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ROUSSI, -IE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de roussir*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'une couleur] Qui tire sur le roux; teinté de roux. Le rouge de l'occident s'y peint [dans la mer, à Venise], et s'y transforme par des tons d'orangé verdâtre ou roussi (Taine, Voy. Ital., t. 2, 1866, p. 308).On voit de l'ébène roussi, du châtain frotté d'or (Colette, Jumelle, 1938, p. 129).
B. −
1. Qui est devenu roux. Il portait un chapeau de feutre noir, roussi, déformé (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 617).À droite, il y a une carte marine, roussie comme un vieux coquillage (Jammes, Rom. du lièvre, A. d'Étremont, 1901, p. 202).
2. En partic.
a) Qui a pris une couleur rousse sous l'effet d'une chaleur trop forte ou d'un froid excessif. Quelques broussailles roussies; fleurs jaunes, brûlées par le vent (Goncourt, Journal, 1854, p. 134).Tout du long, s'étendaient les charmilles, roussies, oxydées, semblables aux décombres ferrugineux d'un incendie (Châteaubriant,Lourdines, 1911, p. 178).
b) P. méton. Qui est brûlé superficiellement. La laine roussie de ceux qui, en rentrant, se sont chauffés trop près (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 24).Il eut encore la force d'ouvrir aux bêtes affolées [par un incendie dans une écurie]; elles (...) s'égaillèrent dans la campagne en secouant leur poil roussi (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 194).V. blanchisserie ex. 3, frituré rem. s.v. friture ex. de Huysmans.
III. − Subst. masc.
A. − Rare. Tonalité rousse. La végétation bondit, verdit en quelques heures, pour retomber aussitôt dans le jaune et le roussi (Morand, Air indien, 1932, p. 217).
B. −
1. Ce qui est brûlé superficiellement; ce qui commence à brûler. L'eau-de-vie, au lieu de les désaltérer, leur brûlait l'estomac. C'était exaspérant, ce goût de roussi dans la bouche (Zola, Débâcle, 1892, p. 305).Une trace de roussi sur la nappe (...): frottez avec un chiffon propre imbibé d'eau oxygénée à 20 volumes, puis rincez (Le Pays de Franche-Comté,9 févr. 1986,p. 5, col. d).
2. P. méton.
a) Odeur de brûlé. Ça sentait la fonte surchauffée, l'eau d'amidon aigrie, le roussi des fers (Zola, Assommoir, 1877, p. 515).Comme ça sent le roussi. − C'est les Ubacs qui brûlent (Giono, Colline, 1929, p. 150).
b) Au fig., fam.
α) Vieilli. [Le suj. désigne une (ou plusieurs) pers., p. méton., un propos, une opinion] Sentir le roussi. Être peu orthodoxe; p. ext., éveiller la méfiance, être suspect. Synon. sentir le fagot*, sentir le soufre*.Au fond, il [Barbey d'Aurevilly] éprouve des tendresses pour les sorcières, il a le dandysme de sentir le roussi (Zola, Doc. littér., Moral. ds litt., 1881, p. 310).Un prêtre à figure de saint, dont les propos obscurs sentaient le roussi (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p. 301).V. auberger ex. de Balzac.
β) Cela /ça sent le roussi. La situation se gâte. Synon. cela/ça sent le brûlé*.Où qu'on ira? − N'importe où, Ailleurs. Ici, maintenant, ça sent le roussi. Il faut faire fissa (Vialar, Clara, 1958, p. 125).
Prononc.: [ʀusi]. Étymol. et Hist. V. roussir. Fréq. abs. littér.: 159.