| SACRIFICATEUR, -TRICE, subst. A. − RELIG. Ministre préposé aux sacrifices, notamment dans l'Antiquité. Synon. immolateur, victimaire.Les moindres gestes du sacrificateur et les moindres parties de son costume étaient réglés (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 212).Venez, conduisez-moi, devant toute la Grèce, Sur le terrible autel de la fière déesse. Venez, immolez-moi: je verrai sans horreur Se lever le couteau du sacrificateur (Moréas, Iphigénie, 1900, V, 2, p. 152). B. − 1. RELIG. JUIVE. Le grand sacrificateur. Le grand prêtre, choisi dans la famille d'Aaron. Les anciens d'Israël marchoient avec Salomon devant les Tables de Moîse; le grand sacrificateur immoloit des victimes sans nombre (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 189). 2. P. anal., vieilli, RELIG. CHRÉT. [En parlant du Christ ou du prêtre qui le représente] Selon la chair, il [le Christ] est la victime du sacrifice et selon l' esprit, il en est le prêtre et le sacrificateur (Maine de Biran, Journal, 1822, p. 356).Le prêtre (...) est roi et plus que roi sur la terre; il est sacrificateur (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 451).V. holocauste A 2 ex. de Saint-Martin. 3. P. métaph. Je représentais (...) le protestant, le moraliste, le puritain, le sacrificateur de la forme à l'idée (Gide, Journal, 1931, p. 1034). Prononc. et Orth.: [sakʀifikatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1535 « ministre préposé pour faire les sacrifices » (Bible, Jeremie, XXIII ds Gdf. Compl.); 1656 sacrificatrice (Scarron, Léandre et Héro ds
Œuvres, t. 7, p. 276). Empr. au lat. chrét.sacrificator « id. » (iiies. ds Blaise Lat. chrét.); le lat. sacrificatrix est att. dans des inscriptions comme épithète de Vénus. Fréq. abs. littér.: 85. Bbg. Richard Kirchenterminologie 1959, p. 102, 107. |