| SALACE, adj. Vieilli ou littér. A. − 1. [En parlant d'une pers.] Qui recherche les plaisirs, les rapprochements sexuels d'une manière excessive. Synon. lascif, lubrique.Alors, le seigneur était, il est vrai, la plupart du temps, une formidable brute; c'était un bandit salace et ivrogne, un tyran sanguinaire et jovial; mais il était de cervelle infantile et d'esprit faible (Huysmans,Là-bas, t. 1, 1891, p. 187).Chaque semaine, car il était légèrement salace, il recevait, dans son pince-fesses de la rue de Douai, des débutantes (L. Daudet,Qd vivait mon père, 1940, p. 70). 2. [En parlant d'un animal] Ces hommes et ces femmes sont comme des colombes. Rien de plus salace, de plus cruel que les colombes (Giono,Chron., Noé, 1947, p. 355). B. − [En parlant de propos écrits ou oraux, de comportements] Qui fait étalage de lubricité, d'obscénité. Synon. licencieux, obscène.Histoire, compliment salace; regard salace; propos salaces. Cette foule sans âme qui, à cet instant, ne cessait de songer à sa nourriture que pour s'égayer d'une pensée salace (Daniel-Rops,Mort, 1934, p. 281).[L'avocat] stigmatise ces expressions d'une gaieté grossière et salace, ces sous-entendus qui avaient fait tant rire (La Varende,Indulg. plén., 1951, p. 283). REM. Salacement, adv.D'une manière salace. Les regards de Hurdeaux se plongeaient plus salacement dans la gorge de MmeSouderan dont la gravité habillait maintenant le masque (Arnoux,Crimes innoc., 1952, p. 132). Prononc.: [salas]. Étymol. et Hist. 1. 1555 « en parlant des animaux » (P. Belon, Hist. de la nature des oiseaux, V, chap. 14, p. 257); 2. 1576 « en parlant des hommes » (Bodin, République, V, 1 ds Hug.); 3. 1638 epigrammes salaces (Chapelain, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, I, p. 266). Empr. au lat.salax « lubrique, lascif », de salire au sens de « couvrir une femelle ». Fréq. abs. littér.: 15. |