| * Dans l'article "SAVANTASSE,, subst." SAVANTASSE, subst. Vieilli, littér., péj. A. − 1. Personne qui se targue d'être savante, qui affecte de l'être dans ses paroles, dans son comportement; médiocre savant. Synon. pédant, pédantasse (s.v. -ace; péj.).Je voudrais tenir un de ces savantasses qui me traitent d'obscurantiste, je lui dirais: « Ce n'est pas ma faute si je porte un costume de croque-mort. Après tout, le Pape s'habille bien en blanc, et les cardinaux en rouge (...) » (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p. 1046). 2. Rare. Cuistrerie. Synon. savantasserie (infra rem.).La nouvelle cuistrerie apparue vers 1960 (...) a perdu de sa virulence, sitôt calmés les épigones de Roland Barthes, qui, sans prôner la savantasse, y incitait par sa séduisante manie de l'étymologie (Le Monde, 24 janv. 1990, p. 10, col. 1). 3. Adj. [Appliqué à des pers. ou à des choses] Qui manifeste un faux savoir, de la pédanterie. Nous sentions un besoin vif de dire des bêtises communes, afin de nous assurer que ce jargon savantasse, cette cantilène doctrinaire ne s'était pas attachée à notre gorge (Delécluze,Journal, 1825, p. 118).Un tailleur homme du monde, ami des lettres, furieux et savantasse de musique (Goncourt,Journal, 1854, p. 136). B. − Arg. milit., vx. Militaire instruit. Sous l'Empire, les militaires instruits, réfléchis (...) s'appelaient des savantasses; trente ans plus tard (...) des avocats (Général Trochu, Lettre à J. Claretie, 31 août 1875ds Titeux, St-Cyr, 1898, p. VIII). REM. Savantasserie, subst. fém.,fam., péj., rare. Fait d'être savantasse. [L'âne:] Dans ce dock du grimoire universel (...) où s'entasse La savantasserie avec le savantasse (...) Il faut les voir rangés [les volumes] (Hugo,Âne, 1880, p. 292). Prononc. et Orth.: [savɑ
̃tas]. Ac. 1694: sçavantas; 1718: sçavantasse; 1740, 1762: savantasse; 1798: savantasse ,,quelques-uns écrivent savantas et ils ont tort``; 1835, 1878: savantasse ,,en poésie, on écrit quelquefois, savantas``; 1935: savantasse. Littré: savantas ,,ou plus souvent aujourd'hui, savantasse``; Lar. Lang. fr.: savantas [-tɑ] ou savantasse; Rob. 1985: savantasse ,,on a écrit aussi savantas``. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 216: savantasse. Étymol. et Hist. 1617 sabantas pour savantas (D'Aubigné, Avantures du Baron de Faeneste, I, IV,
Œuvres, éd. Réaume et Caussade, t. 2, p. 398); 1646 sçavantasse (Costar, Lettres, I, 968 ds Livet Molière). Dér. de savant*; suff. -asse*. Montaigne avait empl. ant. sçavanteau comme dimin. dépréc. (1580, Essais, I, 25, éd. P. Villey, p. 139). Fréq. abs. littér.: 11. Bbg. Hasselrot 1957, p. 211. − Quem. DDL t. 15. |