| RUBATO, subst. masc. et adj. MUS. Tempo rubato ou, absol., rubato, subst. masc. ,,Mode d'exécution qui consiste à décaler légèrement le rythme de la mélodie en retardant certaines notes, en en précipitant d'autres, tandis que l'accompagnement demeure strictement mesuré`` (Pinch. Mus. 1973). MmeEdwards (...) a joué quelques mazurkas, avec fluidité, charme, mais à la manière artiste, avec ce tempo rubato qui me déplaît si fort, ou, pour parler plus exactement: sans plus tenir aucun compte de la mesure, et avec des accents subits, des sursauts, des effets, beaucoup plus propres à faire valoir le tempérament de l'exécutant que l'excellence du morceau (Gide,Journal, 1915, p. 518).− P. métaph. Aussi le devenir est-il pour nous un milieu tout ensemble incompressible et compressible à l'infini: car bien que l'alternative nous interdise d'escamoter le fait du temps, la liberté nous donne le pouvoir d'en déplacer, ajourner, échanger, abréger les moments à notre guise. C'est un perpétuel rubato (Jankél.,Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 110). − Empl. adv. Selon ce mode d'exécution; avec une grande liberté rythmique. Jouer rubato. (Dict. xxes.). Prononc.: [ʀubato], [ʀy-]. Rob. [-y-], [-u-]; Pt Rob. [-u-]; Lar. Lang. fr. [-y-]; Martinet-Walter 1973 [-y-], [-u-] (10, 5). Étymol. et Hist. 1907 tempo rubato (Nouv. Lar. ill.). Expr. ital. signifiant propr. « temps dérobé », att. comme terme de mus. dep. 1601 (Caccini d'apr. Lar. encyclop.); rubato est le part. passé de rubare « voler, dérober », du germ. *raubôn (dérober*). |