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ROUI, -IE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de rouir*.
II. − Adj. [En parlant d'une plante textile] Qui a subi une opération de rouissage. Volpilla: (...) Mais ce qu'elle a de plus beau, ce sont ses cheveux; ils sont rouges comme de l'or. Danse-la-nuit, à mi-voix: Rouges comme de l'or? L'entends-tu, jeune et belle Strombo? Rouges? Oui, blancs comme des épluchures de navets, comme un paquet de racines, blancs comme du chanvre roui, blancs comme si la lune les avait lessivés! (Claudel, Endormie, 1883, p. 15).
− P. ext. Qui a subi un début de décomposition ou une dégradation. Passage de forêt. Zone de températures parfumées. Les plus tièdes ont l'odeur de la terre; les plus froides, l'odeur des feuilles rouies (Gide, Nourr. terr., 1897, p. 207).
III. − Subst. masc.
A. − ,,Action de rouir`` (Littré). Synon. rouissage.La chaleur hâte le roui, le froid le retarde (Ac.).
B. − Odeur de ce qui est roui. J'émergeai, soufflant par le nez, crachouillant une eau qui sentait le roui (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 9).
Prononc. et Orth.: [ʀwi]. Ac. 1694: rouy; 1718: roüi; 1740-1878: roui. Étymol. et Hist. 1. a) 1549 adj. « (chanvre) qui a subi l'opération du rouissage » (Est., s.v. chanvre); b) 1873 « (matière végétale autre que le chanvre) qui subit un commencement de décomposition » (Rimbaud, Illumin., p. 271); 2. 1694 sentir le roui « avoir un mauvais goût (en parlant d'aliments) » (Ac.); 3. 1771 rouit subst. « rouissage » (Trév.); 1798 roui « id. » (Ac.). Part. passé adj. et subst. de rouir*. Fréq. abs. littér.: 14.