1840, p. 92).Quand nous disons que deux régions ont une structure analogue, nous nous référons à des critères statistiques grossiers (...) qui ne nous sont d'aucun secours direct pour comprendre la croissance ou pour l'organiser (Perroux,Écon. XXes., 1964, p. 232).
C. −
1. TECHNOL. Grand secours. Ensemble de canalisations d'eau et de déversoirs destinés à inonder certains lieux publics en cas d'incendie. (Dict. xxes.).
2. Loc. adj. De secours. Qui est destiné à servir en cas de nécessité, de danger ou en remplacement, en complément de quelque chose. Déplier un lit de secours, une table de secours pour accueillir des invités; avion qui atterrit sur un terrain de secours. Nous voilà dans une très belle et très grande salle à manger, d'où l'on aperçoit une autre petite salle à manger, la salle à manger de secours pour les convives en retard (Goncourt,Journal, 1860, p. 717).Maintenant, je me harnache: mes lampes de secours nouées à ma ceinture, mon altimètre, mes crayons (Saint-Exup.,Terre hommes, 1939, p. 191).
En partic.
Boîte de secours (vx). V. boîte I B 1 C.Trousse* de secours.
Chapelle de secours. Église auxiliaire d'une paroisse très étendue. Synon. chapelle auxiliaire; succursale.Il avait avisé une brochure sur la table: « concernant l'œuvre (...) des chapelles de secours. Ce nom seul est tout un programme: il s'agit (...) de rechristianiser (...) les quartiers de Paris démunis d'églises (...) » (Bourget,Actes suivent, 1926, p. 62).
Éclairage de secours. ,,Éclairage susceptible de suppléer l'éclairage normal, en cas de défaillance de celui-ci`` (Siz. 1968).
Escalier, porte, issue*, sortie de secours. Dans un lieu public, un véhicule de transport, escalier, porte ou issue supplémentaire prévus pour l'évacuation rapide de personnes en cas de danger ou d'accident. Escalier de secours. Du temps où elle était en bois, New-York a conservé la phobie de l'incendie. Partout des escaliers de sûreté, des panneaux ignifugés (...), des sorties de secours (Morand,New-York, 1930, p. 214):
3. Au cinéma (...) il change trois ou quatre fois de place au cours de la séance (...) pour fuir la proximité de quelque porte de secours, qui, si elle s'ouvrait éventuellement, pourrait donner passage à un insidieux vent-coulis. Martin du G.,Notes Gide, 1951, p. 1408.
Au fig. Costals était effondré. S'il n'y avait aucune sortie de secours à ce mariage, il ne fallait plus y songer (Montherl.,Démon bien, 1937, p. 1281).
Poste de secours. Local où se trouvent des moyens de sauvetage, des médicaments, et dans lequel se tient un médecin prêt à parer aux accidents, à soigner des blessés. Le 4 juin, la ration d'eau a été d'un quart (...)! Un quart de litre pour des fiévreux qui s'agitent au poste de secours bondé entre des mourants et des morts! (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 246).
Roue de secours. V. roue A 1.
INFORMAT. Méthode, ordinateur, procédure de secours. Méthode, ordinateur, procédure utilisé(e) en cas de défaillance de la méthode, de l'ordinateur ou de la procédure principal(e) pour ne pas interrompre l'exploitation (d'apr. Informat. 1972).
FORTIF. Porte de secours. Dans une citadelle, porte située à l'opposé de la porte principale, par laquelle on peut recevoir du secours ou se retirer en cas de siège. (Dict. xixeet xxes.).
CH. DE FER. Train de secours. Train comprenant des wagons d'agrès et d'outillage, une grue de relevage, des wagons-dortoirs et du matériel sanitaire, maintenu prêt à partir en permanence et utilisé en cas d'accident pour le dégagement des voies et le relevage du matériel. Il n'y avait ni morts ni blessés (...) et nous regardions, désolés, la grosse bête de fer estropiée (...) qui barrait la route pour longtemps peut-être, car il faudrait sans doute faire venir de Paris un train de secours (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Rosier MmeHusson, 1887, p. 680).
Prononc.: [səku:ʀ]. Voy. neutre élidable dans secours, secourir, etc. (Warn. 1968). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 sucurs « aide, assistance dans le danger » (Roland, éd. J. Bédier, 2562); 1ertiers xiies. socors « id. » (Sponsus, 76 ds T.-L.); ca 1160 secors (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1421); ca 1190 secours (Floovant, 1928 et 2009 ds T.-L.); b) ca 1165 estre venu a cest socors « être venu ici au secours » (Troie, éd. L. Constans, 24101); 1160-74 venir a secors (d'aucun) « venir au secours (de quelqu'un) » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 727); 1538 venir au secours (Est., s.v. subsidere); c) ca 1165 crier socors « crier au secours » (Troie, 29659); ca 1605 appeler à secours « appeler au secours » (Vauquelin, Satire, l. V, A. Anth. le Fevre ds Hug.); 1642 appeler la mémoire ou l'esprit au secours (Corneille, Menteur, V, 3); d) 1573 au secours! (Garnier, Hippolyte, 855 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 2, p. 34); 2. ca 1190 secors « troupes qu'on envoie, qui viennent secourir » (Floovant, 2413 ds T.-L.); 3. déb. xiiies. soucors « ce qui est utile, ce qui aide (en parlant de la grâce) » (Guillaume de Saint-Thierry, Epistle, éd. V. Honemann, p. 260, 178); 4. 1668 « ce qu'on donne pour aider (argent, etc.) » (Molière, Avare, I, 2); 5. 1679 « soins, services qu'on donne à un malade, à un blessé » (Sévigné, Lettres du 6 oct., éd. Monmerqué, t. 6, p. 39); 6. 1765 « coups et supplices que les convulsionnaires réclament comme des soulagements » (Encyclop.); 7. de secours a) 1543 porte du secours « porte d'une citadelle qui donne dans la campagne et par laquelle on peut recevoir du secours ou se retirer » (Mém. de Martin Du Bellay, éd. 1569, livre X, f o328); b) 1890 poste de secours (J. Arnould, in J. Rochard, Encyclopédie d'hygiène, III, p. 142 ds Quem. DDL t. 8); c) 1935 roue de secours (Ac.). Du lat. pop. succursum, subst. du supin de succurere (secourir*). Fréq. abs. littér.: 4 634. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 016, b) 5 930; xxes.: a) 4 961, b) 5 007.