| SÉVÈREMENT, adv. Avec sévérité. A. − 1. [Corresp. à sévère A 1] Sévèrement critiqué, interdit, réprimé; élever sévèrement; examiner, punir sévèrement. Madame de Châteaubedeau se rendit chez la marquise pour lui exprimer ses regrets et son désir de punir son fils sévèrement. (...) elle se hâta d'indiquer elle-même le châtiment le plus pénible à l'amour-propre du jeune homme (Boylesve,Leçon d'amour, 1902, p. 108).Ils réclamaient eux-mêmes qu'on les traitât sévèrement, et méprisaient la mansuétude − un exemple d'indulgence, un seul, une seule fois, n'aurait-il pas sur eux une action extraordinaire? (Queffélec,Recteur, 1944, p. 222). 2. [Corresp. à sévère A 2] D'un air sévère. Regarder sévèrement. Gregory la considéra sévèrement: − « Vous n'êtes pas dans la vérité », dit-il (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p. 788). B. − [Corresp. à sévère B] Avec austérité. C'est un brun, fort bel et joli homme, habillé sévèrement; un salon sévère, un salon de Chine (Goncourt,Journal, 1860, p. 776). C. − 1. [Corresp. à sévère C 1] Avec rigueur. Sévèrement jugé, réglementé. Le commerce de distribution des alcools et des spiritueux, sévèrement contrôlé par la Régie des Contributions indirectes, nécessite des capitaux importants (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 212). − En partic. Avec une rigueur scientifique, intellectuelle. Dans l'esthétique, tout en distinguant sévèrement le beau de l'agréable, nous avons fait voir que l'agréable est l'accompagnement du beau (Cousin,Vrai, 1836, p. 439).Des expériences bien contrôlées et sévèrement analysées (Amadou,Parapsychol., 1954, p. 128). 2. [Corresp. à sévère C 3; dans un cont. jur.] Juger sévèrement. Il m'a joué... Il m'a indignement joué. Je vous en prie, faites-le condamner sévèrement, très sévèrement. Je vais écrire. Dites-moi à qui il faut écrire pour le faire condamner (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Protect., 1884, p. 443).L'article 419 du code pénal, datant du début du XIXesiècle, qui condamnait sévèrement les ententes mais n'avait été appliqué que contre les coalitions ouvrières (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1966, p. 443). D. − [Corresp. à sévère E] Gravement, sérieusement. Sévèrement atteint, blessé. La sélection opère sur tous les stades de l'aventure individuelle, depuis les gamètes jusqu'à la production d'autres gamètes. Elle frappe même très sévèrement les embryons (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 64). Rem. V. sévère rem. Prononc. et Orth.: [sevε:ʀmɑ
̃]. Ac. 1694, 1718: severement; dep. 1740: sévère-. Étymol. et Hist. 1. 1539 « d'une manière rigide, sans indulgence » (R. Est. ds Gdf. Compl.); 2. 1827 « avec un goût sévère » (Delécluze, Journal, p. 428). Dér. de sévère*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 657. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 971, b) 960; xxes.: a) 1 046, b) 821. |