| SÉPULCRE, subst. masc. A. − Tombeau, monument funéraire où est déposé le corps d'un mort, généralement illustre. 1. HIST. ANC. En remontant la vallée de Josaphat, je passe auprès du sépulcre d'Absalon (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 36).Le voyageur (...) trouve dans les sables (...) un sépulcre mystérieux, qui est le sépulcre de Rhamsès V (Hugo, Rhin, 1842, p. 170). ♦ Saint-Sépulcre, p. ell., Sépulcre. Tombeau du Christ à Jérusalem. Il partait sans avoir pu délivrer le Saint-Sépulcre (Grousset, Croisades, 1939, p. 281).Ordre du Saint-Sépulcre. Congrégation religieuse créée en 1099 par Godefroi de Bouillon pour la garde du tombeau du Christ et qui aujourd'hui entretient de nombreuses œuvres charitables en Terre sainte. (Dict. xixeet xxes.). 2. Monument funéraire imposant et somptueux où repose le corps d'un personnage important. Synon. mausolée.La Venise patricienne toute parée, comme Inès de Castro dans son sépulcre (Quinet, All. et Ital., 1836, p. 151). 3. Littér. Tombe, tombeau. Près du sépulcre à son père creusé, Pour la dernière fois le corps fut déposé (Lamart., Jocelyn, 1836, p. 770). 4. [P. allus. à la parole du Christ (Matt. XXIII, 27) montrant les Pharisiens comme des pratiquants de rite et non de cœur] Sépulcre blanchi. Hypocrite, homme d'apparence, de faux semblants. Ce ne sont pas ces menteurs et ces adultères, ces sépulcres blanchis, ces méchants qui vont avoir à porter un jugement sur la vie de Paulina Pandolfini! (Jouve, Paulina, 1925, p. 140). B. − P. anal. Construction imposante, froide et inquiétante. Repassant devant la grille [du château], que voyait Ida? Une demeure énorme, sépulcre démesuré d'une cuisine et de trois réduits (Estaunié, MmeClapain, 1932, p. 199). C. − P. méton., poét. [Pour désigner la Mort] Je pense au sépulcre, à la résurrection, à la sanctification, à la justice, à la rédemption (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 488). ♦ Descendre, entrer au sépulcre. Mourir. Il fallait qu'elle pérît, qu'elle entrât au sépulcre, pour que son vivant esprit se répandît dans le monde (Michelet, Peuple, 1846, p. 343). ♦ De sépulcre. Qui fait songer au sépulcre, à la mort. Synon. sépulcral.Odeur de sépulcre. Avec sa voix de sépulcre (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 335).Une lueur de sépulcre (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 6etabl., II, p. 232). Prononc. et Orth.: [sepylkʀ
̭]. Ac. 1694, 1718: se-; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. « tombeau » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 324: Cum de Jesu l'anma'n anet [...] sepulcra sanz obrirent mult); 1130-40 spéc. désigne le tombeau où fut déposé le corps du Christ (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1269); ca 1140 id. objet de vénération (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 70: la Croiz et le Sepulcre voil aler aürer); 2. 1643 fig. (Corneille, Pompée, I, 1: que notre Égypte [...] Serve à sa liberté de sépulcre ou d'appui). Empr. au lat.sepulcrum « tombe, sépulcre ». Fréq. abs. littér.: 746. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 674, b) 1 651; xxes.: a) 1 017, b) 246. |