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SASSAFRAS, subst. masc.
BOT. Arbre originaire d'Amérique de la famille des Lauracées, caractérisé par sa haute taille, des branches rameuses, des feuilles alternes, lancéolées ou trilobées, de petites fleurs jaunâtres, dioïques, en panicules, et qui est utilisé pour son bois dans la construction, en ébénisterie, pour ses feuilles comme condiment, pour ses racines aromatiques en parfumerie. Sassafras officinal. Le sassafras, dont les feuilles séchées et réduites en poudre fournissent une espèce de gombeau [probablement variante de gombo] aromatique vraiment délicieux (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 169).[René] respire l'odeur des sassafras et des liquidambars, salue la lumière de l'orient, les flots du Meschacebé (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 131).
PHARMACOL. Bois, écorce, essence de sassafras. Bois, écorce, essence de sassafras employé(e) notamment comme sudorifique. Une infusion d'écorce de sassafras (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 501).Un sirop dépuratif et régénérateur à l'essence de sassafras (E. de La Bedollière, Français peints par eux-mêmes, t. 3, Le Pharmacien, 1841, p. 317).
P. méton. Produit thérapeutique extrait du sassafras. Le sassafras est un stimulant diaphorétique recommandable par sa bonne odeur (Bouchardat, Nouv. formulaire, 1894, p. 259).
Prononc. et Orth.: [sasafʀa]. Littré, Pt Rob. [ɑ]; DG, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968, Lar. Lang. fr., Rob. 1985 [a]. V. -as et G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, pp. 216-217. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1590 arbres de sassafras (Brieve description de Virginia, 24 ds Delb. Notes mss); 1612 sassafras (M. Lescarbot, Hist. de la Nouv. France, éd. Tross, t. 2, p. 468 ds Gdf. Compl.). Empr., comme l'angl. sassafras et le port. sassafrás, à l'esp.sasafras (1595, sarsafras, Fr. A. de San Miguel ds Fried.), d'orig. incertaine, peut-être issu d'une forme mozar. de saxifraga « saxifrage » (v. NED et Cor.-Pasc., s.v. saxifraga); l'écorce de cet arbre est utilisée, comme la saxifrage, en infusion contre certaines maladies. Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Schmidt 1914, § 15, 331, 332.