| SANGRIA, subst. fém. Boisson en usage en Espagne, à base de vin rouge additionné de sucre, dans lequel macèrent des agrumes et des fruits de saison coupés en morceaux, relevée d'un ou de divers alcool(s), éventuellement coupée d'eau gazeuse et servie fraîche. La sangria où l'on trouve à boire et à manger (L'Express, 25 juill. 1966, p. 44, col. 2).− P. méton. Verre de cette boisson. Elle s'assit (...) au seul tabouret vide du bar. Elle se commanda un verre d'une voix bien assurée (...): « Garçon, une sangria glacée, avec une paille! » (G. Dormann, Je t'apporterai des orages, 1971, p. 167). Prononc. et Orth.: [sɑ
̃gʀija]. Plur. des sangrias. Étymol. et Hist. 1966 (L'Express, loc. cit.). Mot esp. att. comme nom d'une boisson composée de vin rouge, d'eau, de sucre et de citron dep. 1803 (Diccionario de la Ac. Esp., mais déjà en 1775 à la Nouvelle-Orléans) qui serait, non pas une ext. de sens métaph. de sangria « hémorragie, saignée » (dér. de sangre « sang »; Cor. et Cor.-Pasc.), mais une hispanisation de sangre(-)gris (att. en 1788, Terreros, et 1798), lui-même calque du fr. sang-gris « boisson forte en usage dans les Antilles et composée de vin, de sucre, de citron et d'épices » (dep. 1724, J.-B. Labat, Nouv. Voyage aux isles de l'Amérique, t. 1, pp. 135-136) empr., avec adapt. par fausse identification à sang*, à l'angl. sangaree « sorte de punch fait à base de vin de Madère » (dep. 1736 ds NED). V. Fr. de B. Marcos Alvarez ds Actes du XVIIeCongrès Internat. des lang. rom., 1984, pp. 225-236; cf. FEW t. 11, p. 178. |