| RUBICON, subst. masc. A. − [P. allus. au Rubicon, petit fleuve formant la limite entre l'Italie et la Gaule Cisalpine qu'il était interdit de passer à la tête d'une armée et que César franchit avec ses troupes] Franchir, passer le Rubicon. Prendre une décision hasardeuse irrévocable et lourde de conséquences. Synon. sauter* le pas.Il se peut que la Fédération [Cornec] élargisse le cercle de ses adhérents et que des familles catholiques plus nombreuses soient venues grossir ses rangs. Mais ce sont là des catholiques qui ont franchi en conscience le Rubicon de la laïcité (Le Nouvel Observateur, 1erjuin 1966, p. 12, col. 3).Catherine et Jean ont passé le Rubicon: ils ont, comme on dit, acheté du « moderne » (Elle, 14 mars 1968, p. 45, col. 2). B. − JEUX (de cartes). On appelle Rubicon une version abrégée du piquet à deux. Quand deux joueurs ne disposent pas d'un temps suffisant pour terminer une partie en 221 points, ils peuvent décider de jouer en quatre coups. Chacun double ses points au premier et au quatrième coups (Alleau1964, p. 404). − Loc. Jouer le rubicon. Jouer la partie en quatre coups en doublant les points obtenus par chaque joueur au premier et au dernier coup. (Ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr.). − Empl. adj. inv. Être rubicon. ,,Être perdant dans une telle partie de cartes`` (Lar. 20e-Lar. Lang. fr.). Prononc.: [ʀybikɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1933 jeu (Lar. 20e: jouer le rubicon c'est jouer la partie en un certain nombre de coups [...] le perdant est rubicon). De la loc. passer le Rubicon « se décider à quelque chose de hasardeux, irrévocable » 1611 (Cotgr.), de Rubicon, lat. Rubico, -onis, rivière servant de frontière entre la Gaule Cisalpine et l'Italie que César franchit avec ses troupes malgré la défense qui en était faite aux généraux romains, sans la permission du Sénat. |