| * Dans l'article "SAUTOIR,, subst. masc." SAUTOIR, subst. masc. A. − 1. HÉRALD. ,,Pièce honorable figurant une croix de Saint-André faite d'une bande et d'une barre`` (Crayencour Hérald. 1985). Petit sautoir alésé (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 765). − Écartelé en sautoir. ,,Se dit de l'écu divisé en quatre parties par la réunion du tranché et du taillé`` (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 760). 2. P. anal. Figure ou objet en forme de croix. On dispose deux traverses en X, ou en croix de St-André, en les entaillant convenablement par le milieu; et on assemble une extrémité de cette croix ou sautoir dans chacun des pieds [du tabouret] (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 13). − En sautoir, loc. adj. ou adv. [En parlant de deux objets] Croisés, disposés en forme de croix de Saint-André. Ces murs sont ornés d'une quantité de têtes de morts en marbre blanc, de proportions colossales, élégamment sculptées et placées sur deux os en sautoir (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 292). 3. Bretelle, cordon, ruban que l'on passe derrière la nuque et qui supporte une décoration pendant sur le devant de la poitrine. [Le colonel Chabert] était habillé de drap bleu, avait du linge blanc, et portait sous son gilet le sautoir rouge des grands-officiers de la Légion d'honneur (Balzac, Chabert, 1832, p. 100). − BIJOUT. Long collier ou chaîne qui pend sur la poitrine. Sa main [était] occupée sans cesse à enrouler autour d'un doigt le sautoir en jais qui retenait la montre (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 82). − En sautoir. Pendant sur la poitrine. Tous les ordres de l'Europe scintillaient [au bal de lady Rudley] sur les poitrines, pendus au cou, en sautoir, ou tombant à la hanche (Balzac, Fille Ève, 1839, p. 114).Vieilli. Synon. de en bandoulière.Les hommes se rangent, toujours en silence, avec leur couverture en sautoir, la jugulaire du casque au menton (Barbusse, Feu, 1916, p. 265). ♦ Porter son cœur en sautoir (au fig.). Afficher ses sentiments. Les néo-crétins de la Revue de Paris, Maxime Ducamp en Don Quichotte, Louis Ulbach en Sancho à cheval sur Laurent Pichat, portant leur cœur en sautoir et s'appelant des pèlerins de l'avenir! (Vallès, L'Argent, Paris, Ledoyen, 1857, p. VII). B. − 1. Vx ou région. (Centre). Barrière basse ménagée dans une haie pour empêcher le passage des bestiaux et que l'on franchit en sautant. J'étais obligé souvent de ralentir le pas ou même de descendre, pour conduire à la main ma monture le long des clos, par-dessus les sautoirs (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 45).La petite Fadette le suivit jusqu'au sautoir du pré (Sand, Pte Fad., 1849, p. 77). 2. SPORTS a) ATHL. Aire aménagée pour la pratique des sauts sportifs. [Le saut en hauteur] se dispute sur un sautoir comprenant une piste d'élan en demi-cercle de quinze mètres de rayon, deux poteaux distants d'au moins trois mètres soixante-six soutenant une barre (Jeux et sports, 1967, p. 1243). b) GYMN. Cheval sautoir ou, absol., sautoir. ,,Engin formé d'un gros cylindre de bois rembourré en dessus et recouvert de cuir`` (Petiot 1982, s.v. cheval). Synon. cheval d'arçon*.Fifi poussa une porte qui découvrit brusquement un vaste gymnase clair, dans lequel se trouvaient des barres parallèles, des sautoirs (Vialar, Zingari, 1959, p. 133). c) NATATION. Synon. de plongeoir.Du haut du sautoir de 15 mètres, un athlète, les bras levés, s'apprête à plonger (Pierrefeu, Paterne ou l'Ennemi du sport, 1927ds Petiot 1982). d) SKI. Synon. de tremplin.Les sauteurs s'envolent d'un sautoir ou tremplin (Comment parlent les sportifs dsVie Lang., 1952, p. 138). C. − Casserole large et à bord peu élevé dans laquelle on fait sauter les viandes ou les légumes. Synon. sauteuse.Mettre ce velouté passé dans un sautoir avec une quantité égale de cuisson de volaille passée. Réduire sur feu vif, en remuant avec la spatule et en ajoutant, en cours de réduction, de la crème fraîche épaisse, mise petit à petit (Gdes heures cuis. fr.,P. Montagné, 1948, p. 190). REM. Sautoire, subst. fém.,synon. vieilli de sautoir (supra B 2).Les exercices des poulies, des hottes, les lits de bois, les souliers de plomb, les courses, les sauts dans les sautoires, etc., sont de mon invention (Voyez les Leçons d'une Gouvernante) (Mmede Genlis, Mém., t. 3, 1825, p. 124, note ds Quem. DDL t. 28). Prononc. et Orth.: [sotwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1235 blason « pièce honorable formée de la bande et de la barre en croix de Saint André » (Huon de Méry, Tournoiemenz Antecrist, éd. G. Wimmer, 654); dernier quart xives. en sautoir (Froissart, Chroniques, éd. Luce, t. 6, 347); b) 1430, 20 avr. « barrière en forme de croix de Saint-André, empêchant le passage des bestiaux, mais que les gens peuvent sauter » (Echevinage, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 2. 1352 sautouer « pièce de harnais qui pendait en double à la selle et servait d'étrier pour monter à cheval » (Comput. Steph. de la Fontaine argent. ds Du Cange t. 7, p. 288a, s.v. saltatoria); 3. a) 1775 porter en sautoir « porter sur le dos à l'aide d'une ou de deux bretelles passant sur la poitrine » (Beaumarchais, Barbier de Séville, I, 2); b) 1798 porter un ordre en sautoir « en forme de collier tombant en pointe sur la poitrine » (Ac.); d'où 1832 « long collier porté sur la poitrine » (Balzac, loc. cit.); c) 1829 « pointe d'étoffe portée par les femmes autour du cou » (Boiste). B. 1. 1830 sports « cylindre servant aux sauts de gymnastique » (Amoros, Manuel d'éducation physique ds Petiot 1982); 2. 1912 « emplacement aménagé pour le saut en athlétisme » (Tarif album de la Manuf. d'Armes et Cycles de St Étienne, p. 450). Dér. de sauter*; suff. -oir*. Fréq. abs. littér.: 81. |