| ROSTRAL, -ALE, -AUX, adj. I. − ANTIQ. Qui porte un rostre, un éperon de navire; qui est orné de rostres. C'est à la place auguste où nous sommes, du haut de la tribune rostrale et dans la curie que fut délibéré le sort de l'univers (A. France, Pierre bl., 1905, p. 159). ♦ Colonne rostrale. Colonne ornée de proues de navires, élevée en souvenir d'une victoire navale. On érigeait des colonnes rostrales pour consacrer le souvenir des victoires remportées sur mer (Ac.1835-1935).P. ext. Colonne garnie de becs saillants, à l'imitation de la première colonne élevée dans l'Antiquité par Duilius. Des rangées de fromagers géants, aux troncs nus, les pieds dans l'eau. Ils m'ont rappelé les colonnes rostrales que j'avais vues en passant à Bordeaux, le long du fleuve (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 106). ♦ Couronne rostrale. Récompense accordée au soldat romain qui le premier avait pris pied sur un navire ennemi. Décerner la couronne rostrale. Plus loin c'est Agrippa; la couronne rostrale Décore du héros la tête triomphale (Delille, Énéide, 1804, p. 171). II. − ZOOL. Relatif au rostre. Pièces rostrales d'un insecte (Man.-Man.Méd.1980).Il se développe (...) une paire de cartilages labiaux ou cartilages rostraux (E. Perrier, Zool., t. 3, 1925, p. 2857). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔstʀal], plur. masc. [-o]. Ac. 1762-1878: rostrale adj. fém.; 1935: -al, -ale, -aux. Étymol. et Hist. 1363 « en forme de bec » (Guy de Chauliac ds Sigurs, p. 73); 1478 (Id., trad. de Nicolas Panis, f o21, ibid., p. 293: les adjoustemens rostralles - lies par l'os fusculaire -); 1663 archit. colonnes rostrales (La Fontaine, Lettres à sa femme, éd. H. Régnier, t. 9, p. 261). Empr. au b. lat.rostralis « des rostres » mil. ves. ds Blaise Lat. chrét., dér. de rostra, v. rostres. |