| * Dans l'article "SAUCISSE,, subst. fém." SAUCISSE, subst. fém. A. − ART CULIN. Préparation de charcuterie à base, le plus souvent, de viande de porc, de veau ou de bœuf et de gras de porc hachés, épicée et salée, contenue dans un boyau, de forme allongée et fermée aux deux bouts. L'on commençait à parler de politique, quand la choucroute aux petites saucisses grillées arriva; cela changea les idées d'un grand nombre (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 174).Une espèce d'usine à saucisses où on débitait des bêtes mal reconnaissables qui pouvaient être des moutons ou de grands chiens. On les désossait, les malaxait, les broyait dans une espèce de pressoir. Et cela sortait par en bas, débouchait dans des boyaux translucides comme une baudruche (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 246). SYNT. Saucisse de Francfort, de Montbéliard, de Morteau, de Strasbourg, de Toulouse; saucisse fumée, plate, sèche; chapelet de saucisses; saucisses aux choux, aux lentilles; chair à saucisse; faire griller des saucisses. ♦ Vache* de saucisse. ♦ Région. (Est), p. anal. (de forme). Saucisse (de pâté) de foie. Pâté de foie contenu dans un boyau. De grosses saucisses que l'on coupe pour la vente: (...) saucisse de foie (Encyclop. de l'Alsace, Strasbourg, éd. Publitotal, t. 3, 1983, p. 1577). − P. compar. Ses mitaines laissent passer des doigts comme des saucisses (Colette, Cl. école, 1900, p. 219). − Au fig. Ne pas attacher son chien, ses chiens avec des saucisses. V. chien1II B 1 b. B. − P. anal. (de forme). Ballon captif de forme allongée (utilisé, surtout pendant la Première Guerre mondiale, pour l'observation ou la protection antiaérienne). Voulez-vous me suivre, dit le major (...) marchez à vingt pas de moi: la saucisse est en l'air, il est inutile de lui montrer le chemin (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 240): Des centaines de saucisses flottaient dans l'atmosphère. Il y en avait à tous les niveaux, à quelques mètres du sol et très haut, très haut en l'air. (...) les plus hautes, arrêtées dans les nues au bout de leur câble surtendu, avaient quelque chose d'irrité, d'agité, d'impatient et semblaient prêtes à rompre leur attache et à foncer, bondir.
Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 293. C. − Fam. [Injure] Imbécile. Synon. andouille.Ah! Tu t'rappelles, saucisse à pattes! (Barbusse, Feu, 1916, p. 37).Sido apparut, dépeignée et en peignoir. − Arrêtez vos conneries, saucisses (...) Ça va les frangins? T'as l'air noix, Bernard (Fallet, Banl. Sud-Est, 1947, p. 35). REM. Saucisseur, subst. masc.,hapax, vx. Longtemps avant Louis IX, les charcutiers et saucisseurs avaient fondé sur la manipulation du porc un espoir de fortune dont nous avons eu sous les yeux de mémorables exemples (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 274). Prononc. et Orth.: [sosis]. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 « mets constitué d'un boyau rempli de viande crue hachée et assaisonnée » (E. Boileau, Métiers, p. 177 ds T.-L.); 2. 1901 au fig. empl. adj. « naïf, stupide » (Rossignol, Dict. arg., p. 98); 1906 subst. (Musette, Cagayous philosophe, p. 212); 3. 1914 p. métaph. milit. n. donné à un ballon captif (Excelsior, 20 déc. ds Esn. 1957); 1916 (Barrès, Cahiers, t. 11, p. 176). Du lat. d'époque impériale (farta) salsicia « saucisse » (Acro scoliaste d'Horace ds Forc.), fém. subst. du lat. salsicius « salé », dér. de salsus « id. » (cf. sauce). Voir FEW t. 11, pp. 107-108a. Fréq. abs. littér.: 194. Bbg. Quem. DDL t. 17 (s.v. fabricant d'saucisses), 34. |